Intervention de Marie Atallah relative à la communication santé
Mes collègues Anne Souyris et David Belliard ont abordé des questions essentielles concernant la politique de notre collectivité en matière de santé et pour compléter, nous souhaitons attirer votre attention sur un autre aspect de la communication qui nous semble important et qui est celui de la concertation et la participation citoyenne pour la santé dans notre ville.
Nous saluons l’engagement proposé en faveur d’une méthode participative et des partenariats multiples pour la construction de notre politique de santé et soutenons les liens que vous soulignez avec le projet du Pacte parisien contre la grande exclusion, projet en cours d’élaboration et piloté avec dévouement et détermination par Madame Versini, en collaboration avec Bernard Jomier pour la santé et Ian Brossat pour le logement.
La méthode participative que vous nous annoncez est à saluer sur plusieurs plans :
1) S’appuyer sur une large concertation et échanges avec les différents acteurs de santé et permettre la participation à l’ensemble des citoyens sont pour nous des défis majeurs que vous relevez en terme de démocratie sanitaire à Paris. Nous saluons cette innovation que nous soutenons avec conviction et enthousiasme.
2) Faire émerger les problématiques prioritaires de santé au niveau local, à l’échelle d’un arrondissements, constitue une garantie pour s’attaquer aux disparités territoriales en prenant en compte les besoins spécifiques et les priorités identifiés de chaque arrondissement, c’est aussi créer les conditions favorables de l’appropriation des outils locaux de concertation et de suivi qui devront également émerger localement.
3) Réussir la démarche participative c’est également servir un objectif de prévention, d’éducation et de promotion en matière de santé. Impliquer les citoyens dans la construction de la politique de santé contribue à acquérir et partager des connaissances concernant des aspects de la santé dans son territoire, elle contribue également à l’autoreponsabilisation vis à vis de sa santé individuelle ainsi qu’à celle de la collectivité à laquelle il appartient.
Pour garantir la santé dès la naissance et pour toutes les familles parisiennes et notamment les plus précaires, vous nous annoncez des Etats généraux de la PMI dans un an, en octobre 2015. La PMI étant l’acteur privilégié dans le suivi périnatal et la réduction des inégalités sociales de santé à Paris, son rôle et ses missions sont inévitables pour assurer la prévention et la continuité de la prise en charge médico-sociale des enfants et leurs parents, elles sont naturellement les acteurs prioritaires de la Grande Cause contre les exclusions. C’est pour nous un engagement majeur que nous partageons et nous profitons de l’occasion pour exprimer notre souhait d’y être associés.
Si nous devons exprimer une remarque concernant des acteurs qui méritent d’être signalés ici et qui nous semble qu’ils soient associés à la démarche annoncées, nous pensons tout particulièrement au planning familial et son rôle majeur dans l’accès à la contraception et à l’IVG, au PASS (les Permanence d’Accueil et de Suivi Social), des services qui existent dans les hôpitaux, ils ne sont pas assez connus et pourtant leur rôle est majeur pour faciliter l’accès aux soins des plus précaires.
Et enfin, comme vous le savez, nous présentons un vœu concernant les Ateliers Santé Ville qui pour nous, non seulement ils sont à pérenniser mais aussi à renforcer dans leur rôle de proximité en tant qu’acteurs d’information et de prévention dans les quartiers en difficultés.
Les acteurs de santé sont multiples et variés à Paris, les problématiques sont de plus en plus complexes et les profils des publics de plus en plus divers et en évolution permanente.
Face au constat de la multiplicité et diversité des acteurs, à l’évolution des problématiques de santé et leur complexité, à la diversité des profils du publics et aux mutations perpétuelles du contexte de notre capitale mondiale, nous pensons qu’une politique de santé efficace nécessite des données et analyses fines et complexes de l’environnement local relatif à la santé.
c’est pourquoi nous proposons de créer un observatoire parisien des inégalités de santé, complémentaire des travaux menés par l’Observatoire régional de Santé.
Et qu’au niveau national, puisse le projet de loi santé actuellement discuté reprendre l’idée de l’économiste Eloi Laurent de créer un Centre d’analyse et de prévention des inégalités environnementales, au service des citoyens et des territoires. C’est un champ entier d’expertise qu’il nous faut développer pour mieux protéger toutes les populations, et notamment les plus fragiles
Sur ce thème :
Intervention de David Belliard
Synthèse de la communication santé