Santé environnementale : Paris montre la voie
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Intervention d’Anne Souyris relative à la communication santé

Pour la première fois, Paris va se doter d’un plan de santé environnemental. Pour la première fois, dans cette ville touchée de plein fouet par une politique nationale automobile qui revient de loin notamment en matière de santé publique, nous nous engageons à Paris à prendre des mesures concrètes et pérennes en la matière, et ce de manière concertée et transversale.

Car c’est une nouvelle dimension fondamentale de la politique de santé en France, un pilier prévention à renforcer, une feuille presque blanche que nous apprêtons à écrire. Et nous nous en félicitons.

En effet, l’explosion des maladies liées à l’environnement et aux modes de vie est un défi de civilisation. Selon l’OMS les facteurs environnementaux interviennent dans 23% des décès à l’échelle mondiale. A Paris nous perdons presqu’ une année d’espérance de vie à cause de la pollution de l’air.

Et là encore ce sont les populations les plus précaires, les moins bien logées, les plus proches du circuits autoroutier qu’est le phériphérique, mais aussi ceux qui ont le moins de moyens pour bien se nourrir, qui sont touchés.

Plus généralement, obésité et diabètes liés à la malbouffe, problèmes respiratoires causés par la pollution de l’air, cancers générés par les perturbateurs endocriniens et les pesticides, addictions aux drogues ou à l’alcool, stress au travail, bruit lié au trafic automobile… notre santé est mise à mal à Paris, par nos conditions de vie. Il est temps de s’attaquer aux racines des maladies.

– Paris montre la voie, comme elle l’a déjà fait dès 2010 notamment en retirant les biberons au Bisphénol A de toutes ses crèches ou lorsqu’elle a courageusement pourchassé le saturnisme avec l’habitat insalubre.

– Dans la politique de santé que vous présentez aujourd’hui, vous avez décidé d’aller dans le sens du Plan national de santé environnemental 3 pour lutter efficacement contre la présence des perturbateurs endocriniens, les cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques et les composés organiques volatiles, et ce par des mesures concrètes. C’est un grand pas.

Enfin, la transversalité caractéristique de la santé environnementale rappelée par votre communication , madame le maire, appelle à désigner l’objectif de 50% de bio dans les cantines comme un enjeu forcement majeur, tant l’alimentation des Parisiens aujourd’hui détermine en large part leur santé de demain.

De la même manière la lutte contre la pollution de l’air est centrale dans votre plan. Or, cette pollution tient une place particulièrement forte dans l’état de santé des parisiens (selon les experts de l’OMS « Peu de risques ont un impact supérieur sur la santé mondiale à l’heure actuelle que la pollution de l’air ») et le signal désastreux du gouvernement sur l’écotaxe poids lourds est un geste néfaste pour la santé des Parisiens.

Mais là encore, nous sommes rassurés : Paris agit. La conférence citoyenne sur la pollution de l’air devrait rendre ses conclusions en décembre et ainsi permettre à la ville de mettre ses préconisations en oeuvre dès 2015. Et la dédiélisation de Paris – promise par notre majorité –  fera, nous n’en doutons pas, partie de sa colonne vertébrale.

(Pour leur santé, les Parisiens ont besoin d’air pur, ils ont aussi besoin d’une activité physique régulière, par exemple par l’ouverture de créneaux supplémentaires dans les gymnases, le développement du sport-santé dans l’espace public et notamment les parcs et jardins, la multiplication des mobilités actives (vélo, marche à pied). Atteindre 15% de trajets à vélo en 2020 à Paris, c’est un triple objectif de santé publique (activité physique, qualité de l’air, réduction des accidents) qui a toute sa place dans notre débat.)

Mais je laisse le soin à mes collègues David Belliard et Marie Attalh de développer les trois autres points essentiels à nos yeux : accès aux droits y compris des plus faibles – notamment des usagers de drogues -, la préservation des hôpitaux de proximité, et une vraie implication des parisiens à leur santé.

 

Sur ce thème :

Intervention de David Belliard

Intervention de Marie Atallah

Synthèse de la communication santé

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