Assurer l’accès à la santé pour toutes et tous
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Intervention de David Belliard relative à la communication santé

 

Les choix nationaux qui ont été et qui sont faits en matière de santé publique ont très fortement pénalisés les usagers. La volonté de responsabiliser les malades, qui s’est traduite notamment par l’instauration de franchises médicales, a directement touché les plus précaires. Dans le même temps, le renoncement perpétuel des pouvoirs publics à mieux réguler l’offre de soins – alors qu’ils contribuent à les financer pour plus des trois quarts – a laissé s’accroître de manière dangereuse les déserts médicaux et les dépassements d’honoraires.

Aujourd’hui, une partie de notre système de santé est laissé à des acteurs privés que sont les complémentaires-santé, qui assurent près de la moitié des remboursements pour les soins de ville. Et l’assemblage de mesures aussi essentielles que complexes, comme la couverture maladie universelle ou l’aide médicale d’Etat, ne suffisent plus à palier les carences de la sécurité sociale pour les plus pauvres. Plus de 20 % des bénéficiaires de la CMU renoncent ainsi à se soigner pour des raisons financières.

Nous aurions pu espérer un changement de cap avec l’actuel gouvernement mais malheureusement, les belles annonces ne se concrétisent pas. Aujourd’hui comme hier, les pouvoirs publics restent cantonnés au rôle de payeur aveugle. Les traitements concernant l’hépatite C, qui coûtent plus de 50 000 euros pour 12 semaines, sont à ce titre symbolique du laisser faire de l’Etat face aux laboratoires, alors même que la puissance publique a tout à fait le droit de soumettre ce traitement au régime de licence d’office qui lui permettrait d’en produire en version générique, et donc de faire baisser ses coûts.

En un mot, nous avons progressivement renoncé au principe d’universalité de notre système de santé. Et les conséquences de ces politiques en terme de santé publique sont dramatiques. Un tiers des Français déclare avoir renoncé à des soins pour raisons financières en 2013 (Baromètre CSA Europe Assistance). Dans ce contexte de crise de notre système de santé, le rôle des collectivités, et notamment celui de notre Ville, est redoublé pour assurer l’accès à la santé pour toutes et tous. Nous savons que les marges de manœuvres ne sont pas extensibles, et qu’il faut faire preuve de pragmatisme. C’est pour cela que nous pensons important d’utiliser l’ensemble des outils à disposition de la Ville. Ainsi, nous nous réjouissons que l’offre en centres de santé soit renforcée, avec notamment l’extension de leurs horaires, car c’est pour nous un outil majeur d’accès aux soins qui devrait d’ailleurs être beaucoup plus soutenus au niveau national. Mais cette offre reste insuffisante au regard des objectifs de réduction des inégalités territoriales de santé. Et pour nous, les propositions d’aide à la création de maisons de santé pluridisciplinaires ou encore l’accompagnement des professionnels en contrepartie de leur engagement d’exercer en secteur 1, vont donc dans le bon sens.

Enfin, nous ne pouvons que saluer que soit préservé et développé deux axes essentiels de la politique de santé municipale, sur des sujets majeurs. D’abord la santé mentale, souvent parent pauvre des politiques, avec le développement des outils de concertation que sont les conseils locaux de santé mentale dont, Monsieur le Maire, vous prévoyez le déploiement dans tous les arrondissements. Nous savons en outre que vous aurez à cœur de vous assurer de la qualité de l’accès aux soins psychiatrique dans l’ensemble des dispositifs sur le territoire de la Ville.  Enfin, nous nous réjouissons de voir que le projet de loi santé présenté cette semaine rendra enfin possible l’ouverture d’une salle de consommation à moindre risque en 2015. A terme, ce sont même plusieurs centres de consommations que nous devrions développer dans la métropole, afin d’en favoriser l’équilibre et l’efficacité.

 

Sur ce thème :

Intervention d’Anne Souyris

Intervention de Marie Atallah

Synthèse de la communication santé

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