Gare des mine des Mines Fillettes (18e) – Création de la ZAC
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Il y a évidemment beaucoup à dire sur ce projet d’aménagement de gare des Mines Fillettes qui fait l’objet d’un travail depuis de nombreuses années et à cheval sur deux mandatures. Nous reconnaissons l’ambition de ce projet, nous en partageons de nombreux objectifs et surtout la nécessité d’urbaniser, de recréer de la ville sur ce territoire compliqué, qui vit très mal aujourd’hui et où les habitants actuels souffrent énormément. Les souffrances sont liées à beaucoup de facteurs qui se cumulent : la crise migratoire qui a entraîné l’installation des campements de fortune que l’on connaît, la crise du crack et les usagers de drogue sur la colline et aussi une pollution très importante, sonore et en particules fines, en bordure du périphérique.

Nous souscrivons donc à plusieurs éléments de la programmation de la ZAC, à commencer par la réhabilitation de la cité Charles Hermite, son désenclavement ainsi que celui de la cité Valentin Abeille par la création de continuités urbaines et de cheminements. Nous sommes satisfaits de la quantité de logements sociaux et de la part accordée aux logements en accession à la propriété via l’office de foncier solidaire même si cela ne représente pas autant que nous l’avions souhaité dans notre vœu au conseil de Paris d’avril 2019.

Nous avons conscience que le projet a évolué ces dernières années, notamment avec l’implantation prévue de l’ARENA et nous pensons que c’est une bonne chose pour le quartier.

Pour autant, nous ne pouvons-nous satisfaire de certains éléments qui sont connus de tous aujourd’hui et que nous avons déjà eu l’occasion d’exprimer. Nous ne pouvons accepter l’idée même de construire un immeuble pont qui engendrera le périphérique, à l’heure où nous nous accordons sur la transformation de ce périphérique. L’autorité environnementale elle-même a relevé des taux extrêmement élevés de pollution et nous considérons inconscient de construire des logements ou des bureaux à cet endroit-là, fussent –ils des logements étudiants…car c’est ce qui est écrit dans la délibération « qu’au vu des sources de nuisances, il est préférable de privilégier des logements non pérennes… »

Cela ne vous surprendra pas non plus que nous sommes contre l’édification d’un immeuble de plus de 37 mètres et que le déplafonnement des hauteurs soit considéré comme une évidence. Nous pensons qu’il est possible de construire un quartier à taille humaine.  Quant aux bureaux, 50.000 mètres carrés, soit un tiers de la surface construite, cela nous semble beaucoup trop. La priorité, selon nous, n’est pas aux bureaux, mais au partage du travail et à la transition énergétique du territoire en créant des emplois là où les personnes logent, c’est-à-dire dans toute la Métropole.

Enfin, sur les espaces verts, notre vœu d’avril 2019 qui demandait que la rangée d’arbres qui longe le bvd périphérique soit maintenue, que le projet urbain fasse évoluer favorablement l’ouverture des espaces végétalisés au public et qu’enfin soit précisée la surface d’espaces verts au sol et de pleine terre nous semble encore d’actualité. Par ailleurs, les équilibres que nous demandons généralement sur les projets d’aménagement ne sont pas respectés car au regard de la population supplémentaire à venir dans ce quartier, les espaces verts prévus ne rattrapent pas le retard que les habitants actuels connaissent. Et même avec Chapelle Charbon plus tard dont la taille finale reste hypothétique.

Aussi, pour toutes ces raisons, et en vue des négociations qui vont s’ouvrir dans la perspective du conseil de Paris sur les amendements au projet que nous allons déposer, nous nous abstiendrons sur cette délibération.

 

 

Densité et formes urbaines : la densité est très importante au regard d’un environnement particulièrement contraint, soumis à de fortes pollutions de l’air et du bruit (proximité des infrastructures tels que périphérique et échangeur). Ainsi nous sommes opposés aux immeubles de 50m et à l’organisation du front bâti sur le bd Ney, trop rude et trop compact. Nous demandons donc la suppression de la HMC (Hauteur Maximale aux Constructions) parallèle aux Maréchaux. Même constat pour l’aménagement de l’autre côté du périphérique avec aussi un front bâti marquant une frontière physique entre Paris et ses voisins de Plaine Commune. Nous estimons que Le projet doit être plus aéré et moins dense de 20 à 30% favorisant ainsi une réelle continuité urbaine avec Aubervilliers.

Espaces verts et place de la Nature : il est proposé dans le projet + 8 000 m² d’espaces verts publics par rapport à l’existant (passe de 19 000 à 27 000 m²). Cette progression est insuffisante au regard de l’augmentation de la population attendue sur le site (+ 1 200/1 300 habitants, soit environ 3 700 habitants au total avec la population d’aujourd’hui) ne permettant pas de relever le % de m² d’espaces verts par habitant par rapport à la situation actuelle qui est d’environ 7,5 m². Afin de répondre à la demande de l’Autorité environnementale, aux normes de l’OMS et du schéma régional de cohérence écologique de 10 m² par habitant, nous demandons que la superficie des espaces verts publics passe de 27 000 à 37 000 m² pour ainsi tendre au pourcentage de 30% imposé par le SDRIF.  

Un autre point doit susciter votre vigilance, celui concernant l’abattage de 200 arbres. Il est précisé dans le dossier du projet que chaque arbre abattu sera remplacé mais à quel prix et dans quelles conditions ? Cet abattage contribue une fois de plus à ‘’artificialiser’’ les sols en insérant des arbres en pot qui peinent à se développer entre béton et bitume, avec un effet indéniable sur la biodiversité. Nous demandons un moratoire sur l’abattage de ces arbres avec une analyse fine de chacune des espèces.  

Enjeux environnementaux : Le périmètre de la ZAC est situé dans l’une des zones de Paris où la concentration en particules fines (les plus dangereuses) est la plus élevée. L’Autorité environnementale (Ae) dans son rapport de mai 2019 alerte sur le risque sanitaire, notamment en matière d’exposition de nouvelles populations aux émissions polluantes. De nombreuses contributions à la PPVE dont celles en particulier de France Nature Environnement Île de France et Paris estiment que le projet présente de nombreux défauts et notamment celui d’exposer les futurs habitants à des nuisances majeures, d’où les interrogations légitimes en matière de santé environnementale dans un contexte accéléré de dérèglement climatique.   

Voilà quelques idées que nous soumettons à votre réflexion afin que ce projet très contraint soit amendé dans le sens d’un meilleur équilibre entre espaces bâtis et espaces verts.

En conclusion, FNE IDF « estime que le projet présente de nombreux défauts et notamment celui d’exposer les futurs habitants à des nuisances majeures ». Pour sa part, FNE Paris demande « la révision d’un projet urbain mal conçu, présentant des risques évidents pour la santé des futurs habitants et ne respectant pas les règles d’équilibre constructions/espaces verts dans une ville fortement carencée en espaces de nature ». 

 

Logement : nous observons que la typologie des logements a évolué par rapport à la présentation du mois de septembre en raison de l’introduction d’une part importante de logements sociaux en accession à la propriété (25%). Ce que nous demandons depuis plusieurs années. Pour autant, si cette mesure doit favoriser l’incitation et le retour des classes moyennes au niveau du secteur de la porte de la Chapelle, elle ne doit pas trop pénaliser le logement intermédiaire locatif et le logement libre en accession. Raison pour laquelle nous préconisons la répartition suivante : 30% logement social locatif, 25% logement intermédiaire locatif, 30% logement libre en accession et 25% logement social en accession.

 

Réponse de l’exécutif :

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