Accueil des réfugiés : chaque arrondissement doit prendre sa part
Partager

Intervention de David Belliard relative à l’accueil de réfugiés

 

Une nouvelle fois, nous voilà au conseil de Paris pour débattre sur les nombreux réfugié-es qui arrivent, comme partout en Europe, dans notre Ville. Comme toutes les métropoles européennes, nous avons été bousculé – voire dépassé – par ces arrivées massives – même si, au regard du contexte politique, mais aussi économique et environnemental, elles étaient pourtant prévisibles.

Nous avons connu pendant des mois le campement à la Chapelle, puis le rassemblement à Pajol, puis encore au Bois Dormoy. Nous avons connu jusqu’à il y a quelques jours à peine Austerlitz, ces tentes et ces abris fait de bric et de broc, avec plus de 500 personnes comme égarées pendant des mois et des mois. Nous avons vécu les interventions des forces de l’ordre, leur brutalité qui était proportionnelle au déni du gouvernement face à cette situation. Notre collectivité n’y était pas préparée. Et ne nous y trompons pas, les premières victimes du résultat de vingt ans d’une politique d’hébergements d’urgence toujours insuffisante, ce sont les migrants eux-mêmes. Et ensuite les habitants de notre ville qui ont, il faut le souligner, fait preuve depuis ces derniers mois d’une grande tolérance et d’une solidarité exemplaire.

Le travail que nous avons mené en commun, chacun à sa place, porte ses premiers fruits. Paris tend à redevenir une ville monde, réaffirmant ses valeurs humanistes. Dans notre ville, on n’évacue plus, CRS en tête de pont, les exilés qui viennent y trouver refuge, mais on cherche à les héberger dans des conditions dignes et humaines. Ce plan est le signe que notre Ville a pris la mesure de la situation et sa responsabilité de grande métropole mondiale dans l’accueil des réfugié.es. Nous nous en félicitons, et j’en profite pour vous remercier, Madame la Maire, ainsi qu’à toutes les équipes de notre municipalité qui travaillent, à pied d’oeuvre, sur ce sujet depuis de longs mois.

Mais la situation est -vous le savez- loin d’être réglée. Bien sûr, François Hollande, pris de compassion sans doute pour le petit Aylan mort noyé photographié sur une plage, a brusquement annoncé sa volonté d’accueillir 24 000 réfugié.es. C’est encore bien peu par rapport aux besoins – et par rapport à l’effort sans précédent fourni par notre voisin allemand. Et surtout, ce chiffre relève encore très largement du discours. Sur le terrain, tout va trop lentement. Les solutions d’hébergement sont proposées au compte-goutte tandis que l’accès aux droits et l’accompagnement sanitaire et social restent très largement insuffisants. D’ailleurs, nous veillerons à ce que chaque arrondissement de notre capitale prenne sa part, en ouvrant effectivement un centre d’accueil et d’hébergement. Si nous ne planifions pas ces ouvertures, les camps sauvages continuerons à se multiplier, c’est une question de dignité humaine.

L’Etat peut et doit encore faire plus et mieux. Il n’est qu’à voir la situation déplorable et indigne des occupants du lycée Jean Quarré. Suroccupation, conditions sanitaires déplorables, insuffisance de l’aide alimentaire… Voilà une nouvelle fois le spectacle d’une politique du déni, qui pensait l’opinion publique réfractaire à l’accueil des réfugié.es, et qui aujourd’hui peine à rattraper les pots cassés. Il faut aller plus vite et aller plus loin, et pour cela, l’Etat doit transformer ses discours en actes concrets.

Je laisserai mes collègues Marie Atallah et Fatoumata Koné compléter les propos du groupe écologiste sur ce sujet.

 

Sur ce thème :

Communiqué de presse

Intervention de Marie Attalah

Intervention de Fatoumata Koné

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *