Vœu pour un budget écologiste pour Paris
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déposé par Joelle Morel, Pascal Julien, David Belliard, Jérôme Gleizes
et les élu.e.s du Groupe écologiste de Paris (GEP)

 

Considérant la suspension sine die et injustifiée du plan de modernisation de la BSPP adoptée par le Conseil de Paris en 2009 et ratifié par ses partenaires, que ce plan fut suspendu par la Maire de Paris en 2014 au point de réviser à la baisse le budget 2015 de la BSPP, chaque élu.e de Paris et des territoires concernés qui le souhaite appose solennellement sa signature sur un document qui l’engage à agir pour que le plan de modernisation de la BSPP 2020-2029 soit respecté pendant et au delà du mandat en cours ;

Considérant que la création d’une police municipale se traduirait de facto par un retrait partiel de la police nationale obligeant la Ville à assurer des missions de police nationale, que cette évolution aurait un coût financier considérable mais aussi humain car elle ouvrirait la voie politique à l’armement d’agents municipaux; nous demandons l’annulation du processus en cours de création d’une police municipale à Paris au bénéfice d’une transformation des services de la BSPP en une brigade de sécurité et de lutte contre les incivilités, conformément aux préconisations de l’audit sur la sécurité des Parisiens dans leur vie quotidienne, rendu public en janvier 2019 qui à droit constant et à moyens financiers raisonnables offrirait une amélioration de la qualité du service rendu aux Parisiens en matière de sécurité ;

Considérant la vulnérabilité particulière des jeunes isolé.e.s étranger.e.s, ainsi que le flou statistique régnant sur le nombre de jeunes reconnu.e.s mineur.e.s par la justice après avoir été évalué.e.s majeur.e.s par le Dispositif d’Évaluation des Mineurs Isolés Étrangers à Paris (DEMIE 75), certaines sources faisant état d’une moyenne de 50% des dossiers examinés par les juges pour enfants ;

Considérant que le mode de gouvernance choisi par la Ville de Paris pour la Maison des cultures LGBTQI+ dont l’ouverture est prévue pour janvier 2020 n’a pas permis d’emporter l’adhésion des associations oeuvrant depuis des années pour la création d’un véritable centre des archives LGBTQI+ à Paris ;

Considérant le manque criant d’agents municipaux dans les parcs et jardins et la mobilisation récurrente des élu.e.s écologistes sur ce sujet, alors que sans une présence accrue d’agents d’accueil dans ces espaces verts, la cohabitations entre les différent.e.s usager.e.s peut difficilement se faire et met en péril le calme qui doit y régner ;

Considérant les privatisations abusives qui ont lieu dans les parcs, jardins, squares, cimetières et bois de la Capitale, qui sans même rapporter significativement de l’argent à la Ville, menace l’ouverture à toutes et tous de ces espaces communs ; 

Considérant les réformes majeures qui ont eu lieu dans les cimetières parisiens avec notamment le choix controversé au sein même de ce conseil, de mettre en place la possibilité d’inhumer dans les cimetières parisiens le dimanche, alors même que les créations d’emploi ne permettent pas aux agent.e.s de pouvoir faire leur travail dans des conditions décentes ; 

Considérant le manque de moyens humains, matériels et financiers alloués à l’accompagnement des porteurs et porteuses de projets citoyens de végétalisation de la ville (ex. permis de végétaliser, jardins partagés) qui mettent en péril, à terme, certaines initiatives portées par les riverain.e.s (ex. accès à l’eau, formation des porteur.euse.s de projets, etc.) ;

Considérant le travail important réalisé par les Professeurs de la Ville de Paris (PVP) pour faciliter l’accès des élèves parisiens aux arts et au sport ;

Considérant que bien souvent, les choix des essences végétales (d’arbres notamment), semblent être faits dans une logique d’optimisation financière et d’une pousse rapide, sans tenir forcément compte de la pertinence des choix par rapport à l’héritage botanique de la Ville de Paris ou encore de l’impact sur le reste des espèces végétales présentes sur le territoire ou encore de l’impact sur les Parisien.ne.s (ex. bouleaux et allergies) ;

Considérant que favoriser des projets de “nature en ville” ne se résume pas à l’implantation de fermes en aquaponie, ou de développement massif de houblon (allant dans la tendance de la brasserie urbaine) ; 

Considérant les risques non pris en compte pour l’équilibre de la biosphère, d’accroître de façon si importante l’implantation d’apicultures urbaines alors même que les abeilles sauvages disparaissent à cause, entres autres, d’un manque de plantes mellifères et de lieux de pollinisation à Paris ;

Considérant le manque d’un plan général, inter-directions et efficace pour l’entretien, l’embellissement et la végétalisation des pieds d’arbres ; 

Considérant le Plan Vélo adopté en Conseil de Paris qui, bien qu’ambitieux, ne prévoit pas suffisamment de moyens financiers alloués à l’adaptation de la Ville pour un accroissement considérable de la pratique cyclable à Paris (ex. manque de stationnements sécurisés pour les vélos, meilleur balisage des pistes et bandes cyclables, etc.) ; 

Considérant que pour des raisons environnementales (principe de pollueur – payeur) et d’équité sociale, les deux-roues motorisés devraient payer leur stationnement sur chaussée à Paris et que les recettes générées par une telle réforme pourraient permettre de financer plus rapidement l’adaptation nécessaire de l’espace public parisien aux mobilités douces et actives et à la réduction de la voiture dans la capitale (ex. la DVD travaille à plus de 100% de ses capacités en cette année de livraisons) ; 

Considérant que le cheminement piéton et cycliste, malgré le Plan Paris Piéton et le Plan Vélo, n’est pas encore pris suffisamment en compte pour créer une couture urbaine entre Paris et les villes voisines (ex. traversée du périphérique) ; 

Considérant que les pollutions de l’air et les pollutions auditives causées par une circulation automobile encore bien trop importante ne peuvent être solutionnées par des dispositifs extrêmement coûteux et à l’efficacité très relative comme les revêtements bitume et murs anti-bruits ; 

Considérant que le dispositif Vélib’ n’offre pas encore un niveau de service satisfaisant aux usager.e.s métropolitain.e.s et que cela justifie amplement que pour les années 2018 et 2019, les communes membres du SAVM (dont Paris), négocient à la baisse leurs contributions au dispositif délégué à Smovengo’ ; 

Considérant le choix, sans vote en Conseil de Paris, de la Maire de Paris de faire de Paris la ville hôte des JOP 2024 ; 

Considérant que ce sont en grande partie les deniers publics, notamment via les contributions des collectivités territoriales qui financent la SOLIDEO (Société de livraison des ouvrages olympiques) ; 

Considérant pourtant que du fait d’une baisse progressive des dotations de l’Etat aux collectivités territoriales en matière d’accès au sport au plus grand nombre, le sport de proximité et le sport associatif souffrent d’un grand manque de moyens ;

Considérant que la Ville de Paris a fait le choix et continue de faire le choix de déléguer la gestion d’équipements sportifs de proximité (ex. piscines Suzanne Berlioux ou Pailleron) ou d’autres infrastructures d’activités de proximité (ex. centres Paris anim’) ;

Considérant le Plan Nager à Paris, nécessaire, qui a permis d’entamer de grands chantiers de rénovation des piscines parisiennes mais que ce dernier mériterait d’être accéléré ou complété par plus de “petits ouvrages” (ex. dans certaines piscines parisiennes comme à Rouvet dans le 19eme, les équipes doivent “bricoler” des systèmes de réparations précaires, avec des frites en mousse dans le local de filtration pour séparer les eaux propres des eaux sales) ; 

Considérant qu’il est urgent, en période de canicule ou non, d’ouvrir plus longuement les piscines en journée, ce qui nécessite plus de personnel dans les piscines ;

Considérant que Paris est propriétaire d’espaces de grands jeux et d’événements sportifs majeurs comme le Parc de Princes, Roland-Garros mais aussi d’espaces sportifs réservés à un petit nombre de membres privilégiés (ex. le Tennis Club ou le terrain de Pelote Basque dans le 16ème arrondissement) et que la Ville fait payer des redevances dérisoires aux usufruitiers de ces équipements, privant ainsi les caisses municipales d’argent qui pourrait là encore, être utilisé pour l’accès au sport à tou.te.s ;  

Considérant que la Ville de Paris accueille sur l’espace public soit des événements sportifs éphémères (ex. Marathon) soit des villages sportifs lors de grands événements sportifs (ex coupes du monde de football) au profit des grandes marques sponsors aux pratiques anti-écologiques (ex. Coca-Cola, Qatar Airways, Nike, etc.) ; 

Considérant les désaccords entre les élu.e.s écologistes et l’Exécutif sur l’usage du Budget Participatif, trop souvent détourné pour financer des projets qui devraient passer sur les dépenses courantes (investissement et fonctionnement) de la Ville (ex. réfection de cantines  et rénovation de sanitaires dans les écoles) ; 

Considérant le processus d’instruction et d’évaluation des projets portés au Budget Participatif, qui, en fin de chaîne démotive parfois les porteur.euse.s de projets car ne se reconnaissant plus dans la forme finale adoptée (suite aux différents comités techniques) ;

Considérant le manque de lieux de travail et de documentation ouverts aux Parisien.ne.s issu.e.s des catégories les plus défavorisés les dimanches et les lundis mais aussi en soirée, il est opportun que la Ville se dote des moyens permettant l’ouverture des médiathèques et des bibliothèques les lundis, dimanches et pour quelques-unes en soirée avec un service basé sur le volontariat des agents, récompensé par une prime correspondant au niveau des demandes et sous l’encadrement d’un catégorie A dans chacun des lieux ouverts ; contrairement à la tendance actuelle il convient de renforcer l’offre durant les vacances scolaires notamment en matinée ;

Considérant le manque de lieux de répétition et de représentation tant pour les amateurs que pour les professionnels, il est souhaitable que des lieux associatifs, ou bien institutionnels ou privés leur soient ouvert par conventionnement afin que ces besoins puissent être satisfaits ;

Considérant la menace spéculative sur les lieux culturels indépendants, il convient de préempter les lieux de vie culturelle ayant été l’objet de lutte durant la mandature tels que le Lavoir Moderne Parisien (18e) ou le cinéma La Clef (5e) ou le café associatif polyvalent la Flèche d’or (20e) ;

Considérant les disparités d’offres culturelles persistant d’un quartier à l’autre, il convient  de préserver les lieux culturels de proximité existants et d’en renforcer le maillage; d’accentuer le soutien aux compagnies, d’encourager les événements et représentations gratuits dans l’espace public, l’accès aux oeuvres, le street art d’initiative locale, les pratiques culturelles et interculturelles participatives ;

Considérant l’intérêt renouvelé des familles pour la musique classique et le chant depuis le changement de mode d’inscription dans les conservatoires municipaux, il importe désormais de toucher les enfants des familles les plus éloignés de ces pratiques par la mise en place d’un “grand plan de musique dans les écoles” qui favoriserait notamment la mise à disposition d’instrument ;

Considérant la domination de l’anglais ou plutôt de l’américain dans le monde culturel, il nous importe de favoriser la pluralité des expressions linguistiques.

 

Aussi, sur proposition de David Belliard, Jerome Gleizes, Joëlle Morel, Pascal Julien et des élu.e.s du Groupe écologiste de Paris (GEP), le Conseil de Paris émet le vœu :

 

  • que soient créés 10 ETP supplémentaires à la DEVE au niveau des parcs et jardins et des cimetières ;
  • que soient créés 10 ETP à la DJS  pour permettre l’élargissement de l’ouverture des piscines (5 agents d’accueil et 5 éducateurs des APS spécialité activités de natation) ;
  • que le compte foncier soit utilisé pour racheter les parcelles libres et de pleine terre à Paris afin de les protéger ;
  • que l’organisme de foncier solidaire soit utilisé pour chaque nouveau logement libre réalisé à Paris ;
  • accueil de nuit pour jeunes isolé.e.s étranger.e.s en attente de décision de justice soit créé par la Ville de Paris ;
  • qu’un Centre des Archives LGBTQI+ géré et animé par des actrices et des acteurs de la communauté LGBTQI+ soit créé à Paris ;
  • que soit réalisé un état des lieu réel des dépenses qui vont incomber à la ville de Paris pour la préparation et la tenue des JOP ;
  • qu’une Indemnité de Suivi et d’Accompagnement des Élèves (ISAE) soit négociée avec les représentants syndicaux des Professeur.e.s de la Ville de Paris, et que le nombre de postes ouverts au concours de recrutement des PVP permette de pallier aux manques constatés dans les écoles.
  • que soient créés 50 ETP à la DAC pour permettre l’élargissement de l’ouverture des médiathèques et bibliothèques les lundis, dimanches et en soirée sur quelques site et que soit rétablis des horaires élargis durant les vacances scolaires;
  • que le compte foncier soit utilisé pour acheter des bâtiments destiné à devenir des lieux culturels ou préempter des lieux menacés de disparition.

 

 

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