Budget primitif 2020 – Pour un budget à la hauteur du défi climatique
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A l’heure de la COP 25, le moment est crucial : selon les projections scientifiques, il nous reste dix ans pour sauver la planète et adapter nos villes, qui seront frappées de plein fouet par le dérèglement climatique. 

Paris a donc un immense défi à relever, un défi vital : celui de la lutte contre le réchauffement climatique. Notre ville fait face à des phénomènes étroitement liés qui menacent son écosystème, la santé et le bien-être de ses habitants : pollution de l’air, atteintes à la biodiversité ou encore multiplication des canicules.

Je veux rappeler que cet été 2019, nous avons subi deux canicules : une première, très précoce, en juin et une deuxième, un mois plus tard, très intense, durant laquelle la température de 42,6°C, – soit 10°C de plus qu’en Seine et Marne ou en Essonne ! – a été atteinte le 25 juillet, journée la plus chaude depuis 1872. Nous avons alors bien senti la grande vulnérabilité de notre ville, trop minérale et déficitaire en espaces verts. Et pourtant, avec le changement climatique, les événements extrêmes comme les vagues de chaleur, mais aussi les inondations, les pluies violentes ou les hivers de plus en plus froids, vont devenir récurrents et s’amplifier.

Pour faire face à ces enjeux, notre action doit être déterminée et globale: il nous faut accélérer radicalement et changer de logiciel car de nos décisions aujourd’hui, dépend le caractère vivable de notre ville demain.

 Plus que jamais, les villes doivent s’adapter pour réduire les pollutions, permettre le développement de la biodiversité et apporter ombre et fraîcheur qui nous manquent tant l’été, particulièrement en période caniculaire.

Il nous faut pour cela reconquérir l’espace public monopolisé par la voiture, en développant les espaces dédiés aux mobilités douces et actives, en adaptant les transports en commun, en créant des espaces de nature en pleine terre et des corridors de fraîcheur et de biodiversité à partir de sols vivants.

 Car les enjeux de solidarité et d’égalité sont au cœur de la lutte contre le réchauffement climatique. Ceux qui ne peuvent pas partir en vacances, qui habitent souvent le long des axes routiers ou dans des passoires thermiques véritables fours en été étouffent littéralement à Paris et dépensent des sommes folles pour chauffer leur logement l’hiver. Il y a urgence.

Face à ce défi que nous ambitionnons de relever, il est temps que Paris se donne les moyens de réussir pour permettre à chacune et chacun d’y vivre bien et d’y respirer un air plus sain.

Le temps des tergiversations est désormais fini, nous avons l’obligation d’agir plus vite, avec plus d’ampleur pour limiter le changement climatique global, mais aussi apprendre à adapter nos cadres de vies à une situation qui empire rapidement.

Pour pouvoir continuer à vivre à Paris, nous devons agir en cohérence avec les grandes déclarations faites lors des COP pour enfin concilier la justice sociale et l’urgence écologique.

Le nerf de la guerre est évidemment budgétaire : chaque euro dépensé doit être utile à tous les Parisiens à travers la lutte contre le changement climatique. C’est ce que les écologistes portent à Paris depuis 2001 et ce que nous remettons à l’ordre du jour de ce Conseil avec un amendement de 80 millions d’euros en faveur des politiques climatiques, que mon collègue Jérôme Gleizes vous présentera. Car le vote du dernier budget de la mandature semble malheureusement l’occasion pour l’exécutif parisien de sabrer dans les dépenses pour l’environnement et l’essor des transports propres. C’est, pour nous, difficile à comprendre.

 Nous pensons que la politique municipale menée à Paris comme dans toutes les autres villes de France devra répondre au double défi d’atténuer le dérèglement climatique tout en adaptant la ville à leurs conséquences inévitables ; car depuis des décennies, la communauté scientifique mondiale nous alerte sur les conséquences à venir du changement climatique et de l’effondrement en cours de la biodiversité. Pourtant, nous n’agissons pas en conséquence pour les limiter ou les anticiper.

L’accord de Paris, signé en 2015 à l’issue de la COP21, donnait  à l’ensemble des pays du monde un objectif commun ambitieux : maintenir la température globale sur Terre au plus près de +1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle. Force est de constater que depuis, trop peu a été fait alors que la hausse de la température moyenne du globe atteint déjà 1°C par rapport à 1850.

Je le répète nous avons dix ans, dix courtes années, pour changer de trajectoire. Faute de quoi, il sera trop tard pour endiguer le dérèglement climatique, le climat s’emballera et nous serons impuissants. Autant dire que notre rôle en tant qu’élu est crucial, faire en sorte que Paris soit une capitale mondiale qui s’adapte, protège les plus fragiles et lutte contre les effets du changement climatique doit être au cœur de notre projet municipal.

Le sérieux budgétaire doit donc se doubler d’une prise en compte sans faille des enjeux climatiques, ou bien nous perdrons la bataille du climat. L’enjeu est vital, notre mobilisation doit être totale.

 

 

 



 

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