Vœu relatif à un moratoire sur l’installation de mobiliers supportant de la publicité 
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déposé par Jacques Boutault, Joëlle Morel, Pascal Julien, Jérôme Gleizes
et les élu.e.s du Groupe écologiste de Paris (GEP)

 

Considérant l’implantation massive récente dans l’espace public parisien de toute une série de mobiliers urbains supportant de la publicité à titre accessoire ou principal, notamment dans le centre de Paris, secteur patrimonial majeur avec une forte densité de monuments historiques classés ;

Considérant les nouveaux MUI publicitaires Clear Channel, les nouveaux mâts porte-affiches, les nouvelles colonnes Morris, les nouveaux kiosques à journaux, tous ces mobiliers étant plus massifs, plus énergivores pour certains et supportant plus de publicités ou sur une surface plus importante que les précédents mobiliers ;

Considérant l’existence de réserves dans les mobiliers urbains d’information publicitaires Clear Channel et dans les nouvelles colonnes Morris, destinées à accueillir des dispositifs de télécommunication, ouvrant la voie à l’envoi aux passant-es de messages publicitaires non sollicités ou destinées à évaluer leur comportement et à permettre la diffusion de publicités numériques, et ce, en contradiction avec le Règlement Local de Publicité ;

Considérant l’occupation importante des trottoirs par ces mobiliers et la gêne qu’ils occasionnent pour les piétons et notamment les personnes à mobilité réduite, les parents avec poussettes… ;

Considérant la non réfection de l’asphalte au pied de ces mobiliers et la persistance de barrières de chantier entraînant des difficultés d’entretien et la dépose de déchets sauvages à proximité ;

Considérant l’implantation, sur le territoire parisien, de 1630 MUI publicitaires, de 550 colonnes Morris et de 700 mâts porte-affiches ;

Considérant la diminution du nombre de colonnes Morris à colle, moins énergivores, de 151 à 100 ;

Considérant le support plus bas, donc plus visible, des nouveaux mâts porte-drapeaux ;

Considérant le coût écologique de l’entretien de ces mobiliers urbains ;

Considérant l’aspect massif des nouveaux kiosques à journaux parisiens et le nombre de publicités supplémentaires qu’ils supportent ;

Considérant le choix d’implantation des kiosques, cinq d’entre eux couvrant la place de la Bastille à peu d’écart les uns des autres, l’un d’entre eux étant implanté quai de l’Hôtel de ville près d’une sortie de métro très peu empruntée ;

Considérant que leur densité excessive comme dans les environs de Place de la Bastille où l’on en compte cinq dans un périmètre de 300 mètres peut laisser supposer que le véritable intérêt de ces kiosques est de faire office de supports de publicité supplémentaires, plus que de diffuseurs de presse ;

Considérant la qualité patrimoniale des quatre arrondissements du centre de Paris, les Architectes Bâtiments de France ayant à ce titre refusé la plantation d’arbres par exemple place du père Teilhard de Chardin (4e) ;

Considérant que la publicité présente sur l’espace public impose ses représentations à l’ensemble des Parisiennes et des Parisiens, des personnes travaillant à Paris ou visitant notre ville ;

Considérant le caractère fréquemment sexiste, homophobe, grossophobe ou anti-écologique des messages publicitaires ;

Considérant que la publicité a pour but d’attirer l’attention, d’influencer le jugement, de formater les comportements et de véhiculer certaines attitudes ;

Considérant que l’espace public devrait être neutre de toute injonction commerciale, citoyen.ne n’étant pas synonyme de consommateur.trice ;

Considérant le droit à la non-réception de messages publicitaires ;

Considérant la volonté affichée par la Ville de Paris de réguler la publicité dans l’espace public en se dotant en 2011 d’un Règlement Local de Publicité ayant pour objectif de réduire d’environ 30% la densité publicitaire sur le territoire parisien ;

Considérant qu’une immense majorité des Français.e.s ressent la publicité comme envahissante (73%) et intrusive (85%), d’après une enquête TNS-SOFRES « Publicité et Société » publiée en 2013 ;

Considérant que la publicité n’apporte pas plus de 0,5% de recettes au budget global de la Ville de Paris.

 

Aussi, sur proposition de Jacques Boutault, Joëlle Morel, Pascal Julien, Jérôme Gleizes et des élu.e.s du Groupe écologiste de Paris (GEP), le Conseil de Paris émet le vœu que la ville de Paris :

 

  • déclare un moratoire sur l’installation de mobilier supportant de la publicité ;
  • dépose sans plus attendre le mobilier urbain sur trottoir générant des obstacles pour la circulation des piéton·ne·s ;
  • renonce à modifier son RLP en vue d’autoriser plus de publicité à Paris.

 

 


Le voeu a été rejeté


 

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