Vœu relatif au moratoire sur les constructions aux abords et sur le périphérique
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rattaché à la DDCT 116 – Rapport de la Mission d’Information et d’Évaluation : “Le périphérique, quelles perspectives de changements ?”

déposé par David Belliard, Fatoumata Koné
et les élu.e.s du Groupe écologiste de Paris (GEP)

 

Considérant le rapport de la MIE “Le périphérique, quelles perspectives de changements ?” ;

Considérant les multiples interventions des orateurs.trices lors des auditions pour rappeler les pollutions très importantes subies par les riverain.e.s du périphérique et le nombre important de personnes de cela touche, comme par exemple Dominique Alba, Directrice de l’Agence Parisienne d’Urbanisme, qui a indiqué lors de son audition que « 400 000 habitants et 240 000 emplois sont situés à distance de 400 mètres de part et d’autre du périphérique ; ils sont en situation de surexposition à la pollution de l’air » (p. 51) ;

Considérant que le périphérique contribue à 37% des émissions de dioxyde d’azote liées au trafic routier ;

Considérant l’audition de Jean-François Martins, adjoint à la Maire de Paris chargé de toutes les questions relatives au sport, au tourisme, aux Jeux Olympiques et Paralympiques, qui “note que la pollution ne dissuade pas la construction de nouvelles installations, pour la double raison d’une pénurie d’équipements et d’un manque de terrains disponibles, à l’occasion d’opérations de couverture” ;

Considérant que la MIE a statué sur le fait que “Parce que l’air dégradé doit bien s’évacuer quelque part, la couverture du périphérique n’est pas une véritable solution pour la composante atmosphérique de la pollution, même si elle a un impact sur ses autres composantes, phonique et visuelle” […] “Et pour la même raison, bâtir sur le foncier créé par la couverture du périphérique n’est pour l’heure pas souhaitable pour la santé humaine, alors même que la vente de nouveaux terrains constructibles permettrait de compenser au moins partiellement le coût de la couverture.” […] “Pierre Mansat relève qu’ « on a un problème avec les immeubles ponts. […] Construire sur le périphérique sans savoir ce qu’il va devenir du point de vue de la pollution pose des questions. On ne va pas installer forcément des gens là où le taux de particules de benzène est le plus fort, même si on filtre les aérations ».” (p. 59-60) ;

Considérant l’audition de la ville des Lilas, qui a opéré une couverture conjointe avec la ville de Paris, qui “elle relève que « de part et d’autre de la couverture, les émanations de dioxyde d’azote et de particules fines sont particulièrement importantes » et conclut que « la couverture n’est pas une solution en tant que telle et ne fait que différer la diffusion dans l’atmosphère ».” (p. 90) ;

Considérant qu’il est capital de mettre en place toutes les mesures possibles pour lutter contre les pollutions générées par le périphérique, mais que néanmoins, ces mesures auront un effet qui ne sera pas immédiat ;

Considérant le devenir du périphérique encore très incertain, et les positions exprimées par les différents groupes, qui montrent qu’il n’existe actuellement pas de consensus sur la mutation que doit opérer le périphérique ;

Considérant que le principe de précaution doit primer dans un contexte où des centaines de milliers de personnes sont déjà exposées à des taux de pollution trop importants ;

Considérant les demandes répétées par le groupe écologiste de Paris, tout au long de la Mission d’information, que soit reconsidérés les projets de construction et de couverture du périphérique, comme le groupe le signale lors des Conseils de Paris concernant des projets prévoyant les équipements sensibles et des logements sur des emprises qui dépassent les taux fixés par l’Organisation Mondiale de la Santé pour plusieurs polluants, comme récemment sur Gare des Mines Fillettes (18e), Python/Duvernois (20e), Paul Meurice (20e) avec une crèche prévue à 60m du périphérique, ou encore le projet 1000 arbres avec la localisation d’une crèche à proximité du périphérique et au-dessus d’une gare routière ;

Considérant les préconisations du groupe écologiste de Paris, selon lesquelles “Au-delà de la protection des publics, et en termes plus urbanistiques, à ce stade de la réflexion sur le devenir du périphérique, il est essentiel de ne pas préempter sur le futur, en gravant dans le marbre et dans la terre la configuration actuelle de l’ouvrage. Pour préparer cette mue, nous proposons donc avant tout d’arrêter certaines constructions prévues sur le périphérique, comme les couvertures, les immeubles pont, les bâtiments ou murs écrans, ou les nouveaux enrobés phoniques. Ces constructions sont en effet très onéreuses, et envoient un signal selon lequel l’usage actuel du périphérique ne bougera pas.” (p. 267) ;

Considérant le rapport de 2016 de l’APUR qui préconise de “conserver les grands espaces vides entourant le périphérique pour favoriser la circulation de l’air et lutter contre la stagnation des polluants”.

Aussi, sur proposition de David Belliard, Fatoumata Koné et des élu.e.s du Groupe écologiste de Paris (GEP), le Conseil de Paris émet le vœu que :

 

  • la Ville de Paris suspende les projets prévoyant des constructions autour et sur le périphérique, dans l’attente d’une perspective claire de son devenir, notamment de son classement en boulevard urbain.

 


Vœu rejeté


 

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