Question d’actualité sur l’impact de l’urbanisme sur la pollution de l’air
Partager

posée par Jérôme Gleizes à la Maire de Paris et au Préfet de Police

 

Depuis de nombreuses années, les écologistes alertent sur le danger des pollutions. L’étude que l’association Respire a rendue publique la semaine dernière nous montre un bilan paradoxal de la situation : une diminution importante depuis 2012 de la pollution de l’air en dioxyde d’azote, du fait d’une politique volontariste de la ville, mais des niveaux de pollution encore beaucoup trop élevés sur l’ensemble du territoire parisien, notamment pour ce qui concerne les micro-particules.

 

Il nous faut donc aller encore plus loin si nous voulons réduire de moitié le nombre de jours en dépassement de seuil, comme vous avez déclaré vouloir le faire dans les prochaines années madame la Maire.

Nous ne pouvons pas évoquer la question de la pollution de l’air à Paris sans parler du périphérique, qui contribue à 37% des émissions de dioxyde d’azote liées au trafic routier.

Sur cette question, les écologistes partagent l’avis des auteurs du rapport de 2016 de l’APUR sur le périphérique : conserver les grands espaces vides entourant le périphérique pour favoriser la circulation de l’air et lutter contre la stagnation des polluants.

Dans la même logique, il est inconcevable de poursuivre des constructions de logements et d’équipements aux abords de cet axe de circulation, le plus polluant d’Ile-de-France.

Or c’est ce que nous faisons régulièrement à travers des projets comme celui de Python/Duvernois, dans mon arrondissement du 20e, ou l’opération d’aménagement Paul Meurice avec une crèche prévue à 60m du périphérique, ou encore le projet 1000 arbres, avec la localisation problématique de la crèche à proximité du périphérique et au-dessus d’une gare routière…

 

Selon nous, le principe de précaution doit s’appliquer dans les projets d’urbanisme, surtout autour du périphérique tant qu’il conserve son usage actuel d’autoroute urbaine. Et c’est pourquoi nous demandons depuis longtemps le déclassement du périphérique en boulevard urbain dans le PLU.

 

Nous saluons par ailleurs, votre annonce, Madame la Maire, d’une campagne de mesure de la pollution à l’intérieur des crèches, écoles et collèges à partir de la rentrée 2019, qui renforce la politique municipale de santé.

 

Néanmoins madame la Maire, à l’aune de ces éléments, nous pouvons légitimement penser que la politique municipale d’urbanisme prime sur la santé des gens, et notamment des enfants. Mes questions sont simples et concerne donc la politique d’urbanisme : Combien d’équipement sensibles (établissements scolaires, centres de soins, terrains de sports) sont construits ou en cours de construction autour de grands axes de pollutions parisiens ? De quels types ? Combien de logements sociaux sont-ils prévus ? Plus globalement, en attendant la transformation du périphérique, ne pensez-vous pas nécessaire, voire vitale, de poser un moratoire pour empêcher la construction aux abords du périphérique ?

 

Monsieur le Préfet, ne faut-il pas revoir les conditions de délivrance des permis de construire dans les zones à risque de pollution élevée, pour les établissements recevant du public et des personnes sensibles ?

 

Monsieur le Préfet, l’arrêté du 7 avril 2016 relatif au déclenchement des procédures préfectorales en cas d’épisodes de pollution de l’air ambiant donne cette prérogative au préfet de zone de défense et de sécurité, fonction qui vous est attribuée en IDF. Monsieur Lallement, comment comptez-vous mettre plus rapidement en place une circulation différenciée que ce qui a été fait par votre prédécesseur ?

 

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *