Rattaché à la DDCT 173 – Communication de la Maire de Paris sur l’égalité femmes hommes et les droits des femmes à Paris

 

déposé par David Belliard, Joëlle Morel, Fatoumata Koné, Marie Atallah
et les élu.e.s du Groupe écologiste de Paris (GEP)

 

 

Considérant la population parisienne estimée à plus de 2 millions d’habitant.e.s, les personnes travaillant à Paris et les touristes visitant la capitale ;

 

Considérant qu’uriner est un besoin naturel partagé par tout le monde et qu’à ce titre, il est inadmissible de rendre les toilettes payantes sur l’espace public ;

 

Considérant que Paris ne compte que 425 sanisettes publiques et gratuites, dont 159 sont ouvertes 24 heures sur 24 ;

 

Considérant que les uritrottoirs installés cet été dans Paris ne conviennent qu’aux personnes ayant la capacité d’uriner debout, excluant de fait les femmes ;

 

Considérant que la population parisienne est composée à plus de 50% par des femmes ;

 

Considérant que faute de toilettes publiques en nombre suffisant, de nombreux Parisien.ne.s, notamment les femmes sont obligé.e.s d’utiliser les toilettes privées des cafés-restaurants moyennant le paiement d’une consommation ;

 

Considérant que plus de 5381 personnes ont été verbalisées à Paris en 2017 pour “épanchement d’urine sur la voie publique”, en progression de 165% par rapport à 2016 ;

 

Considérant l’argent public investi dans les dispositifs “anti-pipi”, qui au lieu d’être utilisé pour des dispositifs dissuasifs pourrait être investi dans le développement de toilettes publiques ;

 

Considérant le bilan de la 1ère édition de la Nuit de la Solidarité qui estime le nombre de femmes à la rue à plus de 5000 personnes ;

 

Considérant le réseau de commerçant.e.s mis en place par l’association Le Carillon afin de permettre aux habitant.e.s mais également aux personnes sans domicile fixe utiliser leurs toilettes ;

 

Considérant qu’une femme a besoin de 89 secondes en moyenne pour uriner contre 39 pour les hommes, soit 2,3 fois plus longtemps, selon une étude de l’universitaire américain Alexander Kira. Le dispositif de toilettes publiques doit donc être plus important pour les femmes que pour les hommes car à m2 égal le nombre de places dont disposent les femmes pour uriner est généralement près de deux fois inférieur à celui offert aux hommes ;

 

Considérant les toilettes présentes dans les écoles, les bâtiments administratifs et les équipements publics sont également des toilettes publiques malgré leur faible ouverture au grand public ;

 

Considérant le sondage sur l’hygiène des toilettes à l’école réalisé par OpinionWay en 2017 auprès de parents d’élèves qui estime que seulement 10 % se déclarent satisfaits de la qualité des sanitaires de l’école de leurs enfants.

 

Considérant l’étude réalisée en octobre 2017 par le Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco), un tiers des élèves évitent d’aller aux toilettes de leur école, collège ou lycée.

 

Considérant que ces 2 études pointent le manque d’intimité dans les sanitaires (pas de séparation entre les WC, promiscuité entre les filles et les garçons, impossibilité de verrouiller les portes) qui entraînerait chez les enfants des complexes ou encore un manque d’estime de soi.

 

Considérant l’étude réalisée en octobre 2017 par le Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco), 16 % des élèves craignent de se faire harceler dans les sanitaires, les toilettes d’une école étant le lieu le plus difficile à surveiller ;

 

Aussi, sur proposition de David Belliard, Joëlle Morel, Fatoumata Koné, Marie Atallah et des élu.e.s du Groupe écologiste de Paris (GEP), le Conseil de Paris émet le vœu que la ville de Paris :

 

• engage un plan local des toilettes publiques afin de mailler le territoire parisien de toilettes publique gratuites, accessibles 24h/24 et non anxiogènes,

• engage la discussion dans le but de nouer des partenariats avec les restaurants et les cafés du territoire parisien afin de permettre à tou.te.s les usager.e.s de l’espace public parisien d’utiliser leurs toilettes gratuitement,

• engage une réelle réflexion sur les toilettes publiques destinées aux femmes : pourquoi les tables à langer sont-elles uniquement présentes dans les toilettes pour femmes ? pourquoi trouve-t-on des distributeurs de préservatifs et encore trop peu de distributeurs de protections périodiques ? Pourquoi ne pense-t-on pas les toilettes destinées aux femmes pour être adaptées utilisatrices de coupes menstruelles ?

• rénove les toilettes présentent dans les écoles publiques afin qu’elles répondent au besoin des élèves tant en terme d’hygiène qu’en terme de sécurité.

 

 

Le vœu a été retiré au profit d’un vœu de l’exécutif