Egalité femmes-hommes
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Intervention de Joëlle Morel sur l’égalité femmes-hommes

 

Depuis le début de la mandature, la ville a engagé des études, a impulsé des démarches, a expérimenté pour permettre un meilleur partage de l’espace public  entre les femmes et les hommes. Je pense tout particulièrement à l’élaboration du guide « Genre et espace public », travaillé notamment avec les agents de la Direction de l’urbanisme de la ville et aux expérimentations menées dans le cadre du réaménagement de 7 places emblématiques de Paris.

 

Parce que l’espace public, nos rues, nos parcs, nos places doit être à tout le monde, femmes et hommes équitablement, mon groupe a souhaité qu’on puisse aller encore plus loin afin de systématiser les démarches qui permettent de prendre en compte aussi bien les besoins des publics féminins que ceux des publics masculins. Le dernier rapport de l’UNICEF “Inégalités Femmes-Hommes, ça commence dès l’enfance”, dévoilé il y a quelques jours, va d’ailleurs dans ce sens et recommande que l’on concoive et construise des espaces publics partagés où l’on favorise la mixité et que l’on garantisse aux filles un accès aux loisirs.

 

C’est pourquoi nous vous proposons aujourd’hui que la question du Genre soit intégré à la planification urbaine de manière systématique, comme un pré-requis dans l’ensemble des projets d’urbanisme de la ville qu’il s’agisse de logement ou d’espaces publics, en le prenant en compte à chaque étape des projets d’aménagement. Cela doit passer par la formation des services de la ville (DU, DVD et DEVE) afin qu’ils développent une vraie compétence de la prise en compte du genre dans l’espace public, depuis la maîtrise d’ouvrage jusqu’à la maîtrise d’œuvre. Mais c’est aussi respecter les recommandations faites par la ville elle-même dans le guide “Genre & Espace public” qui incite à la parité femmes-hommes dans tous les jurys d’aménagement urbain et les lieux de décisions. Parce que les comportements sont aussi souvent remis en question par la force des symboles, nous demandons à la ville de prendre en compte les questions de genre dans la signalétique de la ville, en s’inspirant des initiatives des villes de Wellington et de Vienne par exemple, qu’un feu piéton sur deux représente un personnage féminin, le profil d’une suffragette à Wellington, ou encore que la signalétique vélo représente un ou une cycliste.

 

Dans l’espace public nous ne sommes pas non plus tous égaux quand il s’agit de besoins primaires. Uriner est en effet un besoin naturel, qui touche aussi bien les femmes que les hommes. Et pourtant, depuis des dizaines d’années nos sociétés ont privilégiés l’installation de toilettes pour ceux qui peuvent uriner debout, excluant de fait les femmes. Les femmes sont obligées d’utiliser des toilettes privées des cafés, moyennant le paiement d’une consommation. Pour répondre à cette inégalité de traitement, mon groupe demande à la ville de s’engager dans un grand plan toilettes afin de mailler le territoire parisien de toilettes publique gratuites, accessibles 24h/24 et non anxiogènes et qu’une réflexion soit engagée sur sur les toilettes publiques destinées aux femmes : pourquoi les tables à langer sont-elles uniquement présentes dans les toilettes pour femmes ? pourquoi trouve-t-on des distributeurs de préservatifs et encore trop peu de distributeurs de protections périodiques ? L’offre de toilettes publiques étant tellement faible aujourd’hui au regard de la demande que nous demandons également à la ville d’engager des discussions avec les restaurants et les cafés dans le but de nouer des partenariats pour permettre à tous les usagers de l’espace public parisien d’utiliser leurs toilettes gratuitement.

 

Dans son rapport, l’UNICEF pointe également que les cours de récréation peuvent être des lieux très inégalitaires entre filles et garçons. Filles et garçons ne se fréquentent pas, l’espace est clairement partagé : au centre les jeux de ballons et sur les côtés, les filles s’occupent sagement. Ces inégalités créent pendant la petite enfance persistent dans un autre genre à l’âge adulte, notamment dans la pratique sportive des femmes. L’étude d’Yves Raibaud, géographe français et membre du Haut Conseil à l’égalité montre que 75% des femmes disent avoir dû réduire ou suspendre leurs activités sportives, le plus souvent entre 26 et 45 ans, pour des raisons d’abord familiales. Celles qui s’accrochent ont malheureusement trop souvent droit, pour 26% d’entre elles, à des gestes ou de propos sexistes. De nombreuses mesures peuvent encore être mises en place pour favoriser la pratique sportive féminine ; il ne tient qu’à nous d’inventer de nouvelles façon de faire. Des expérimentations voient le jour : les joggings collectifs se développent, comme les créneaux non-mixtes dans les équipements sportifs, ou encore des modes de garde pour les enfants en bas âge dans les centres sportifs. Paris doit également y prendre pleinement part.

 

Enfin, je terminerai par la première charge mentale de bon nombre de femmes, premier facteur d’inégalité. La gestion du foyer et des enfants pèse encore majoritairement sur les femmes et les mères. Pour permettre à cette tendance de s’inverser, c’est dès la naissance des enfants qu’il faut agir. C’est pourquoi, avec mon groupe, nous interpellons la ville en tant qu’employeur et non pas en tant que collectivité publique pour qu’elle permette à ses agents nouvellement père de prendre plus de congés que ce que prévoit la loi. Pour rappel, la loi ne donne que 11 petits jours à un homme qui devient père pour accueillir son enfant.

 

 

 

Intervention de Fatoumata Koné sur la question d’égalité femmes-homme

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