Pourquoi casser la dynamique de l’ICI puisqu’on ne lui reproche rien ?
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Intervention de Pascal Julien relative à l’Institut des cultures d’Islam

Votre réponse écrite à la question que je vous avais posé en juillet dernier fait, une fois de plus, l’éloge de l’Institut des cultures d’Islam, sans jamais mentionner le moindre dysfonctionnement de ce qui en fonde le caractère, à savoir la cohabitation de deux espaces, cultuRel et cultuel. Vous a-t-on jamais entendu reprocher quoi que ce soit à ce côtoiement si conforme à la lettre et l’esprit de la loi 1905 ?

Non, alors pourquoi casser la dynamique de l’ICI auquel vous ne reprochez rien ?

Pas pour un motif budgétaire, votre réponse écrite n’en souffle mot. Le seul argument qu’elle invoque, un peu court, est le problème du mur mitoyen réglé depuis longtemps. Votre revirement surprend par sa brutalité car le 15 janvier dernier, inaugurant à l’ICI l’expo « Cherchez l’erreur » (quel titre prémonitoire !), votre premier adjoint promettait l’achèvement du site Barbès comme prévu.

Car l’ICI est un projet homogène réparti sur deux sites, Stéphenson en activité et Barbès prêt à construire. La cohérence d’ensemble repose sur une volonté de partage, défi humaniste ô combien précieux depuis les attentats de janvier, avec des salles d’exposition offrant une approche libre et laïque des cultures d’Islam et une autre permettant aux musulmans du quartier de pratiquer leur culte sur un mode reconnu par la République.

C’est cela que vous voulez casser !?

Les fidèles traversent l’espace cultuRel tandis que les visiteurs, dont certains autant que moi anti-cléricaux et athées, empruntent le même escalier que celui menant à la salle de prière. Lutter contre les préjugés, croiser les regards d’artistes et de religieux, dialoguer, fraterniser au delà des différences : c’est tout cela que l’ICI veut développer sur le site Barbès.

Pourquoi n’avez vous pas le courage d’achever ce beau projet voulu par l’unanimité des groupes politiques de notre assemblée ? Que craignez-vous ? Les critiques acerbes de quelques intégristes religieux ou laïques ? Ou bien que l’actuelle coexistence heureuse puisse un jour mal tourner ? Si c’est cela, dites le donc et parlons en avant toute funeste décision.

Notre demande première est que vous terminiez le projet existant qui ne demande qu’à vivre.

Et au cas où vous nous débouteriez sur ce point, en voici une deuxième: que toute délibération modifiant le projet initial soit précédée d’une concertation digne de celle qui avait accompagné la gestation de l’ICI.

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