Intervention de Christophe Najdovski relative à « La rue aux enfants »

 

Il s’agit, avec « La rue aux enfants », de travailler tout simplement sur un principe simple : c’est d’équiper des rues ou des morceaux de rues, dans chaque arrondissement, de façon à pouvoir les fermer à la circulation automobile et offrir ainsi l’espace de la chaussée à des occupations laissées à l’imagination des habitants, et notamment des enfants, et ce, en toute sécurité.

La délibération qui vous est ici proposée est une étape, certes administrative mais néanmoins importante puisqu’il s’agit d’offrir, en quelque sorte, la boîte à outils des « rues aux enfants ». Signées par les porteurs de projets et les mairies d’arrondissement, les conventions d’occupation du domaine public dédiées à ces projets de rue sont le cadre juridique et réglementaire pour que ces projets puissent exister sur l’espace public parisien en toute sécurité.

Comme pour tout projet reposant sur la mobilisation citoyenne, nous avons souhaité une grande liberté dans le choix des plages horaires concernées des activités menées, que ce choix soit offert aux porteurs de projets. Ainsi, la rue est rendue aux citoyens pour un temps donné. A eux d’y inventer un mode d’occupation qui réponde à leurs attentes et à leurs besoins.

Les acteurs potentiels sont multiples : il y a les associations locales, bien sûr, mais aussi les associations sportives, les écoles. Les portions concernées font également l’objet d’un arrêté préfectoral spécifiant le caractère piétonnier temporaire de la voie.

Je profite d’ailleurs de cette occasion qui m’est donnée pour remercier la Préfecture de police pour son écoute attentive et bienveillante pour ces projets d’un nouveau genre.

Le budget dédié à ces rues est de 1,5 million d’euros. Il pourra être consacré à la fois au mobilier pour sécuriser les rues – je pense à des barrières amovibles, par exemple – ou bien pour profiter de la rue : cela peut être des chaises et des tables, mais aussi des marquages au sol, l’achat de jeux pour les porteurs de projets ou pour répondre aux besoins exprimés localement.

Comme l’a noté Aurélie SOLANS, la réussite des rues aux enfants repose sur l’initiative et sur la mobilisation et la participation citoyenne. C’est une opportunité pour les habitants de porter et d’organiser un projet favorisant l’appropriation de l’espace public et la vie locale.

Comme vous le savez tous, on ne décrète pas des projets citoyens, on ne peut et on ne doit, en tant que collectivité, que les accompagner, ce qui prend un peu de temps pour construire des projets solides.

Je remercie ici les maires d’arrondissement qui sont des acteurs clés dans ce processus de co-construction et qui, pour la plus part, travaillent activement à la mise en place de ces projets d’un genre nouveau.

Nous avons d’ailleurs bon espoir d’inaugurer les premières rues aux enfants dans les prochaines semaines et, en attendant, je vous encourage à faire un tour dès ce dimanche 31 mai dans ce 19e arrondissement, où l’association « Cafézoïde » tient sa traditionnelle « Rue aux enfants », qui a lieu une fois par an sur les quais de la Loire, maintenant depuis onze ans.

« La rue aux enfants », ce sont des projets locaux qui ont une symbolique forte, comme l’a rappelé notre collègue Aurélie SOLANS. La Ville, qui s’est longtemps adaptée à l’automobile, eh bien, nous souhaitons aujourd’hui qu’elle soit une ville partagée.

Ce type de projet, tout comme la multiplication des opérations « Paris Respire », la reconquête des berges de Seine, dont nous avons débattu ce matin, ou encore « La journée sans voitures » prévue le 27 septembre, peuvent modifier la perception de nos rues, dont le rôle social s’est grandement appauvri lors des décennies du tout-automobile.

Donc, nous continuerons à porter tous les projets qui permettent de redonner une juste place aux piétons dans l’espace public.

Le projet, qui vous est ici soumis, est une pierre de plus à cet édifice, très attendu par les Parisiennes et les Parisiens.

Je vous remercie.