2020 DJS 52 Subvention (7.500 euros) à l’association Pugilat des Etoiles. (Adopté)
Lors du dernier conseil de Paris, la majorité de la majorité a refusé d’attribuer plus de 50 000 euros à Paris & Co pour biberonner une maison startupeuse du e-Sport dans le 20eme arrondissement. Pourquoi ? Parce que nous, les écologistes, n’étions pas sur votre vision du rôle que doit jouer la municipalité par rapport à cette pratique.
Monsieur Martins, nous réaffirmons aujourd’hui que jouer aux jeux vidéos n’est pas, à notre sens une pratique « sportive » car n’engendrant pas un effort physique conséquent. Quand nous avions souligné ceci au dernier Conseil de Paris, vous nous aviez raillé en disant que la dépense énergétique d’une personne jouant aux jeux vidéos était similaire à celle d’une performance théâtrale. Nous réaffirmons ici notre vision : jouer au jeu vidéo en accolant le terme d’e-Sport est une méprise, les jeux vidéos sont un loisir – ici subventionné sur le budget « sport » de la Ville et nous ne sommes pas à l’aise avec ce fait.
Ensuite, nous constatons comme vous, à l’appui de chiffres et d’études, que la pratique du jeux vidéo monte dans nos sociétés, notamment chez les plus jeunes. C’est un facteur et un résultat de l’importance toujours plus grande que prennent nos écrans et la virtualité dans nos vies quotidiennes. Alors que vous célébrez cela, les écologistes s’inquiètent de cette tendance. Le temps passé devant les écrans pourraient être mis à profit pour faire du vrai sport, se promener, méditer, exercer une certaine oisiveté, etc.
Mais forcés de constater la pratique galopante des jeux vidéos, nous pensons comme vous que la Ville doit jouer un rôle pour encadrer au mieux les jeunes qui sont tentés par ce type de loisir.
Mais, plutôt que de concentrer les ateliers dans le 20eme arrondissement uniquement, en soulignant, par ailleurs, la volonté de l’association Pugilat des Etoiles d’offrir une formation aux jeux vidéos pour les enfants du quartier, nous pensons que la Ville devrait via ses centres Paris Anim’ par exemple, déployer quelques machines sur l’ensemble des territoires afin de permettre à tous les jeunes qui jouent chez eux tout seul où qui n’ont pas les moyens de jouer car le matériel informatique coûte cher. Aussi, nous nous inquiétons que cette délibération soit pour vous l’occasion de faire du social washing pour justifier l’existence de votre maison du e-Sport dans le 20eme. Néanmoins, pour ne pas sanctionner une association qui semble sincère dans sa volonté d’offrir au plus grand nombre un cadre structuré et encadré de la pratique, les écologistes s’abstiendront sur cette délibération.
Dernièrement, j’invite notre assemblée à réfléchir collectivement sur le coût écologique de la pratique du jeux vidéo. En septembre 2019, un article du Monde relayé une problématique souvent ignorée mais qui ne fait que grandir : quel est l’impact environnemental du jeu vidéo ? Et bien il est mauvais et tendra à l’être de plus en plus. Aujourd’hui, la chaîne du jeu sur consoles émettrait 37 millions de tonnes d’équivalent CO2, loin, par exemple, des plus de 600 millions de l’aviation civile et du numérique dans son ensemble. Malgré tout ce chiffre reste conséquent. Avec la transformation du « support jeu » vers le streaming, la multiplication de la data, et donc des data centers doivent nous poser questions. J’espère que nous serons amenés à réfléchir plus profondément à ces sujets dans cet hémicycle.
Sandrine Mée