2020 DVD 15 DU Prolongement du Tramway T3 de la Porte d’Asnières à la Porte Dauphine (16e et 17e) – Avis du Conseil de Paris sur l’étude d’impact actualisée accompagnant la demande de permis d’aménager – Adopté
Suite à l’avis de la Mission Régionale d’Autorité Environnementale en date de mai 2018, l’étude d’impact du prolongement du tram T3 qui reliera la Porte d’Asnières à la Porte Dauphine en 2023 a été actualisée. La Missions régionales d’autorité environnementale (MRAE) recommandait de compléter et de renforcer l’étude d’impact sur les sujets en lien avec la coupe d’arbres, la prise en compte de la pollution liée au déblais, le risque de dissolution du gypse et la gestion de l’eau. L’instance recommandait également de fortifier l’étude d’impact sur des points comme les incidences des travaux et du futur aménagement du tramway aux sujets de la fréquentation du tram ou encore l’incidence sur le boulevard périphérique, le boulevard des maréchaux, etc. La MRAE conseille également que l’étude d’impact soit fournie avant la mise en compatibilité du PLU, ce qui est totalement logique.
Les écologistes soutiennent bien évidemment la prolongation du tram et espèrent que la boucle de ce transport soit effectuée au plus vite afin de permettre de faire le tour de Paris, facilement, en transport en commun. Le tronçon étudié ici devrait recevoir presque 60 000 voyageurs/jour (entre Asnières et Porte Dauphine), et permettra de retrouver facilement les métros 1,2,3 et les RER C et E. Ce projet est également l’occasion de repenser cette zone où la voiture est reine et le piéton et le cycliste ne sont pas toujours en territoire accueillant. Bien que ce projet d’envergure soit essentiel à la mobilité régionale, on notera que la Région Ile-de-France ne participe qu’à moins de 30% des frais des travaux alors que la Ville de Paris fournit à 60% les 265 millions d’euros nécessaires au chantier !
La révision de l’étude d’impact a permis une révision du projet, que les écologistes saluent, on relèvera par exemple :
· La meilleure gestion des eaux, pluviales notamment, avec par exemple la mise en place de noues infiltrantes, dont les écologistes ont demandé via un vœu de 2018, le déploiement massif dans tout Paris.
· En matière de végétal et notamment sur la question des arbres, nous soulignons la plantation d’arbres non prévus initialement à proximité du Bois de Boulogne et de l’Avenue Foch.
· Des ajustements de tracés ont été effectués afin de préserver certains arbres remarquables, peut-être que cette logique aurait dû être d’avantage poussée !
· Il y’a également une meilleure prise en compte des remarques des associations de cyclistes pour une meilleure cyclabilité de la zone.
Enfin, on remarque le grand travail effectué pour inventorier les futures espèces floristiques qui seront intégrées au projet et notamment l’évitement de certaines espèces allergènes : ex. les bouleaux ainsi que le choix prioritaire d’espèces floristiques régionales.
Cependant, nous nous inquiétons de certaines « mises-à-jour » environnementales révélées par cette délibération :
Le travail d’inventaire faunistiques met en exergue des points inquiétudes pour les écologistes. On substitue le verbatim actuel de « trame verte et bleue » au profit de « continuum végétal », qui n’a pas réellement de valeur dans les documents environnementaux. 4 espèces classées « à enjeux très fort » pour la ZNIEFF se révélent en danger dans ce projet d’aménagement (l’écaille chinée, la mélitée orangée, la grande tortue, le grand paon). Les répercussions des travaux et de l’aménagement sur des espèces d’insectes et des petits mammifères, nécessaires à la biodiversité comme les chiroptères (ou chauves souris) sont vues comme très problématiques.
La flore, les arbres notamment, sont mis en avant dans un but d’« embellissement de l’ambiance urbaine » alors que c’est bien la ville qui devrait s’adapter au végétal…
En bref, les écologistes sont satisfaits que l’étude d’impact ait été en partie approfondie sur les sujets environnementaux, nous voterons donc pour cette délibération. Nous serons très vigilent.e.s à ce que des mesures compensatoires et préventives aux dangers sur la biodiversité que représentent ces travaux d’envergure soient réalisés.