Rapport sur la restauration scolaire pour l’année 2018
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2019 DASCO 144 : Rapport sur la restauration scolaire pour l’année 2018


Ce rapport nous permet d’apprécier les progrès réalisés par notre collectivité en matière de restauration scolaire. En tant qu’écologiste, je ne peux que me réjouir de constater les avancées des Caisses des écoles sur plusieurs combats portés par notre groupe depuis plusieurs années.

Je pense tout d’abord à la progression de l’offre de menus végétariens, avec 13 caisses proposant au moins un menu végétarien par semaine, et même deux dans certains arrondissements (dont le 19e, où je suis élue).

La baisse de la part de produits carnés dans notre alimentation est une question de santé publique, puisque l’excès de protéines animales peut contribuer entre autre au surpoids ou à l’obésité. Mais c’est aussi un moyen de réduire les coûts moyens des repas, car les denrées végétales sont moins chères pour un apport nutritif équivalent. C’est enfin un levier important dans la lutte contre le réchauffement climatique : comme le rappellent les experts du GIEC, les régimes alimentaires basés sur les céréales secondaires, les légumineuses, les légumes, les noix et les graines… permettent de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Ainsi, la généralisation d’une alternative végétarienne quotidienne est donc pour notre groupe et pour de nombreux parents une priorité.

La généralisation dans toutes les écoles d’un goûter quotidien équilibré et bio fait aussi partie des mesures portées depuis longtemps par les écologistes. Le goûter est un repas structurant pour les enfants recommandé par le programme national nutrition santé. Ainsi, une expérimentation a été demandé en 2017 par mon groupe et au conseil de juillet 2019, le GEP a fait adopter une délibération actant la généralisation de ce goûter pour la rentrée 2020, pour favoriser l’accès à une alimentation saine pour tous les élèves et les sensibiliser à une consommation éco-responsable. Nous souhaitons toutefois des informations sur le déploiement des 700 000€ affectés à ce dispositif sur le budget 2020 adopté à ce conseil, puisqu’il n’en est pas fait état dans le rapport.

Autre motif de satisfaction : la suppression de l’utilisation des plastiques dans la restauration scolaire. Nous nous interrogeons à ce sujet sur le remplacement des barquettes plastiques (qui servent à réchauffer les plats) par des barquettes cellulose.  D’après l’association des Cantines sans plastique de France, ces barquettes en cellulose contiennent tout de même du plastique : les aliments sont donc toujours en contact avec des substances potentiellement toxiques.

Par ailleurs, d’un point de vue environnemental, l’utilisation de barquettes biodégradables n’a de sens que si elles sont collectées via une filière spécifique. Or combien d’écoles à Paris participent à la collecte des déchets alimentaires ? Si les barquettes biodégradables sont jetées dans la poubelle classique d’ordures ménagères, nous continuerons à créer du déchet. C’est pourquoi, les élu.e.s écologistes proposent la mise en place d’une réelle alternative par l’utilisation de barquettes en inox ou d’autres matières non-toxiques et réutilisables.

 

La gestion de la restauration scolaire par les Caisses des écoles permet d’apporter des réponses adaptées aux spécificités de chaque quartier, mais elle n’est pas sans poser un certain nombre de problèmes. Si le rapport réfute toute vocation à établir des comparaisons entre les caisses des écoles, sa lecture fait inévitablement émerger un constat de fortes disparités.

Ainsi l’objectif de 50% de part de l’alimentation durable dans la restauration scolaire (prévu dans le Plan alimentation durable) est certes en passe d’être réalisé, mais il s’agit d’une moyenne de l’ensemble des Caisses des écoles. Dans certains arrondissements nous en sommes encore bien loin. Et si l’augmentation de près de 3% en un an de la part moyenne d’alimentation durable dans les cantines parisiennes est à saluer, nous regrettons les inégalités entre arrondissement.

Si les Caisses des écoles sont autonomes, la Ville demeure garante de l’égalité de traitement de ses administrés, et elle dispose d’un levier pour inciter les Caisses des écoles à adopter de bonnes pratiques : celui des subventions qu’elle leur alloue chaque année. Nous souhaiterions donc que les Caisses vertueuses soient récompensées de leurs efforts en associant par exemple certaines subventions au développement de bonnes pratiques : développement de l’alimentation durable, lutte contre le gaspillage alimentaire, aide aux plus démunis, etc.

Je voulais profiter de ce débat sur le rapport de la restauration scolaire pour rappeler que notre ville est adhérente depuis 2017 à l’association Un Plus Bio, il nous est d’ailleurs proposer à ce conseil de renouveler l’adhésion pour l’année 2019. Cette association créée en 2002 travaille sur la mise en réseau et l’accompagnement des acteurs dans leur transition vers une restauration collective plus bio, locale, saine et juste ;  en mutualisant et diffusant des initiatives concrètes qui contribuent à accompagner des changements d’approche territoriale et de comportement alimentaire. L’association Un Plus Bio est à l’origine de nombreuses initiatives et rencontres tels que la Cérémonie des Cantines Rebelles qui récompense les initiatives notables ou encore le manifeste d’Un Plus Bio publié fin 2015 intitulé « Quand les cantines se rebellent » avec l’objectif de faire avancer les cantines de France dans le bon sens, de faire revoir le modèle sur notre territoire. A Paris l’objectif est d’introduire 50% de produits de qualité et labellisés (Bio, Label rouge et Pêche durable) d’ici 2020, les écologistes resteront évidemment attentif à l’atteinte de cette objectif.

Enfin, notre groupe regrette la part toujours considérable des personnes recrutées sous contrats par les Caisses des écoles. Si le rapport met en avant le nombre de 413 agents titularisés depuis 2015, seuls 114 concernent des agents des corps spécifiques aux Caisses des écoles. 85% de leurs employé.e.s restent contractuels : c’est un taux beaucoup trop élevé et qui montre la précarité de ces emplois.

Les actions recensées dans ce rapport témoignent donc de la volonté des caisses des écoles de tendre vers une alimentation éco-responsable. C’est une tendance que la Ville doit encourager pour que nos enfants aient la cantine qu’ils méritent.

 

Fatoumata Koné

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