Rapport sur la situation en matière d’égalité entre les femmes et les hommes à Paris
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Ce rapport s’inscrit dans la continuité de l’engagement volontariste de notre collectivité, depuis le début de notre mandature, en faveur de l’égalité des droits entre les femmes et les hommes qui vivent dans notre ville.

L’état des lieux des inégalités liées au genre montre que les Parisiennes demeurent victimes de discriminations liées à leur sexe à la fois dans leurs activités professionnelles (rémunérations et accès aux postes de direction moindre), dans leurs vies intimes (violences conjugales et inégalités dans la charge parentale et domestique), ainsi que dans leur accès à l’espace public, qu’elles occupent moins et dans lequel elles sont plus fréquemment victimes de situations de harcèlement ou d’insultes. Des problèmes que nous connaissions déjà, hélas, et qui montrent la nécessité de poursuivre nos actions dans tous ces secteurs.

C’est ce que la Ville a fait cette année, en adaptant ses réponses aux spécificités des différents publics, qu’il s’agisse des jeunes femmes victimes de violences avec la création de l’accueil de jour de Saint-Denis pour les jeunes femmes, des femmes sdf avec la Halte de l’Hotel de Ville, ou des femmes étrangères avec le soutien à des associations telles qu’ETM, Femmes de la Terre ou le Foyer Jorbalan

Des actions ciblées donc, et selon une méthode transversale qui a notamment permis des nouvelles actions importantes comme celle de “Paris sans pubs sexistes”, “le Violentomètre”, ou encore la rénovation de 7 places parisiennes avec la prise en compte du critère du genre favorisant l’appropriation de l’espace public par les femmes et renforçant leur droit à la ville.

Nous constatons avec satisfaction que bon nombre de ces actions font suite à des vœux déposés par le Groupe écologiste de Paris : valorisation du matrimoine, accessibilité renforcée des femmes à la pratique sportive, ou formation de 700 professionnel.le.s de l’intervention sociale, accompagnement sanitaire et social des personnes en situation de prostitution, dont la situation reste gravement précaire comme l’a montré hier encore l’assassinat d’une prostituée dans le 17e arrondissement… Autant de sujets que nous avons défendu au sein de notre assemblée.

D’autres de nos demandes restent encore à développer, je pense notamment à la budgétisation sensible au genre : le présent rapport ne fait état que de « premières expérimentations » sans en donner le détail, c’est regrettable quand on sait que le précédent rapport annonçait déjà un tel engagement, et que c’est une demande que nous portons depuis 2016. 

Quant au bilan social de la ville annexé au rapport, il montre que le fonctionnement de notre collectivité est honorable en matière d’information, d’accompagnement et de protection des victimes du harcèlement sexuel, une avancée réelle en  termes de parité des postes pourvus, mais que du travail reste à faire en termes de rémunérations, qui restent supérieures chez les hommes.

Au lendemain d’Un Grenelle sur les violences conjugales organisé par le gouvernement qui n’a pas répondu aux attentes des associations (notamment en termes de dotations budgétaires), les élues écologistes ne peuvent qu’être bien fier d’avoir permis l’augmentation des aides financières de la Ville destinées aux associations de lutte contre les violences sexistes, grâce à des amendements budgétaires déposés en 2017 et en 2018.

Face au phénomène des violences conjugales qui touchent 220 000 femmes chaque année en France, mais aussi 143 000 enfants en sont également victimes, nous soutenons notamment la nouvelle démarche d’un protocole spécifique entre l’APHP, le Parquet, la Police nationale et la ville de Paris pour la prise en charge des enfants dont l’un des parents a été tué par l’autre.

Pour amplifier son action contre le phénomène de violences conjugales, notre collectivité s’effroce donc d’agir sur plusieurs fronts: de la prévention à l’insertion sociale et professionnelle, nous avons noté le soutien à la création d’outils d’information, d’éducation et de facilitation des dépôts de plainte,  des actions de protection des victimes par l’hébergement et le logement avec un accompagnement psychologique et sanitaire, des actions également en direction des conjoints violents à travers notamment le soutien apporté par la Ville à la Ligue française pour la Santé Mentale.

Nous saluons toutes les actions citées dans le rapport et qui méritent d’être saluées ici cependant, nous souhaitons exprimer une interrogation quant au budget destiné aux actions en matière d’éducation à l’égalité qui s’élève à 220 000 euros dont 200 000 sont consacrés au seul projet « Collège pour l’Égalité ». Sachant que les stéréotypes de genre sont intégrés dès le plus jeune âge des enfants?

Avant de conclure et compte tenu de la richesse et la diversité des actions présentées dans ce rapport, nous pensons que le temps est venu pour que notre collectivité se dote d’une réelle stratégie parisienne pluriannuelle en ce domaine, une stratégie qui se baserait sur un diagnostic partagé, avec des objectifs chiffrés et un plan d’actions opérationnel budgeté permettant une démarche mieux concertée et plus lisible par l’ensemble des acteurs et des parisien.nes. 

Et pour finir, je souhaite vous remercier Madame la Maire, remercier votre adjointe Mme Hélène Bidard ainsi que nos services et toutes les associations et les Parisiennes et Parisiens qui sont mobilisés en faveur de cette question qui constitue pour nous toutes et tous un enjeu social et sociétal majeur, et qui sera à n’en pas douter idéalement incarné par le rayonnement de l’action de la Cité de l’égalité et des droits des femmes.

Marie Atallah

 

 

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