Nous avons accueilli avec soulagement l’annonce du moratoire, pendant 3 ans, sur la seconde phase de la reconstruction de l’incinérateur d’Ivry-Paris XIII, adopté à l’unanimité en conseil syndical du SYCTOM.
C’est une première victoire qui reste, cependant incomplète. Nous n’en sommes pas encore à un arrêt du projet d’incinérateur dans son ensemble. Renoncer est pourtant nécessaire au vu des enjeux environnementaux et sanitaires.
Ce moratoire établit qu’aucun permis de construire ni aucune étude environnementale durant cette période ne sera délivré.
Nous nous réjouissons que ce grand projet inutile, anti-écologique et coûteux soit momentanément abandonné dans l’attente d’une évaluation plus objective de sa pertinence et afin d’envisager des scénarios alternatifs.
L’incinérateur de Paris XVIII surdimensionné est contradictoire avec la trajectoire zéro déchets affichée par la Ville et ne répond pas non plus aux objectifs de collecte des biodéchets et de recyclage fixés par la loi. En conséquence, il constitue un frein au recyclage car il encourage le modèle du tout incinération.
Les fonds libérés par une annulation du projet permettrait de construire un centre de recyclage de nouvelle génération capable de traiter l’ensemble des emballages, la reconstruction d’une déchèterie intercommunale ainsi que le financement d’actions de prévention et de sensibilisation pour atteindre notre objectif zéro déchet.
L’incinération n’est pas une fatalité. Ce moratoire donne l’espoir d’une nouvelle orientation : saisissons-la !
Madame la Maire, vous avez refusé de soutenir les projets alternatifs que nous avons défendus dans l’hémicycle du SYCTOM depuis des années. Malgré nos alertes, vous votre exécutif a soutenu un projet d’un autre âge, anti écologique, dont chacun reconnaît aujourd’hui les limites.
Ce moratoire est l’aveu du gâchis de près d’un milliard d’euros que l’on peut éviter. Nous devons désormais nous orienter vers le développement d’un projet alternatif ambitieux, en phase avec le défi climatique que nous devons relever et mener dans l’esprit du plan d’économie circulaire de la Ville.
Il n’est jamais trop tard pour changer d’avis, comme sur Europacity ou la Gare du Nord ! Allez vous vous engager aux côtés des écologistes, à défendre auprès du SYCTOM une politique d’envergure en matière de prévention, de valorisation et de réemploi ?
Je vous remercie.
Joëlle Morel