TRIBUNE – Apaisons l’espace public, régulons l’usage des deux-roues motorisés !
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16Chaque jour, nos yeux piquent à cause de la pollution, nos oreilles bourdonnent, nos fenêtres vibrent et nous sommes réveillés par des vrombissements persistants qui filent dans la nuit, nous slalomons sur les trottoirs pour nous frayer un chemin sur un espace public encombré…

Les deux-roues motorisés, car c’est bien d’eux qu’il s’agit, sont encore un impensé de la politique des déplacements menée par la ville. Car si Paris, sous l’impulsion des écologistes, a mené depuis 2001 une politique de réduction de la voiture, rien n’a été fait pour mieux réguler l’usage de ce mode de transport qui pose un certain nombre de problèmes. Savez-vous par exemple que même les plus récents d’entre eux polluent bien plus qu’une voiture essence ? Au-delà de la qualité de l’air, les nuisances sonores générées par les deux-roues motorisés sont particulièrement importantes. Selon l’Organisation mondiale de la santé, un bruit devient nuisance à partir du moment où il est mesuré à plus de 65 décibels. Or, un deux-roues dit « silencieux » par les constructeurs émet 110 décibels, alors que le niveau du seuil de douleur est à 120 !
Cette situation est d’autant plus préoccupante que le nombre de deux roues motorisés à Paris a explosé ces dernières années : depuis 1997, 62% de deux-roues motorisés supplémentaires ont été immatriculés sans qu’aucune mesure de régulation n’ait été prise. Résultat, avec une centaine de milliers de deux-roues motorisés à Paris et une telle augmentation de leur présence sur l’espace public, les piétons et les cyclistes en font les frais : les trottoirs et même trop souvent les pistes cyclables sont très encombrés, ce qui constitue une véritable gêne au quotidien.

Les Parisien.ne.s ont un besoin vital d’apaisement de leur espace public. Il est essentiel pour cela de réfléchir à quelle place donner aux deux-roues motorisés et de prendre en compte les spécificités de ce mode de déplacement.
Pour nous et dans cet objectif, il faut aligner le régime des motos et scooters sur celui des voitures en leur étendant le stationnement payant. Cela serait un moyen juste et efficace de faire participer les véhicules générateurs de pollution au financement de la transformation de la voirie, en particulier pour créer de nouvelles pistes cyclables et d’agrandir les trottoirs.
Pour leur part, les conducteurs doivent être plus attentifs au respect des espaces de voiries dédiés : les pistes cyclables sont pour les cyclistes et les trottoirs pour les piétons ! La Ville doit faire respecter ces règles bien plus strictement.

Pour libérer Paris de ses pollutions et apaiser l’espace public, régulons mieux l’usage des deux-roues motorisés !


David Belliard, président du groupe écologiste de Paris
Jacques Boutault, conseiller de Paris et maire du 2e arrondissement
Anne Souyris, adjointe à la Maire de Paris à la Santé et aux relations avec l’AP-HP et élue du 10e arrondissement
Galla Bridier, adjointe à la Maire de Paris chargée des personnes âgées et de l’autonomie et élue du 18e arrondissement
Marie Attalah, conseillère de Paris et élue du 13e arrondissement
Jérôme Gleizes, conseiller de Paris et élu du 20e arrondissement
Antoinette Guhl, conseillère de Paris et élue du 20e arrondissement
Pascal Julien, conseiller de Paris et élu du 18e arrondissement
Fatoumata Koné, conseillère de Paris et élue du 19e arrondissement
Sandrine Mées, conseillère de Paris et élue du 18e arrondissement
Joëlle Morel, conseillère de Paris et élue du 11e arrondissement 

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