Cette délibération nous surprend ou du moins cette triple délibération en une nous surprend car avec un avenant et deux conventions nous avons bien trois délibérations regroupées mais qui auraient pu être votées séparément.
Nous avons voté en juillet le principe de la Délégation de Service Public pour le réseau de production, de transport, de stockage et de distribution d’énergie frigorifique. Et aujourd’hui, on nous propose un avenant de prolongation de la dite DSP.
Nous avions protesté en juillet contre le fait de ne pas avoir un débat séparé sur le sujet plutôt que le noyer dans une communication générale sur le rafraîchissement de la ville.
Nous n’avions pas pu à l’époque exprimer notre position sur le devenir de la DSP Climespace. Si nous sommes d’accord avec l’importance de cette DSP, nous contestons que la seule solution juridique, soit celle de la concession au privé et que n’ait pas été étudiée sérieusement la possibilité d’une régie ou d’une SEMOP pour permettre à l’exécutif d’être présent dans la gestion du réseau.
Le rajout de ces trois conventions montre bien que nous ne sommes pas dans une stratégie globale mais dans stratégie segmentée où au fil de l’eau, on rajoute des éléments au lieu d’avoir une vision globale.
L’avenant de prolongation de la DSP est surprenant. Pourquoi ne pas l’avoir voté en juillet comme nous l’avions demandé pour mieux travailler sur le cahier de charge ? Nous avons mis la charrue avant les bœufs. Tout cela parce que l’exécutif n’a pas une vision intégrée comme le veut une réelle vision écologique du réseau. Il faudrait au préalable avoir le schéma directeur inter-énergie de la ville pour mieux intégrer le réseau du froid à l’intérieur pour éviter tout effet rebond et tenir compte de lois de la thermodynamique. En effet produire du froid, c’est consommer de l’énergie. Et si le réchauffement de la ville devait entraîner une consommation plus importante de l’énergie, nous risquerions alors de tomber dans un cercle vicieux, où combattre le réchauffement entraînerait une émission plus importante de gaz à effets de serre, à l’origine du réchauffement.
Nous marchons sur la tête car vous mettez en œuvre une gestion en silo séparée. Nous aurions dû mieux prendre en compte de cette relation entre énergie et froid plutôt que nous lancé dans l’inconnu.
La convention de fourniture d’énergie frigorifique de la Centrale PNE à Climespace est stratégique car se basant sur la géothermie, elle permet de respecter une trajectoire zéro carbone pour 2050. Elle est longue, jusqu’en 2043 mais elle a une clause de rachat par la Ville en 2024. C’est l’exemple type d’entreprise qui doit entrer dans un schéma multi-énergie que nous attendons toujours.
Au-delà de l’aspect technique et juridique de la convention, pourrions-nous savoir quelle est la vision stratégique de la Ville sur cette entreprise ? Comment se prépare 2024 ?
La deuxième convention de transfert de service de distribution d’énergie calorifique à la CPCU et à Climespace, deux concessions gérées par Engie, nous interroge également. Nous aurions par ailleurs eu avoir accès aux annexes cités. Nous aimerions avoir des précisions sur les 7 groupes électrogènes nécessaires à la production d’énergie. Leur nature, leur âge, leur bruit… ? Tout cela montre une nouvelle fois qu’une approche segmentée n’est pas adaptée au sujet énergétique. En tout cas, la précipitation de juillet n’était pas nécessaire. Nous aurions pu prendre le temps de mieux anticiper les évolutions de la consommation, de la production énergétique pour intégrer le réseau de froid de manière plus rigoureuse.
Jerôme Gleizes, conseiller de Paris