Communication sur la rentrée scolaire au Conseil de Paris d’octobre 2019 – Fatoumata Koné
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Chers collègues,

Comme en 2018, la rentrée scolaire 2019 fait suite à un été particulièrement chaud et sec, avec plusieurs épisodes caniculaires enregistrés à Paris, et des températures pouvant aller jusqu’à 35°C dans certaines écoles en juin. C’est une nouvelle et triste confirmation de la réalité du réchauffement climatique, qui va rendre de plus en plus fréquents de tels pics de chaleur à l’avenir.

Il faut donc nous y préparer, et c’est ce qu’a commencé à faire la Ville de Paris à travers plusieurs mesures qui vont dans le bon sens. Je pense par exemple aux 28 établissements qui vont bénéficier de nouvelles cours oasis : ces cours, vous le savez, constituent des îlots de fraîcheur, accessibles aux riverains pendant les vacances scolaires. Elles permettent de lutter contre les épisodes caniculaires, et c’est pourquoi les écologistes ont fait adopter un vœu lors du précédent conseil, demandant qu’à chaque création de nouvel établissement scolaire ou de petite enfance, la cour soit bâtie sur le modèle des cours oasis. Nous espérons que les 6 établissements de petite enfance dont la création sera validée par les délibérations DFPE 208, 211, 212 et 216 rattachées à cette communication, intègreront bien cette volonté du Conseil.

Du point de vue de la conception globale des écoles, nous tenons également à saluer la création de l’école dite « des trois petits cochons » dans le 13e, qui devrait être une référence pour les prochaines constructions parisiennes, avec une construction bas carbone et sobre en énergie.

La communication le rappelle, Paris reste la ville où la ségrégation scolaire est la plus élevée en France : les collèges qui obtiennent les meilleurs résultats sont dans leur grande majorité des collèges privés, inaccessibles aux élèves issus des familles les plus modestes. Pour lutter contre cette tendance, plusieurs expérimentations de secteurs multi-collèges avaient été menées dès 2017 dans les 18e et 19e arrondissements, et les résultats y ont été globalement positifs. Pourquoi n’y a-t-il pas eu d’extension de ce dispositif, comme cela avait été annoncé dans certains quartiers ?

C’est un retard que nous regrettons : l’école républicaine est la base du vivre-ensemble, et un système à deux vitesses ne peut qu’accroître les disparités sociales. Les écologistes continueront donc à militer pour l’extension des secteurs multi-collèges dans les 10e, 12e, 13e et 20e arrondissements, là où des possibilités avaient été identifiées.

Cette rentrée 2019 est aussi celle de l’appropriation de la question écologique par la jeunesse : c’est en effet grâce à l’action d’une élève suédoise de 15 ans qu’un mouvement planétaire de protestation a été initié, contre l’incurie de nos gouvernements en matière d’écologie. Ce sont des centaines de milliers d’élèves qui, à la suite de Gretha Thunberg, se sont mobilisés et continuent de se mobiliser lors de ces « Vendredis pour le Futur », à Paris et sur tous les continents. Il est donc de notre responsabilité d’élu.e.s d’écouter et d’accompagner leur indignation :

le groupe écologiste de Paris a ainsi porté un vœu de soutien à la mobilisation de la jeunesse lors du Conseil de mars, et nous en présentons un nouveau à ce Conseil pour demander le développement des labellisations écologiques des établissements scolaires parisiens. Il s’agit non seulement d’impliquer les élèves et le personnel éducatif dans la gestion écologique de leur établissement, mais aussi de développer leurs connaissances en la matière.

L’éducation artistique est également valorisée dans cette communication, avec le développement des résidences d’artistes au sein des collèges. Nous regrettons que cette mesure ne s’accompagne pas d’une reconnaissance de celles et ceux qui enseignent les arts à nos enfants : je rappelle que les PVP ne bénéficient ni de la prime ISAE, ni du dédoublement des classes de CP et CE1 en zone REP et REP+. Ils se retrouvent donc souvent avec des classes de plus de trente élèves !

Si la Ville tient véritablement à honorer les arts, elle se doit d’honorer celles et ceux qui les enseignent au quotidien, en dédoublant ces classes et en leur accordant une prime d’évaluation et de suivi méritée.

Concernant l’accueil des enfants en situation de handicap, la création de 4 nouvelles classes dites « unités localisées pour l’inclusion scolaire » est une bonne chose, mais elle ne suffira pas à compenser la hausse des besoins en la matière.

Le statut des accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) doit donc être déprécarisé pour réussir à recruter à hauteur des besoins, et cela passe notamment une revalorisation salariale.

Pour conclure je tiens à rappeler que certaines estimations évaluent à 100 000 le nombre d’enfants privés en France du droit à l’éducation, faute de domiciliation ou de reconnaissance de minorité. Il s’agit des enfants des bidonvilles, des squats, des mineurs isolés étrangers en attente de reconnaissance juridique ou des enfants « du voyage ». Eux aussi doivent bénéficier de ce droit fondamental. Nous soutenons donc l’appel du collectif « Ecole pour tous » adressé au ministre de l’Education Nationale, demandant notamment une simplification des pièces requises lors de l’inscription à l’école.

Je vous remercie.

Fatoumata Koné, conseillère de Paris.


Conseil de Paris d’octobre 2019


 

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