C’est une belle délibération qui nous est présentée avec cette proposition de subvention en faveur de la Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC) Richerand.
Cette structure créée le 6 novembre 2018 a pris la suite de l’ancien Centre National de Santé Richerand que vous connaissiez peut-être : géré par les Œuvres sociales des industries électriques et gazières (CCAS), il donnait près de 38 000 consultations par an, pour des soins de secteur 1 en médecine généraliste, dentaire, de radiologie, des analyses médicales et des soins infirmiers dans le 10e arrondissement.
Suite aux gels de postes décidés par l’ancienne direction, les services proposés ont vu leur qualité impactée, avec notamment des délais de rendez-vous très long. L’affluence a baissé au point de menacer l’existence même de la structure. Heureusement, la mobilisation du personnel a permis de changer de mode de gestion pour sauvegarder le centre.
Cette subvention va donc permettre de réhabiliter ses locaux et de réorganiser ses services ainsi que son offre de soin, en y intégrant trois autres structures, chacune apportant une ou plusieurs compétences spécifiques :
- la Fondation Adolphe de Rothschild, spécialisée dans la santé ophtalmologique et dentaire ;
- l’Institut de Victimologie de Paris, qui vient en aide aux victimes directes ou indirectes d’évènements traumatiques ;
- l’association Parcours d’Exil, qui apporte une aide médicale et psychologique aux personnes exilé.e.s victimes de tortures, de violences d’Etat ou d’autres atteintes graves aux Droits de l’Homme, comme c’est malheureusement le cas pour un grand nombre d’exilé.e.s qui arrivent en France ;
Cette nouvelle structure est donc née de la réunion de ces 4 entités, et va permettre de répondre aux besoins des habitants du quartier tout en offrant un nouveau modèle d’accès aux soins.
En effet, cela a été dit dans les précédentes interventions, la SCIC Richerand est le premier centre de santé coopératif de France, grâce à une ordonnance législative de janvier 2018 qui permet à une Scic de gérer un centre de santé non lucratif. Cette structure est donc géré à la fois par ses salariés, mais aussi par ses usagers et par les professionnels associés aux hôpitaux partenaires et aux collectivités publiques. La coopération avec les hôpitaux du 10e va notamment permettre de faciliter les parcours de soins entre la médecine de ville et l’hôpital.
Le succès que connaît la forme-SCIC en France n’est pas un hasard, je vous rappelle que ces structures ont une pérennité à 5 ans de 67% supérieure à la moyenne, mais c’est la première fois qu’elle est adopté par un centre de santé. Nous nous réjouissons donc de cette innovation parisienne, qui je l’espère inspirera d’autres professionnels de la santé à Paris et ailleurs.
Au-delà de l’aspect coopératif de son administration, c’est évidemment le caractère non lucratif du service proposé qui doit être salué. La santé n’est pas une marchandise, et le coût des soins prodigués par la SCIC seront donc inférieurs à ceux proposés par les structures de santé du secteur privé.
Les élu.e.s écologistes tiennent donc à saluer l’effort financier de la Ville pour accompagner cette structure innovante et d’intérêt public, et c’est avec un enthousiasme non dissimulé que nous voterons en faveur de cette délibération.