Projets d’immeuble pont – site Ternes-Villiers (17e) et site Pershing (17e)
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En architecture, les goûts, les couleurs, ça ne s’explique pas.

Sur ces sujets brûlants, nous n’irons pas remettre en question le geste artistique, l’aspect grandiose, spectaculaire, de ces projets qui ont fait sensation.

 Mais honnêtement, construire dans le contexte actuel 2 immeubles ponts sur le périphérique est incompréhensible.

 D’un point de vue sanitaire d’abord, lié à la proximité du périphérique.

Je ne reviens pas sur les nuisances environnementales et sanitaires pour les centaines de milliers de personnes résidant aux abords, qui subissent les pires niveaux de pollution atmosphérique, avec des concentrations de polluants qui dépassent 2, 3 ou 4 fois selon les sites, les normes de l’Organisation Mondiale pour la Santé. 

 Ensuite, notre MIE périphérique a acté que le périphérique devait évoluer en boulevard urbain. Le périphérique constitue aussi une césure urbaine que nous pensons nécessaire de gommer, afin de reconnecter vraiment Paris à la Métropole. Nous ne voyons vraiment pas en quoi réaliser des projets gigantesques couvrant le périphérique participe de cet objectif.

Nous l’avons dit, notamment durant la MIE, ce n’est pas le franchissement du périphérique qu’il faut pour désenclaver Paris, mais une évolution totale de son usage. Or, si le périphérique a vocation à changer de nature, nous pensons qu’il serait plus logique de ne pas figer sa structure.

Par ailleurs, le prix d’une couverture est démesuré par rapport au fait qu’on ait envie de le faire muter: si le périph doit évoluer, alors pourquoi le couvrir?

 En cohérence avec ces positionnements, nous nous opposons à la fois, pour des raisons de santé environnementale, à ce que des habitations soient construites près du périphérique, et pour des raisons urbanistiques, à ce que des projets de cette ampleur viennent conforter le périphérique en le recouvrant.

 Enfin, Jean-Louis Missika l’a dit lui même lors de notre dernier conseil : il est urgent d’arrêter d’utiliser du béton.

Or, qu’est ce que Mille Arbre et Multistrates, sinon une marée de béton?

Car la voilà la réalité ! Le projet 1000 arbres va supprimer de vrais arbres en pleine terre pour les remplacer par une montagne de béton couverte de centaines d’arbrisseaux en pots qu’il va falloir arroser et entretenir, bref de la pure décoration. 

 Nous n’apprécions pas du tout, ni sur le fond, ni sur la forme, les amendements “techniques” qui n’ont rien de technique 194 et 195 qui modifie les protocoles de vente en ajoutant, dans les raisons pouvant acter une prorogation de sa durée, le recours ou même le retrait du permis de construire de 1000 arbres.

 Tous les investisseurs veulent se faire de l’argent dès qu’un m² se libère, et en ça, vendre de l’air au dessus du périphérique, quelle incroyable aubaine pour les promoteurs, et pour, en l’occurence, la compagnie de Phalsbourg ! Phalsbourg toujours qui éjectera dans quelques semaines le centre humanitaire d’urgence de la porte de la Chapelle pourtant nécessaire. 

Cela dit, si ces promoteurs nous proposent ce genre de projets déconnectés des enjeux, c’est bien qu’on les autorise à le faire.

Nous en discuterons plus loin dans cette commission, ce type de projet montre bien qu’il est plus que temps de lancer une révision générale du PLU.

 Des gains financiers sous couvert de gestes architecturaux ne font pas une ville durable, nous voterons contre les DU 2, 105, 160, et les amendements techniques 194 et 195.

2019 DU 2 APUI sur le site Pershing (17e) – Avenant n°2 au protocole de vente – Désaffectation et déclassement par anticipation du domaine public – Abrogation d’alignements – Autorisation de signer l’état descriptif de division en volumes. – Adopté

2019 DU 105 APUI sur le site Ternes-Villiers (17e) – Protocole de vente – Avenant n°2 – Adopté

2019 DU 160 APUI sur le site Ternes-Villiers (17e) – Modification de l’acte de vente – Adopté

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