déposé par David Belliard, Fatoumata Koné, Jacques Boutault, Jérôme Gleizes et les élu.e.s du Groupe écologiste de Paris (GEP)
Considérant qu’il existe 39 piscines à Paris ;
Considérant que la fréquentation totale du parc aquatique municipal s’évalue à environ 3 405 000 entrées annuelles en 2018 ;
Considérant que plus de 900 personnes (agent.e.s techniques, MNS, agent.e.s d’accueil …) travaillent dans les piscines parisiennes ;
Considérant les bienfaits avérés de la nage sur la santé physique des hommes et des femmes de tout âge : renforcement des articulations, tonification musculaire, amélioration des capacités cardio-vasculaires, … ;
Considérant que la baignade permet également d’améliorer la santé mentale grâce, notamment à l’état d’apesanteur qui permet aux muscles de se relâcher, entraînant une réduction du stress, favorisé par la vie citadine ;
Considérant que les familles vivant à Paris aiment à emmener leurs enfants à la piscine afin de leur offrir une activité saine et ludique ;
Considérant le Plan Nager à Paris voté en Conseil de Paris de juin 2015 qui comporte 104 mesures pour mieux nager à Paris,
Considérant la mesure 18 de ce plan qui vise à améliorer l’approvisionnement en produits de traitement de l’eau afin de renforcer la sécurité des personnels ;
Considérant la mesure 19 de ce plan qui vise à réduire les effets du chlore par, entre autres, le recours à des filtres à charbon actif et des dispositifs de stripage (meilleure captation des bactéries) ;
Considérant la mesure 25 qui ambitionne de nouvelles expérimentations afin d’améliorer la qualité d’exploitation des piscines (ex. à Didot et Mourlon la filtration se fait désormais par billes de verre, ce qui permet une meilleure qualité de l’eau) ;
Considérant que la Ville de Paris est engagée pour améliorer l’empreinte environnementale de ses piscines, par exemple, six piscines sont recensées dans le “Contrat de Performance Énergétique des piscines (CPE) qui ambitionne de dépasser les objectifs du Plan Climat Energie et du Plan Nager à Paris en modernisant les équipements aquatiques pour qu’ils soient plus sobres en eau et en énergie ;
Considérant qu’aujourd’hui toutes les piscines parisiennes, comme la quasi-totalité des piscines publiques françaises, sont traitées au chlore ;
Considérant la réglementation (D 1332-4 du Code de la Santé Publique) en vigueur oblige à ce que l’eau des bassins des piscines municipales soient en France, “désinfectée et désinfectante” ;
Considérant que des usager.e.s des piscines se sont déjà plaint.e.s de certains effets du chlore (ex. odeur, toux, tiraillement de la peau) ;
Considérant que certain.e.s agent.e;s des piscines, celles et ceux qui sont exposées quotidiennement aux effets du chlore et qui le manipulent aux côtés d’autres produits chimiques de traitement de l’eau, ont dû être reclassé.e.s par la médecine du travail pour des troubles respiratoires liés aux chloramines (effets nocifs du chlore) ;
Considérant des études nombreuses comme celle, pionnière, de T. Martinez, & C. Long, “Explosion risk from swimming pool chlorinators and review of chlorine toxicity”, Clinical Toxicology, 1995 montrent que les molécules de chlores utilisées pour désinfecter les piscines sont nocives pour la santé humaine (ex. inflammations pulmonaires, inflammations oculaires, gêne dermique) ;
Considérant la note de l’ANSES de juin 2016 réalisée suite aux tests d’une dizaines de substances de traitement de l’eau, (sur les 400 répertoriées dans les piscines réglementées), dont le chlore, établit qu’il existe des risques sanitaires liés à la trichloramine pouvant “être à l’origine de troubles respiratoires et oculaires chez les nageurs de haut niveau, les maîtres-nageurs et les bébés nageurs ; l’acide dichloroacétique pourrait être responsable d’adénome et de carcinome hépatocellulaire chez les nageurs de haut niveau” ;
Considérant qu’il existe des procédés tels que les “ozoneurs” qui permettent de limiter et réduire considérablement l’usage du chlore dans les piscines publiques ;
Considérant que deux des piscines municipales parisiennes sont dotées d’ozoneur : Auriol (8eme) et Nakache (20eme) ;
Considérant qu’il est essentiel de porter une attention et une vigilance sur le sujet du chlore dans les piscines et que toutes les méthodes pour réduire le chlore ne sont pas souhaitables, par exemple, l’ANSES nous apprend que l’usage des “déchloraminateurs UV pour traiter les eaux de piscines permettrait de réduire de façon modérée les concentrations en chlore combiné et dans certaines conditions de fonctionnement des bassins celle de la trichloramine. En revanche, l’utilisation de ces procédés peut conduire, dans certaines conditions, à la formation de nouveaux composés et à l’augmentation de la concentration de composés initialement présents dans l’eau et dans l’air, notamment le chloroforme”;
Aussi, sur proposition de David Belliard, Fatoumata Koné, Jacques Boutault, Jérôme Gleizes et des élu.e.s du Groupe écologiste de Paris (GEP), le Conseil de Paris émet le vœu que:
- dans les cahiers des charges des rénovations des 6 établissement du “CPE piscines” soient imposés des nouveaux systèmes de filtration et de traitement de l’eau qui permettent de réduire l’utilisation du chlore comme par exemple l’usage d’ozoneurs,
- le programme de rénovation de chacune des piscines parisiennes inclut des systèmes de réduction de la production des chloramines qui ne soient pas néfastes pour les usager.e.s, le personnel.le.s des piscines et pour l’environnement.
Le vœu a été adopté |