déposé par Pascal Julien, David Belliard
et les élu.e.s du Groupe écologiste de Paris (GEP)
Considérant que le modèle actuel de fonctionnement des Pompiers de Paris n’est plus assuré, notamment du fait de la difficulté croissante à fidéliser ses personnels et à recruter des cadres intermédiaires ;
Considérant que ces difficultés sont dues au gel intervenu en 2014 du plan de modernisation adopté en 2010 ;
Considérant que ce coup d’arrêt s’est même traduit dans le budget 2015 par une baisse de 2%, mais que depuis celle-ci connaît chaque année une augmentation qui compense l’inflation ;
Considérant que la politique consistant à demander à la BSPP d’augmenter sa productivité (faire plus et mieux à moyens constants) a désormais atteint sa limite ;
Considérant la politique consistant à trier les appels pour éviter les départs inutiles ou inappropriés d’équipages de pompiers, en orientant les demandeurs vers d’autres services publics ou privés ;
Considérant que l’objectif de revenir à 450 000 interventions annuelles (contre 540 000 aujourd’hui) par le tri des appels, en orientant les demandeurs vers d’autres services publics ou privés, est cohérent mais ne suffira pas à sortir la BSPP de la crise du fait d’une part de la pénurie de services publics et privés (SAMU, urgentistes, etc.) et d’autre part de la hausse des besoins de secours : augmentation du nombre d’équipements à protéger, croissance démographique, du vieillissement et de la précarité, émergence de nouveaux risques (terroristes, chimiques, complexification des incendies, etc.) ;
Considérant que rien – pas même le statut militaire de la brigade – ne justifie le rythme de travail infernal auquel les personnels sont désormais soumis (3120 heures/an pour un salaire mensuel net de 1700 euros) ;
Considérant que cette surexploitation des sapeurs pompiers introduit une concurrence néfaste avec les pompiers civils professionnels (1607 heures/an pour un salaire mensuel net de 2200 euros) ;
Considérant que l’état-major, en 16 recommandations dont le coût total avoisinerait, selon lui, 200 millions d’euros sur 10 ans, ouvre une voie de sauvetage du modèle BSPP, que ces recommandations ont été présentées en Commission consultative de gestion de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris sans qu’aucune suite leur ait été donnée ;
Considérant qu’un plan de modernisation de la BSPP s’impose sur une durée qui dépasse le temps politique d’un mandat municipal, législatif et présidentiel ;
Considérant que face à l’urgence, il appartient à notre municipalité de jeter dès aujourd’hui les bases d’un tel plan en commandant une étude de faisabilité des recommandations proposées par l’état-major de la BSPP ;
Considérant que cette étude sera rendue publique avant janvier 2020 afin de pouvoir faire l’objet d’un débat organisée en Conseil de Paris.
Aussi, sur proposition de Pascal Julien, David Belliard et des élu.e.s du Groupe écologiste de Paris (GEP), la délibération PP 21 (Budget spécial supplémentaire de la Préfecture de Police pour 2019) est amendée comme suit :
- Une somme de 50 000 euros est dédiée à la réalisation d’une étude réalisée par un organisme indépendant des services municipaux et préfectoraux, dont l’objectif sera de vérifier la réalité et la faisabilité des seize recommandations proposées par l’état-major de la BSPP.
- La somme de 50 000 euros est ajoutée au budget de fonctionnement de la PP pour financer cette étude.
En contrepartie, le chapitre « Dépenses imprévues » est diminué de 50 000 euros.
L’amendement a été retiré |