Amendement relatif à la disparition des abeilles sauvages rattaché à la DEVE 115 – Adoption de l’action 30 du Plan Biodiversité 2018-2024       
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déposé par Joëlle Morel, David Belliard, Jacques Boutault

et les élu.e.s du Groupe écologiste de Paris (GEP)

 

Considérant les conclusions de la Mission Animaux organisée par l’Adjointe à la Maire de Paris en charge de la Biodiversité, des Espaces verts, de la nature en ville, de la biodiversité, de l’agriculture urbaine et des affaires funéraires suite à la demande du Groupe écologiste de Paris ;

 

Considérant la grande qualité des réunions de travail, des visites et la pluralité des sujets abordés qui ont permis à tous les participant.e.s d’acquérir des connaissances solides sur les situations parfois problématiques liées à la présence des animaux en ville ;

 

Considérant que, dans un souci de transparence et de travail concerté, des élu.e.s du Conseil de Paris mais également des maires et des élu.e.s d’arrondissement étaient conviés à ces réunions durant lesquelles les débats ont eu lieux ;

 

Considérant que grâce à cet apport d’informations, les élu.e.s sont légitimes pour amender la fiche action 30 qui est basée sur les contributions reçues pendant la Mission Animaux ;

 

Considérant les préconisations du Groupe écologiste de Paris fournies en annexes de la Mission Animaux (2018 DEVE 95) ;

 

Considérant l’action 30 du Plan Biodiversité qui rappelle les objectifs poursuivis par la Ville de Paris :

  • Mieux informer et mieux communiquer sur la place des animaux en ville,
  • Promouvoir le respect et le bien-être des animaux,
  • Renforcer la place de l’animal domestique en ville,
  • Changer de regard sur la faune sauvage.

 

Considérant que la préservation et le développement de la diversité biologique en ville est devenu un objectif prioritaire pour toutes les grandes villes ;

Considérant l’engagement des habitant.e.s des villes dans leurs pratiques quotidiennes pour augmenter et conserver la biodiversité urbaine ;

Considérant depuis plusieurs années l’attraction suscitée par l’installation de ruchers en ville ;

Considérant l’importance de conserver un équilibre stable dans un écosystème déterminé ;

Considérant que plusieurs espèces d’abeilles peuvent cohabiter si un équilibre est préservé et qu’il est important en particulier de ne pas fragiliser les pollinisateurs sauvages ;

Considérant la coexistence sur le territoire parisien d’abeilles domestiques et d’abeilles sauvages ;

Considérant que depuis une vingtaine d’années, partout dans le monde développé, des États-Unis à l’Europe en passant par l’Australie, les populations d’abeilles ont subi des pertes spectaculaires, jamais observées auparavant. Face à ce « syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles », les villes peuvent être considérées comme des espaces refuge ;

Considérant que la Ville de Paris encourage fortement l’implantation de ruches avec un plan intitulé « ruches et pollinisateurs 2016-2020 » lancé en juin 2016 ;

Considérant le sujet du déclin des abeilles a été traité dans de nombreux articles et thèses; un des derniers en date est issus du journal Sciences du 26 Janvier 2018 qui est une tribune de deux biologistes du département de zoologie de l’université de Cambridge demandant une approche globale des pollinisateurs ;

Considérant le travail important effectué par l’Observatoire francilien des abeilles mis en place par Natureparif en 2010 ;

Considérant le coût financier (6000€ par site) pour la collectivité parisienne de l’installation de nouvelles ruches en ville ;

Considérant l’importance de quantifier et évaluer la biodiversité urbaine et donc d’établir un état des lieux des ruchers à Paris, afin de connaître entre autres leur nombre, leur densité sur le territoire, mais aussi d’estimer au mieux les ressources mellifères dont disposent les abeilles en particulier lors des périodes délicates de l’année (été…) ;

Considérant l’importance de disposer d’équipes d’apiculteurs expérimentés et responsables afin de veiller au bien-être des colonies d’abeilles et à la sécurité des publics ;

 

Considérant que le nombre de 700 ruches sur le territoire parisien est un nombre estimé, dans la mesure où toute installation de ruche n’est pas déclarée (malgré son caractère obligatoire) ;

Considérant que de nombreux chercheurs et associatifs indiquent que le nombre de ruches à Paris pourrait dépasser le millier ;

Considérant que la question de la trop forte densité des ruches en milieu urbain a déjà été posée à Londres il y a quelques années : la revue The Biologist, en 2013 interrogeait la multiplication de ruches londoniennes avec un rendement de production de miel en décroissance et une concurrence entre abeilles pour les ressources. Ces propos confirmant ceux du président de l’Association des Apiculteurs Londoniens exprimant sa préoccupation devant l’afflux trop important de ruches dans Londres ;

Considérant que la nécessité d’états des lieux de la biodiversité urbaine rejoint l’objectif de l’index de Singapour présenté à la Conférence mondiale sur la biodiversité de Nagoya (2010) et désormais indicateur de référence pour l’ONU ;

 

Considérant le voeu relatif aux abeilles déposé en Conseil de Paris en février 2018.

 

Aussi, sur proposition de Joëlle Morel, David Belliard, Jacques Boutault et les élu.e.s du Groupe écologiste de Paris (GEP), la délibération DEVE 115 est amendée comme suit :

 

Dans l’Axe 4 “Changer de regard sur la faune sauvage en ville en ville”, Objectif 15 “Préserver la faune sauvage parisienne” soit ajoutée la préconisation suivante :

 

  • Commander et rendre publique urgemment une étude sur la cohabitation entre abeilles sauvages et abeilles “domestiques” (des ruches implantées sur le territoire parisien) qui sera présentée en 3eme commission avant le Conseil de janvier 2019.
  • Intégrer les actions des Plans Ruches et pollinisateurs qui visent depuis 2016 à développer un environnement favorable aux abeilles et aux pollinisateurs sauvages en :
  • Plantant des végétaux nectarifères
  • Établissant une politique “zéro phyto”
  • Luttant contre le frelon asiatique
  • Implantant des ruches et des abris à pollinisateurs sauvages.

 

L’amendement a été retiré au profit d’un amendement de l’exécutif

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