Plan Biodiversité
Partager

 

Intervention de Joëlle Morel relative au Plan Biodiversité

 

La biodiversité mondiale va souffrir terriblement au cours de ce siècle, à moins que nous fassions tout ce qui est en notre pouvoir. C’est ce que nous dit le Fonds mondial pour la nature. Une des pistes pour atténuer cette érosion de biodiversité est la création de zones protégées et des corridors écologiques. C’est dans ces objectifs que le groupe Ecologiste a déposé cinq amendements.

Le premier, c’est les trames vertes. Celles-ci peuvent être mises en place au niveau francilien en faisant des accords avec les communes limitrophes, avec « Eau de Paris », mais aussi avec tous les propriétaires de réseaux ferroviaires et routiers. Elles peuvent être mises en place au niveau des quartiers, en connectant les cours, les jardins privés, les espaces publics, de quelle que nature qu’ils soient.

Nous avons ainsi demandé que soit mise en place une trame verte dans le cimetière, entre le cimetière du Père-Lachaise et le jardin Truillot en passant par le square Gardette. Le square Gardette est historique, il a bénéficié, en 2003, de l’élaboration d’un inventaire et le square est riche de plus de 30 espèces d’arbres, d’insectes particulièrement rares, telle qu’une espèce de carabe identifiée seulement dans ce square parisien grâce à une parcelle de biodiversité non accessible au public.

Deuxièmement, les trames bleues. La Seine constitue un corridor écologique naturel. Notre vœu demande que les berges de Seine soient renaturées, que des zones de reproduction y soient installées et que des aménagements submersibles soient créés sur la Seine mais aussi sur les canaux. Les Tuileries, l’île aux Cygnes, Jussieu, quai de Valmy, canal de l’Ourcq, bois de Boulogne, autant de lieux favorables pour développer la vie aquatique citée par toutes les associations que nous avons rencontrées et qui font un travail considérable pour préserver la biodiversité à Paris et en Ile-de-France.

Troisièmement, les trames noires. Toutes les études le montrent, la pollution lumineuse a un impact très important sur le comportement de la nature, en particulier sur les oiseaux et sur les insectes.

Nous avons déposé un vœu afin que la pollution lumineuse soit diminuée en particulier au cœur de la nuit, entre une heure et 6 heures du matin. Nous demandons simplement que la Ville fasse respecter la loi. Un travail est également à faire dans tous les espaces publics, en particulier les espaces verts, pour optimiser l’éclairage selon la fréquentation du lieu tout en assurant la sécurité des passants. Nous demandons également qu’une étude soit réalisée avec la Métropole pour étudier la possibilité de développer une trame noire à plus grande échelle.

Quatrièmement, les deux bois de Vincennes et de Boulogne permettent à la Ville d’améliorer son ratio nombre de mètres carrés et d’espaces verts par habitant. Ces deux bois, qualifiés de réservoir de biodiversité, sont pourtant menacés par de nouveaux projets et risquent d’être encore plus fragmentés. Nous avons donc demandé qu’aucun bâti supplémentaire ne soit réalisé dans ces bois. C’est avec soulagement que nous avons appris la suspension du projet de baignade Daumesnil et nous resterons vigilants. Comme nous sommes vigilants sur le projet du T.E.P. Ménilmontant qui prévoit 6.000 mètres carrés artificialisés. Nous serons vigilants aussi sur le projet Charenton et sur l’Aréna 2.

Cinquièmement, le permis de végétaliser a bientôt 3 ans. Le groupe des élus écologistes est intervenu à de nombreuses reprises pour proposer des améliorations. Nous demandons tout d’abord que, dans chaque arrondissement, un animateur référent facilite les initiatives des jardiniers citoyens. Ensuite, nous demandons que la terre mise à disposition soit de bonne qualité et, enfin, que l’accès à l’eau soit facilité. Ce sont par ces actions concrètes que la Ville peut aider les Parisiennes et les Parisiens dans leur souhait de se rapprocher de la nature.

Je conclurai mon intervention en rappelant à quel point il est important que nous tous, élus, associations, citoyens, soyons informés des études que mènent la Ville avec les instituts de recherche : la connaissance est une des premières étapes de la prise de conscience. Nous constatons que des arrondissements prennent des décisions sans avoir accès à l’information qui leur est due. Une étude votée à cette Assemblée se doit d’être publiée et accessible à tous, afin que les décisions soient prises au mieux, en connaissance de cause. Je ne citerai qu’un exemple : depuis presque un an, les associations et nous, écologistes, demandons que les résultats de l’étude sur les pigeonniers, votée par cette Assemblée en novembre 2016, soient communiqués. La dernière réponse qui nous a été faite est que cette étude sera publiée après le rendu de la mission « Animaux », c’est-à-dire en juillet 2018. Ceci n’est pas logique.

Dernière remarque : il nous est proposé de voter le Plan Biodiversité, contenant une fiche 30 qui est, pour l’instant, vide. Nous sera-t-il proposé de voter le rapport de la mission « Animaux en ville » avec une fiche sur la politique des pigeonniers également blanche ?

Je vous remercie.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *