Amendement relatif à la préservation et la reconstitution de la Seine comme corridor écologique du territoire parisien
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déposé par Joëlle Morel, David Belliard, Jérôme Gleizes
et les élu.e.s du Groupe écologiste de Paris (GEP)

 

 

Considérant la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages votée le 8 août 2016 dont les ambitions rejoignent celles portées par la Convention sur la diversité biologique et qui s’inscrit dans la perspective des deux objectifs du Développement durable des Nations Unies dédiés à la préservation de la vie aquatique et de la vie terrestre ;

 

Considérant les annonces du ministre de la Transition écologique et solidaire indiquant qu’il ferait de la protection de la biodiversité une priorité de son action à égalité avec la lutte contre le changement climatique ;

 

Considérant les objectifs d’Aichi, liste de 20 propositions du Plan stratégique pour la diversité biologique 2011-2020, adoptés par les parties à la Convention sur la diversité biologique en 2010 fixant un plan collectif pour stopper la perte de biodiversité sur la planète ;

 

Considérant que seuls 5% des pays signataires sont en voie d’atteindre les objectifs d’Aïchi en 2020 selon l’organisation WWF ;

 

Considérant le travail des scientifiques qui a démontré que le rythme des disparitions d’espèces s’est accéléré depuis les années cinquante, au point d’être une centaine de fois plus rapide qu’au cours du XIXe siècle permettant d’affirmer que nous sommes entrés dans une « sixième extinction » ;

 

Considérant que la Ville de Paris se veut exemplaire sur la préservation de la biodiversité, nommée Citoyenne d’honneur de la Ville le 26 septembre 2016 ;

 

Considérant le plan résilience 2017 demandant la « la renaturation là où c‘est possible du lit majeur de la Seine et de ses affluents » (action 32) ;

 

Considérant que la démarche « trame verte et bleue (TVB) » est une démarche qui vise à maintenir et à reconstituer un réseau écologique sur le territoire pour que les espèces animales et végétales puissent communiquer, circuler, s’alimenter, se reproduire, se reposer… c’est-à-dire assurer leur survie, en facilitant leur adaptation au changement climatique ;

 

Considérant le Schéma régional de cohérence écologique de la région Ile de France de 2013  qui montre l’importance de la Seine comme axe majeur de la trame bleue régionale ;

 

Considérant le vœu 198 relatif aux Orientations d’Aménagement et de Programmation (OAP) en faveur de la cohérence écologique déposé par le groupe écologiste et adopté par le Conseil de Paris lors de l’approbation de la modification générale du plan local d’urbanisme en juillet 2016 ; « la Ville de Paris s’engage à mettre en œuvre, partout où cela est possible, un aménagement naturel perméable des berges, au détriment des berges minéralisées et que pour cela une étude en ce sens soit rapidement menée. » ;

 

Considérant le vœu relatif à la désimperméabilisation de Paris pour lutter contre les crues déposé par le groupe écologiste et adopté par le Conseil de Paris des 5, 6 et 7 février 2018 ;

 

Considérant que les berges de la Seine peuvent accueillir une biodiversité très riche, typique des zones humides ;

 

Considérant qu’en milieu urbain, malgré d’importantes contraintes, il est possible de développer les fonctions de corridor écologique du fleuve ;

 

Considérant qu’il est important que les actions 6, 16, 19 du plan biodiversité 2018 permettent de fixer des objectifs et un calendrier clair pour le corridor écologique majeur que constitue la Seine ;

 

Considérant l’importance d’associer les Parisiennes et les Parisiens à la restauration de la Seine comme corridor écologique et au développement des milieux aquatiques vivants ;

 

Considérant les réalisations réussies ayant eu lieu en termes de restauration des berges par génie végétal sur l’ile Saint Germain à Issy les Moulineaux.

 

 

Aussi, sur proposition de Joëlle Morel, David Belliard, Jérôme Gleizes et des élu-e-s du Groupe écologiste de Paris (GEP), la délibération DEVE 33 est ainsi amendée :

 

Article 1 : Le Conseil de Paris approuve le Plan Biodiversité de Paris 2018 – 2024 dont le texte ainsi amendé est joint à la présente délibération.

Page 57 du document joint à la délibération, action 16, une action est ajoutée dans le paragraphe ENGAGEMENTS ET RÉSULTATS – Les premières étapes : 2018- 2019 :

La Ville de Paris engage un travail en étroite collaboration avec l’ensemble des parties prenantes pour développer visiblement une trame bleu sur le territoire :

  • Renature les berges de Seine afin d’améliorer les capacités d’accueil et de production de la Seine, par exemple en favorisant les techniques de génie végétal qui permettent l’utilisation des capacités naturelles des végétaux à protéger les berges contre l’érosion ;
  • Crée des zones de reproduction le long des berges en installant des jardins flottants et/ou des frayères en particulier sur la rive droite coté Tuileries ;
  • Crée des zones végétalisées, en particulier sur les pentes douces en rive gauche ;
  • Réalise des protections contre le batillage en particulier face à l’université de Jussieu et sur l’ile aux Cygnes très riche en biodiversité ;
  • Renforce la végétation spontanée de la rive gauche en particulier sur l’ile aux Cygnes et sur la rive droite Pont de Garigliano ;
  • Réalise des aménagements submersibles afin de développer des roselières/jardin semi submergés dans les couloirs qui ne sont pas utilisés canal Saint Martin, le long du quai de Valmy et également canal de l’Ourcq ;
  • Végétalise certains murs de quais ;
  • Crée des espaces sanctuarisés afin de constituer des réserves pour les espèces en particulier au bois de Boulogne ;
  • Entretienne les berges de façon différenciée afin de conserver la végétation qui se développe de façon spontanée sur certaines parties ;
  • Verbalise les personnes jetant des déchets dans la Seine ;
  • Sensibilise les fédérations et clubs de pécheurs à l’avantage de l’utilisation de fil de pèche biodégradable pour ne pas blesser les oiseaux ;
  • Réalise des campagnes d’information auprès du grand public sur les berges de Seine présentant la faune vivant dans la Seine à Paris ;
  • Organise des visites et animations pour découvrir le patrimoine naturel et bâti de la Seine par voie d’eau ;
  • Assure la promotion et le développement d’événements et activités artistiques, sportives, culturelles ou pédagogiques tournés vers l’eau et respectueuse du milieu naturel.

Le vœu a été retiré au profit d’un vœu de l’exécutif

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