Des actions concrètes pour changer durablement la Ville et son économie
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Antoinette Guhl, adjointe à la Maire de Paris chargée de l’économie sociale et solidaire, de l’innovation sociale et de l’économie circulaire, dresse un bilan de son action en 2015 et évoque ses priorités pour 2016.

 

 

L’année 2015 était la première année pleine de mon mandat. J’ai engagé d’un même front des chantiers de redéfinition des politiques publiques d’économie sociale et solidaire tout en continuant à mener les existantes.

 

En mars, nous avons initié les Etats généraux de l’économie circulaire du Grand Paris qui a réuni plus de 120 parties prenantes. Le Livre blanc rassemblant 65 actions concrètes issues de ces concertations dresse la feuille de route d’une politique ambitieuse d’économie circulaire pour la Ville. Plusieurs de ces actions sont déjà en cours de réalisation, comme la lutte contre le gaspillage alimentaire ou bien le schéma parisien de la commande publique responsable.

38364En novembre 2015, j’ai remis les trophées de l’économie sociale et solidaire récompensant les initiatives parisiennes qui prônent un autre modèle économie et une autre forme de vivre ensemble, plus inclusive. Remettre ces distinctions, accompagnées de financements significatifs, faisait d’autant plus sens que quelques jours avant, notre Ville venait d’être touchée par la barbarie par ceux qui essayaient de détruire le lien social qui nous unit.

Pour 2016, je mettrai en œuvre un plan d’action détaillé pour que Paris soit une ville plus résiliente, plus solidaire, plus respectueuse des femmes et des hommes et de la planète. Pour que notre territoire soit tissé par des initiatives écologiques et solidaires.

L’emploi, première préoccupation des habitants, nous amènera à proposer une politique municipale ambitieuse, notamment en matière d’insertion par l’activité économique ou à travers une économie plus respectueuse de notre planète.

Ainsi, en 2016, Paris adoptera son nouveau Plan parisien de l’Insertion par l’Emploi. Élaboré en concertation avec les institutionnels et les acteurs de terrains, ce plan permettra de faire progresser l’accès aux droits, la personnalisation de l’accompagnement et le lien avec le monde de l’entreprise pour assurer une insertion professionnelle durable. C’est notamment dans ce cadre que le financement des structures d’insertion par l’activité économique sera modernisé afin de renforcer un secteur résilient face à la crise. Cette année seront déployées, dans la continuité, les aides à l’embauche, destinées aux structures d’insertion employant des bénéficiaires du RSA

logo schemaLes principes et objectifs d’une commande publique tournée vers l’insertion seront votés au prochain Conseil de Paris. Le schéma qui sera adopté porte lui aussi cet engagement de création d’emploi durable et pour tou-tes en réservant des parts de marché public favorisant l’insertion pour que d’ici 2020, 1 million d’heures d’insertion soient contractées, soit l’équivalent de 600 emplois d’insertion créés par an.

A destination des structures d’insertion par l’activité économique, un appel à projet favorisant la coopération entre structures d’insertion  sera lancée et permettra de mieux financer, par des fonds européens, de nombreux projets parisiens.

L’emploi, c’est aussi possible grâce à la transition écologique et au déploiement de l’économie circulaire, qui pourrait être source de 50.000 emplois en Ile-de-France.

 

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Le Livre blanc de l’économie circulaire, issu des Etat Généraux, comporte 65 propositions d’action. Nous nous attacherons à réaliser un certain nombre d’entre elles. Le plus emblématique concerne notre nourriture : le gaspillage alimentaire est une source de pollution inutile et coûteuse pour la collectivité et ses habitants. Fin 2015, nous avons adopté le Plan de lutte contre le gaspillage alimentaire qui est mis en œuvre dès le début de cette année avec la distribution de box anti-gaspi par les restaurateurs ou bien la préparation d’une charte de lutte contre le gaspillage alimentaire dans les cantines scolaires. La lutte contre le gaspillage alimentaire modifie profondément nos pratiques, et notre économie. Je sais qu’elle sera source d’innovations (avec par exemple l’incubateur SmartFood), de nouvelles activités (ainsi que de redistribution ou de transformation des invendus alimentaires) et de solidarité.

Autre angle d’attaque : la trajectoire zéro déchet pour Paris, à l’instar d’autres grandes métropoles mondiales que sont San Francisco et Milan. Les acteurs de l’économie sociale, solidaire et circulaire sont de véritables atouts pour atteindre cet objectif ambitieux, source là aussi de création de nouvelles filières économiques : collecte et valorisation des biodéchets en porte-à-porte dans les 2ème et 12ème arrondissements ; plan compost que je lancerai en juin prochain et qui permet la valorisation in situ de nos déchets tout en ouvrant de nouvelles perspectives à l’agriculture urbaine ; Fête de la Récup’, MakerFaire, mode durable et autant d’autres initiatives nous montrent qu’il est possible de concilier création d’emploi durable, pour tou-tes et emplis de sens.

Car je travaille à ce que Paris soit une ville dans laquelle une autre forme d’économie est possible, une économie plus douce, créatrice d’emplois durables et non délocalisables. Avec les Trophées de l’économie sociale et solidaire, nous récompensons chaque année les acteurs de ce secteur, en leur offrant le financement et la visibilité nécessaires à l’émergence de leurs beaux projets.

Je poursuivrai l’accompagnement de structures d’ESS qui s’installent sur notre territoire et j’œuvrerai à appuyer et soutenir la structuration de la communauté de l’ESS de Paris. Je poursuivrai l’engagement de la Ville à l’accompagnement à la création d’entreprises solidaires sur le territoire et favoriserai les lieux permettant l’innovation sociale à Paris.

La jeunesse étant une priorité de cette mandature, je m’attacherai à développer des actions permettant la sensibilisation dès le plus jeune âge à cette nouvelle forme d’économie. C’est pour cela que j’ai lancé dès le début de cette année une expérimentation dans près d’une vingtaine de collèges parisiens afin que les élèves effectuent leurs stages d’observation de 3ème dans des structures de l’ESS. Cette opération sera généralisée à tous les collèges parisiens dès la rentrée 2016. Les collégiens pourront directement avoir accès aux offres de stages proposés par les structures de l’ESS. Je travaille également avec les étudiants, à travers notamment la Charte des acteurs de la vie étudiante pour l’économie circulaire ou encore un soutien aux initiatives en innovation sociale portée par les acteurs associatifs universitaires.

Je souhaite également que Paris soit une ville respectueuse de la planète. Or, une ville respectueuse de la planète est aussi une ville qui montre l’exemple. Avec le schéma de la commande publique responsable, Paris s’engagera à acheter des plastiques et papiers recyclés, à promouvoir le recyclage et le réemploi  dans ses marchés publics, pour passer d’une société du jetable à une société durable.

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