Des services publics de proximité pour toutes et tous
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Intervention d’Anne Souyris relative à la réforme du statut de Paris

 

Nous sommes très heureux d’au moins une dimension de cette réforme : elle va dans le sens d’une démocratie plus égalitaire pour les Parisiens et les Parisiennes.

Il est entendu que nous sommes heureux dans une certaine mesure, d’autant que la période ne s’y prête pas franchement, mais malgré tout, la situation actuelle de Paris où un élu peut représenter jusqu’à 15 fois plus de parisiens dans certains arrondissements  que dans d’autres est littéralement – comme la soulevé le Conseil constitutionnel,  inassumable.

La seule fusion des 4 arrondissements ramène cet écart de représentation 1 à 6. Ainsi, avec le vœu de l’exécutif permettant cette fusion, toute insuffisante qu’elle soit, Paris progresse sensiblement. Et si nous prenons acte de ce premier pas, nous nous estimons être encore loin du but, voire à la traine derrière les grandes villes que sont Lyon et Marseille toutes les deux aux environs de 1 à 3 en terme d’écart démographique.

Pourtant cet écart aurait pu être encore réduit si nous avions eu l’audace de reprendre toute la carte parisienne et d’opérer à un redécoupage plus égalitaire d’une part, plus respectueux aussi des identités de quartier – Belleville, Menilmontant et tant autres anciennes communes il y a bien longtemps découpées arbitrairement au profit d’intérêts électoraux du moment.

Mais pour ne pas risquer de fâcher les partis de droite de cette assemblée, – cette délicatesse était-elle vraiment utile, surtout quand on voit la tentative de sabotage de cette réforme minimaliste par les élus LR ce matin?-, le choix a été fait de ne se consacrer qu’à la fusion des 4 arrondissements centraux et nous le regrettons.

Regret que nous ne soyons pas allés plus loin pour répondre à cette inégale représentativité, regret aussi de ne pas s’être attaqués aux inégalités démographiques entre les arrondissements : avec la fusion 1/2/3/4 on arrivera à 100 000 habitants dans le centre, mais encore 39 000 dans le 8e et 240 000 dans le 15e. Ainsi avons-nous déposé le vœu que la réflexion se poursuive au sein d’un groupe de travail, pour que ce redécoupage global soit mené.

Dans le cadre de cette réforme, il eut été enfin souhaitable de travailler à un renforcement de la démocratie locale de proximité : D’accord pour fusionner quatre arrondissements mais à la condition que chaque mairie garde son rôle d’accueil de proximité. Mais surtout que cette proximité soit étendue à l’ensemble des arrondissements, notamment les plus gros : c’est pour cela que nous avons déposé un vœu demandant la création de maisons de services publiques, ou de mairies annexes dans les grands arrondissements : lorsque l’on habite le 18e, le 20e ou le 15e, la Mairie d’arrondissement n’est pas toujours proche de chez soi. Rapprocher le service public des Parisiens et des Parisiennes doit passer, dans ces secteurs, par un rapprochement géographique.

À une période de distanciation des Français et de leurs institutions, à l’heure où le vote se fait de plus en plus rare, faute souvent – en tout cas est ce notre analyse – de compréhension et de capacité d’action des citoyens dans leur propre démocratie, nous devons continuer de construire à Paris, dans la droite ligne du travail commencé avec le budget participatif, à un nouveau lien avec les instances démocratiques pour que chacun et chacune puissent s’en emparer. Tel est le sens de notre engagement et de notre demande en la matière aujourd’hui. Du pragmatisme et de l’ambition.

Je vous remercie

 

Sur ce thème :

Communiqué de presse

Intervention de David Belliard

Intervention de Jacques Boutault

 

 

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