Intervention de Christophe Najdovski relative au lancement du Syndicat d’études Vélib’ Métropole
La Ville de Paris a mis en place depuis 2007 le service de vélo en libre-service Vélib’. Ce service connaît un succès incontestable, sans cesse grandissant, comme l’a rappelé notre collègue Galla BRIDIER : plus de 300 000 abonnés, environ 110 000 locations quotidiennes en moyenne.
Vélib’ constitue un vecteur incontestable de développement du vélo. A Paris, les déplacements à vélo ont presque doublé depuis 2007 : environ 35 % de ces déplacements cyclistes sont effectués à Vélib’.
A l’occasion du renouvellement du contrat qui lie la Ville de Paris au prestataire du service Vélib’ et qui arrive à expiration en février 2017, nous avons l’ambition de changer de dimension et d’étendre Vélib’ à la Métropole. Dans une optique de lutte contre la pollution, de promotion des mobilités actives et de développement de l’intermodalité, l’extension de l’aire d’usage de Vélib’ nous semble en effet essentielle.
Juridiquement, le montage actuel du contrat Vélib’, lié aux recettes publicitaires de Paris, empêche toute extension aux communes limitrophes au-delà de la distance de 1,5 kilomètre de la frontière parisienne. Le Conseil d’Etat a en effet estimé que l’extension de Vélib’ devait être conçu comme un complément au réseau parisien afin d’améliorer un service rendu essentiellement aux usagers qui habitent Paris, et non de mettre en place un service distinct destiné au déplacement dans les communes limitrophes. C’est un arrêt qui date de juillet 2008. Ce contexte explique le positionnement des stations qui aujourd’hui sont situées dans un périmètre de 1,5 kilomètre au-delà de Paris, et pas au-delà de cette limite.
Prétendre donc, comme le fait le groupe les Républicains, que l’on pouvait continuer avec le format actuel adossé pour étendre Vélib’ à la Métropole est faire preuve soit d’une très grande mauvaise foi, soit d’une très grande méconnaissance du dossier. Vous savez très bien que juridiquement, cela n’est pas possible, d’autant que les communes de la Métropole ont des contrats publicitaires différents de celui de la Ville.
Je rappelle également que c’est la Ville de Paris qui a payé cette extension de Vélib’, qui coûte donc aux communes limitrophes de Paris, les quelques 30 communes qui touchent Paris, et cette extension coûte aujourd’hui 6 millions d’euros annuels à la Ville de Paris. Et je ne pense donc pas que dans ces conditions, on puisse accuser la Ville de Paris d’un quelconque égoïsme vis-à-vis des communes limitrophes. Donc aujourd’hui, c’est Paris qui paye pour le Vélib’ à Boulogne, à Neuilly-sur-Seine, mais aussi donc à Montreuil, à Saint-Denis ou dans d’autres communes limitrophes de Paris.
En prévision de la fin du contrat, nous avons commandé à l’APUR une étude qui permet de définir un périmètre indicatif de pertinence de Vélib’.
Pour fonctionner, le système Vélib’ nécessite de remplir un certain nombre de conditions : une certaine densité des fonctions urbaines, une certaine densité de population, une densité de commerces et une densité d’emplois.
Nous avons ensuite contacté les communes qui ont déjà Vélib’, puis les communes qui n’ont pas Vélib’, mais qui sont incluses dans le périmètre de pertinence défini par l’APUR. Deux réunions avec les communes qui ont déjà Vélib’ et une réunion avec les communes qui n’ont pas Vélib’, mais qui sont dans le périmètre de pertinence APUR, ont déjà été organisées. Ces réunions nous ont permis de définir un premier cadre institutionnel de discussion au sein duquel les modalités d’organisation et de financement du contrat Vélib’ 2 seront déterminées. Ce cadre sera en 2016 le syndicat d’étude et afin de rassurer les communes de la Métropole, notamment sur les aspects financiers, nous avons décidé d’assumer totalement le coût de fonctionnement de ce syndicat temporaire, coût qui est de l’ordre de 1 million pour l’année 2016.
Parallèlement, nous avons lancé une assistance à maîtrise d’ouvrage extérieur afin d’assister la Ville dans la définition du fonctionnement du Vélib’ deuxième génération. L’objectif est de pouvoir répondre à deux enjeux. Un premier enjeu juridique, lié au concours de l’entité qui serait en charge de suivis de Vélib’, de la même manière que le syndicat mixte Autolib’ aujourd’hui est en charge de la DSP Autolib’. Le deuxième enjeu est un enjeu financier. C’est un enjeu capital, nous le savons tous. Comme nous ne pouvons pas continuer sur le modèle actuel, nous devons chercher de nouveaux modèles et nous sommes ouverts à toute possibilité.
L’assistance à maîtrise d’ouvrage permettra ainsi de présenter à toutes les communes adhérentes au syndicat les solutions qui permettront de réduire le coût de Vélib’.
Nous sommes heureux de lancer ce syndicat d’études aujourd’hui, qui marque une étape très importante dans l’extension des mobilités actives à l’échelle de la Métropole. Je vous invite à bien vouloir adopter cette délibération.