Des moyens et de la volonté pour aller vers une égalité réelle pour les personnes en situation de handicap
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Le Conseil de Paris débattra le 28 septembre de l’action de Paris en direction des personnes en situation de handicap. Pour en comprendre tous les enjeux, 3 questions à Bernard Jomier, adjoint à la maire de Paris chargé de la Santé.

 

 

 

1/Le budget 2015 a confirmé votre volonté de faire de la réponse aux handicaps une priorité politique avec un montant de presque 330 M€ qui lui ont été consacrés l’année passée. Incontestablement donc, aller vers une égalité réelle pour les personnes en situation de handicap est l’une des priorités de cette mandature. Sur quoi précisément porteront vos efforts dans les années qui viennent ?

 

jomierMême si Paris s’est saisie pleinement de la question de l’accessibilité, les efforts à fournir sont encore très importants. Il faut faire évoluer les mentalités, et insuffler ce changement au cœur de l’ensemble des politiques parisiennes prend du temps : éducation, sport, tourisme, voirie, urbanisme, logement, transports… Cette politique d’inclusion réclame une mobilisation quotidienne accompagnée de moyens budgétaires conséquents, technologiques et humains. C’est la seule manière efficace de faciliter l’inclusion de toutes les Franciliennes et tous Franciliens travaillant à Paris, ainsi que des touristes en situation de handicap.

Sans oublier la qualité des déplacements dans l’espace public, je souhaite porter avec la Maire un effort considérable sur l’accessibilité du cadre bâti existant. La Ville est propriétaire d’un peu plus de 2200 ERP dont 417 sont déjà accessibles. Pour les 1.800 autres, la Ville présentera au Préfet sept Agenda d’accessibilité programmé (Ad’AP) thématiques en respectant les délais légaux et donc sans demander de prorogation de délais. Nous avons engagé 200 millions d’euros, soit trois fois plus que la précédente mandature, pour le financement de ces travaux d’accessibilité. Des solutions innovantes, pragmatiques et concertées avec le tissu associatif nous permettront de rendre tous les services publics municipaux accessibles permettant à chaque parisiens de participer à la vie de la Cité au plus près de chez lui et de son lieu de travail.

Aujourd’hui sur 2 200 ERP à Paris, 417 sont déjà accessibles. La Ville présentera au Préfet un Agenda d’accessibilité programmé (Ad’AP) pour près de 1.800 équipements en respectant les délais légaux et donc sans demander de prorogation de délais. Pour le financement de ces travaux d’accessibilité, nous avons engagé au PIM 2014-2020 une enveloppe de 200 millions d’euros, trois fois plus que sous la précédente mandature. Des solutions innovantes, pragmatiques et concertées avec le tissu associatif nous permettront de rendre tous les services publics municipaux accessibles. C’est la seule manière efficace de faciliter l’inclusion de tou-te-s les Parisien-ne-s, Francilien-ne-s et touristes en situation de handicap dans notre ville.

Notre réseau de transports urbains a, lui aussi, considérablement progressé : toutes les lignes de bus et de tramway sont désormais accessibles. Certes, la mise en accessibilité aux personnes à mobilité réduite dans le métro parisien est très complexe techniquement et financièrement, mais de multiples aménagements ont d’ores et déjà été réalisés permettant aujourd’hui à une personne malvoyante ou souffrant de troubles psychiques de s’orienter dans le réseau métropolitain.

Enfin, Paris poursuit son soutien aux 300 000 courses annuelles du PAM 75, un service de transport individualisé dédié aux personnes handicapée, en partenariat avec la Région Ile-de-France et le Syndicat des transports d’Ile de France (STIF).

Cet objectif de déplacement et de circulation améliorés et sécurisés est au cœur d’un de nos plus importants projets urbains, le réaménagement des 7 places parisiennes, pour lequel les associations de personnes handicapées, dont les déficients visuels sont associées.

Dans le domaine du logement, nous assurons le suivi et la programmation de la mise en accessibilité des logements sociaux. Sur les 179 000 logements des bailleurs Ville, 20 % sont accessibles et 1,8 % sont adaptés -plus de 200 logements domotisés ont été construits-.

Les objectifs à l’horizon 2020 sont les suivants : 40 % de logements sociaux accessibles, et 3 % de logements adaptés. La circulaire de programmation adressée chaque année aux bailleurs prévoit qu’ils doivent livrer 5 à 10% de logements adaptés dans les programmes neufs ou les réhabilitations. Le nombre de personnes en situation de handicap va augmenter à Paris dans les années à venir. La plupart d’entre eux continueront à vivre chez eux, d’où la nécessité d’adapter les logements.

 

 

2/Quelles solutions pour l’accueil en institution et quelles alternatives ?

L’égalité réelle ne se limite pas à l’adaptation du bâti et de la voirie. Il faut aussi accompagner les personnes dans leur vie au quotidien notamment les plus jeunes.

La Ville préside et co-finance avec l’État la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) de Paris. Je suis en effet particulièrement sensible à la qualité du service qui est rendu au sein de ce guichet unique. Certains sont en situation de fragilité et font face à des dispositifs complexes. Nous devons les accompagner. Notre priorité absolue reste l’amélioration des délais de traitement des dossiers, un plan d’action en ce sens est en cours, afin de garantir aux usagers une réponse rapide.

Une fois orientées par la MDPH, le département de Paris doit garantir aux personnes handicapées les moins autonomes un projet individuel. Nous nous sommes heurtés pendant des années à un déficit récurrent d’équipements qui engendraient des situations qui n’étaient plus acceptables !  Nous avons donc engagé une programmation ambitieuse et réaliste de création de places en établissements médico-sociaux. Plus de 300 ont déjà été ouvertes et 500 autres à horizon 2020.

Nous ne souhaitons plus que des Parisiens handicapés sont contraints de se tourner vers la Belgique pour être pris en charge et en particulier les personnes autistes.

Cette volonté exprimée par Paris concerne tous les âges de la vie, de l’enfance à l’âge adulte. Nous avons sur notre territoire des équipes de grande qualité spécialisées dans la prise en charge de cette pathologie auxquelles il faudra asssocier les acteurs métropolitains et franciliens, collectivités territoriales et acteurs privés.

Un dépistage précoce est la garantie d’une meilleure prise en charge. Je sais que les services de la Protection maternelle et infantile (PMI) et de la petite enfance sont déjà mobilisés et sauront nous faire des propositions pour l’avenir.

 

3/Un espace public accessible et des places en institution garantissent-ils l’accessibilité ?

L’inclusion des personnes handicapées est un objectif que partage l’ensemble de l’exécutif parisien. Comme je vous le disais plus tôt, les personnes handicapées doivent participer pleinement, au même titre que tous les Parisiens, à la vie de la cité. Il ne sert à rien de rendre un établissement et la voirie accessibles si une personne handicapée ne peut pas pratiquer ses activités professionnelles, culturelles et sportives. Par exemple, de nombreuses piscines sont équipées de chaises de mise à l’eau mais les surveillants de baignade sont souvent démunis face aux handicaps. Il est donc important de former les agents au contact des usagers, de faciliter la présence des associations spécialisées et de favoriser la mixité des publics.

C’est pourquoi Paris s’engage à mettre en place un réseau d’ « Ambassadeurs de l’accessibilité » dans le cadre du service civique. Ces ambassadeurs auront des missions variées à la fois dans des gymnases, des bibliothèques, des mairies d’arrondissement… mais également auprès des commerçants qui n’auraient pas encore effectuées leurs démarches de mise en accessibilité. Ils accompagneront les personnes handicapées dans leurs démarches et activités et assureront le lien avec les agents de la Ville. Ils auront aussi un rôle essentiel dans l’accueil des touristes en situation de handicap.

L’égalité réelle ne sera possible que si nous partageons toutes et tous ensemble une même culture du handicap. Trop de fantasmes et de peurs cloisonnent encore notre perception de ce qu’est et devrait être la vie des personnes handicapées. Avec la Maire de Paris nous avons pour ambition de faire rencontrer tous les publics et favoriser le dialogue et les échanges entre personnes ordinaires et handicapées. C’est un objectif du quotidien mais qui prend encore plus d’ampleur pendant le « Mois Extra Ordinaire ». A cheval sur mai et juin, la Ville labellise une centaine d’événements sur l’espace public. Exhibitions sportives, concerts, expositions, créations théâtrales, débats, visites d’établissements spécialisés… autant d’événements crées par ou avec des personnes singulières, différentes mais vraiment extra ordinaires.

Mettons à profit cette expérience pour la préparation des grands événements à venir, notamment l’Euro 2015 de football et la candidature de Paris aux Jeux Olympiques et paralympiques, pour qu’ils soient aussi l’occasion de sensibiliser l’ensemble des Parisiens aux questions de handicap et pour garantir l’accessibilité universelle à la fête.

Une réflexion au sujet de “Des moyens et de la volonté pour aller vers une égalité réelle pour les personnes en situation de handicap

  1. avis sur le thème  » l’égalité pour les handicapés » ou normes handicapé en tant que fille de polio, hémiplégique et ancien designer de matériel urbain et médical.
    Chaque handicap est différent et faire des normes handicapé à la pelle est une dépense phénoménale qui ne sert qu’à un très petit nombre d’handicapés. dans les années 90 j’ai conçu une borne bancaire pour aéroport aux normes handicapés qui a été fabriquée et a abimé le dos de milliers de gens non handicapés obligés d’utiliser du matériel au normes handicapé. Je sais que les handicapés, n’attendent pas d’être à l’aéroport pour tirer de l’argent mais prennent soin d’en avoir avant leur départ… c’est un exemple parmi des centaines de normes abusives…
    Je trouverais beaucoup plus adapté aux handicapés et à notre société de chômage, de créer des emplois d’assistants capables de répondre aux particularités de chaque handicape, plutôt que de créer des normes qui ne pourront bientôt plus être appliquées du fait de leur nombre paralysant !
    Le résultat de ces normes est un nouvel enjeu financier et des tonnes de machines qui vont pourrir dans nos décharges sans avoir été utilisées à moins qu’elles ne soient démontées par des enfants du tier monde.
    autre ex : les sièges ascenseurs d’escaliers de parking souterrain qui sont par ailleurs, la plus part du temps en panne !
    avez vous imaginé ce que l’handicapé fait de son fauteuil roulant quand il est assis sur ces sièges ascenseurs ?
    autre ex : les ascenseurs pour monter 3 marches devant les mairies ou dans certains centres publics, là ou la bienveillance, la gentillesse et un simple comportement humain normal, voudraient que l’on prenne les poignées du fauteuil et qu’on aide l’handicapé à monter… beaucoup moins cher et bcp plus sain pour notre société, en terme d’échange et de partage.
    les normes vont finir non seulement par améliorer l’autonomie des handicapés si on arrive à faire une norme par sorte de handicap, mais aussi à l’isoler et à débarrasser notre société de ce problème, alors que nous devons partager dans notre quotidien, le vie des handicapés.
    Nous devons apprendre à les intégrer dans nos gestes quotidien, comme réflexe : un fauteuil qui monte une avenue, je le pousse, une canne devant un escalier, je l’aide, un voisin handicapé, je lui téléphone de l’épicerie pour savoir si je peux lui rapporter klk chose dont il a besoin, bien sur en ayant demandé préalablement. je veux que nous remplacions les normes nouvelles par une éducation à l’entraide et à la bienveillance.

    Je suis disponible pour en discuter avec vous et l’APF afin que ce sujet ne soit pas seulement l’occasion d’un nouveau marché pour la finance, un moyen de collecter des suffrages, mais une réelle recherche pour une collaboration entre humains bienveillants et cherchant des solutions DURABLES.

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