Intervention de Jacques Boutault relative au plan alimentation durable 2015-2020
Je crois que nous pouvons tous nous réjouir que, dans le cadre de son Plan Climat Energie, la Ville mette en œuvre une politique très volontariste de développement de l’alimentation durable dans sa restauration collective, principalement dans la restauration scolaire, mais pas que, aussi dans les établissements de petite enfance, d’accueil de personnes âgées, de restauration des agents de la Ville notamment, soit quelque 30 millions de repas par an servis dans ses 1.200 restaurants.
Depuis 2009, la part de l’alimentation durable servie dans des cantines parisiennes, toutes cantines confondues, est passée de 6,6 % d’alimentation biologique en 2008, à 24,3 % aujourd’hui d’alimentation durable, dont 21,5 % en alimentation biologique.
La notion d’alimentation durable, pour que les choses soient claires, désigne les produits issus de l’agriculture biologique, les produits de saison et de proximité ainsi ceux qui bénéficient du label qualité comme le label rouge ou le marine « stewardship concil », c’est-à-dire la pêche durable, qui garantit que les poissons ne sont pas pêchés en eau profonde, ou n’appartiennent pas à des espèces en voie de disparition.
L’objectif de ce plan, auquel nous souscrivons, est d’améliorer le contenu de l’assiette et de réduire l’impact environnemental de la restauration collective, et d’aboutir à ce que, en 2020, 50 % de l’alimentation servie dans les restaurants scolaires à Paris soient issus de l’agriculture biologique ou d’alimentation durable.
L’ambition de Paris est également de recourir davantage aux produits locaux, afin de réduire l’empreinte carbone de ses produits alimentaires et d’encourager l’agriculture biologique en Ile-de-France, où elle peine encore, malgré la demande importante à se structurer et à se développer.
Ce plan a été élaboré par les directions concernées, les maires d’arrondissement, les gestionnaires de restauration, les directeurs de caisses des écoles, et je tenais à souligner que c’est un travail qui a été co-construit, et c’est une très bonne chose, tant cela demande d’être avant tout partagé par l’ensemble des acteurs de la restauration collective.
L’alimentation durable présente toute une série d’avantages. D’abord des avantages environnementaux. La production d’alimentation durable préserve la biodiversité, l’air, la qualité de l’eau, des sols et les ressources naturelles, évite les émissions à effet de serre et améliore aussi le bien-être animal. Je voudrais souligner le travail d’Eau de Paris, qui travaille sur les eaux de captage des eaux de Paris pour préempter des terres agricoles et les convertir en bio ou les laisser en prairie pour assurer la qualité de l’eau potable que nous buvons à Paris.
Avantage économique de l’alimentation durable, qui encourage le développement des emplois agricoles, puisque à structure d’exploitation identique, l’agriculture biologique emploie 30 % de main d’œuvre en plus que l’agriculture conventionnelle.
On peut aussi noter, et j’y faisais allusion en termes d’assainissement de l’eau, des économies liées à la dépollution, qui sont évaluées entre 1 et 1,5 milliard d’euros par an qui sont évités d’être dépensés dans les zones de dépollution des épandages agricoles qui polluent les nappes phréatiques.
En termes d’économies également, cela permet de relocaliser les moyens de production et de créer des emplois non délocalisables.
Ajoutons à cela des avantages sociaux, puisque l’alimentation durable permet de renouer le lien de confiance entre consommateurs et producteurs, et participe à la réduction des inégalités alimentaires via la restauration collective, à laquelle tout le monde a accès à des tarifs relatifs à son quotient familial, et permet à tous les élèves d’accéder à des produits de qualité.
Et enfin, des avantages pour la santé, puisqu’en proscrivant les recours aux engrais chimiques et aux produits phytosanitaires, la santé des agriculteurs et des consommateurs est préservée.
En Ile-de-France, toutefois, les filières agricoles durables sont insuffisamment structurées pour répondre à l’approvisionnement de la restauration scolaire. C’est bien l’objectif de cette délibération, mieux l’organiser et mieux la structurer, puisque la faiblesse de l’activité maraîchère et maraîchère biologique fait que 90 % de sa production se dirige vers les A.M.A.P. et donc, très peu pour la restauration collective.
Le groupe écologiste porte par ailleurs un vœu demandant un choix végétarien alternatif quotidien dans les restaurants du personnel de la ville et un repas végétarien par semaine en restauration scolaire.