Vœu relatif à l’accueil et la prise en charge des réfugié-e-s à Paris
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Les écologistes ont déposé un vœu demandant notamment la mise à l’abri des réfugié-es encore à la rue ainsi que la création d’un ou plusieurs lieux d’hébergement collectif pérennes permettant l’accueil et l’accompagnement vers le droit commun des migrant-es réfugié-es à Paris, demandeurs ou non d’asile.

Un vœu de l’exécutif a été adopté.

 

 

Vœu relatif à l’accueil et la prise en charge des réfugié-e-s à Paris

 

déposé par Anne Souyris, Galla Bridier, Pascal Julien, Aurélie Solans, Marie Atallah, Jérôme Gleizes,  David Belliard, Fatoumata Kone et les élu-es du Groupe écologiste de Paris (GEP)
Considérant la question d’actualité du Groupe écologiste de Paris lors du Conseil de Paris des 26, 27 et 28 mai ;

Considérant les vœux adoptés par la majorité municipale lors des Conseils des 10ème, 11ème, 13ème, 18ème, 19ème et 20ème arrondissements relatifs à la prise en charge des personnes exilées à Paris, vœu demandant l’hébergement et la prise en charge de l’ensemble des réfugié-es, qu’ils relèvent ou non du droit d’asile ;

Considérant le communiqué commun de l’ensemble des groupes de la majorité municipale le 16 juin 2015 demandant également une prise en charge de l’ensemble des personnes concernées ainsi que la création d’un ou plusieurs lieu(x) d’accueil et d’hébergement collectif afin de pouvoir accompagner les réfugié-es dans leurs démarches ;

Considérant le plan présenté par Bernard Cazeneuve au nom du gouvernement le 17 juin 2015 annonçant la création de 9 500 places d’hébergement, sans qu’il soit précisé dans quel(s) type(s) de structure(s), collective ou non, et la menace que ce plan fait peser sur celles et ceux qui ne demandent pas l’asile ;

Considérant l’évacuation du campement situé boulevard de la Chapelle le 2 juin 2015 et ses conséquences sur la précarité des migrant-es et leur errance dans les quartiers parisiens, puisqu’une partie seulement d’entre eux a pu être hébergée et que ces hébergements ne correspondent pas structurellement aux besoins – en terme d’accompagnement  alimentaire, social et d’accès à la demande d’asile ;

Considérant également l’évacuation de la Halle Pajol le 8 juin 2015 dans des conditions particulièrement tendues et violentes qui ont d’ailleurs conduit le Défenseur des droits à annoncer le 9 juin l’ouverture d’une enquête sur cette évacuation ;

Considérant que les 807 places d’hébergement mobilisées successivement pour les réfugié-es du campement de la Chapelle, à la suite de l’occupation de la caserne de Château-Landon puis du campement des Jardins d’Eole n’ont pas permis de répondre à la demande et que certains sont encore à la rue, dont une partie est retournée près de la Halle Pajol, d’autres square de Jessaint, et que tou-tes n’ont pas pu bénéficier de l’aide alimentaire apportée par des associations alors même que le jeûne du Ramadan a commencé ;

Considérant le campement situé quai d’Austerlitz où vivent dans des tentes depuis plusieurs mois près de 200 migrant-es soutenus par des dizaines de militants citoyen-nes, associatif/ves et politiques en attente d’une solution d’accueil, d’hébergement et d’accompagnement social adapté en matière de mise à l’abri ou d’accès aux droit d’asile ;

Considérant qu’il incombe à l’Etat d’assumer son rôle en matière d’accueil et de protection des réfugié-es, et qu’un financement ad hoc est donc nécessaire auprès de la ville en ce sens, mais que la Ville doit prendre sa part et trouver des solutions immédiates pour les personnes qui se sont réfugiées sur son territoire ;

 

Aussi, sur proposition de Anne Souyris, Galla Bridier, Pascal Julien, Aurélie Solans, Marie Atallah, Jérôme Gleizes,  David Belliard, Fatoumata Kone et les élu-es du Groupe écologiste de Paris (GEP), le Conseil de Paris émet le vœu que la ville de Paris :

 

  • mette en place et pilote avec les services de l’Etat un comité de coordination et de suivi des différents regroupements notamment du square Jessaint, des petits campement du nord de Paris, mais aussi et surtout du campement du quai d’Austerlitz afin d’assurer les besoins essentiels des migrant-es (alimentation, soins, hygiène, propreté, sécurité…) et  de trouver dans les plus brefs délais une solution d’accueil, d’hébergement et d’accompagnement social pour tou-tes, le comité devant regrouper toutes les parties concernées (Etat, mairie de Paris, mairie d’arrondissement, professionnel-les associatif/ves, militant-es, représentant-es des migrant-es,…) ;
  • prenne en compte la demande urgente de mise à l’abri des migrant-es réfugié-es à Paris d’Austerlitz au square de Jessaint, en proposant plusieurs lieuxd’accueil et d’hébergement de ces publics dans des conditions décentes en attendant des solutions proposées par l’Etat dans le cadre de son dispositif d’accueil des demandeurs d’asile, sans oublier pour autant ceux ou celles qui pour des raisons de transit notamment, ne le demandent pas ;
  • interpelle l’Etat sur ses responsabilités quant aux difficultés rencontrées par les réfugié-es pour accéder à leur droit d’asile:  accès à une domiciliation administrative permettant le dépôt de la demande d’asile, la durée de traitement des dossiers et l’accès à un hébergement dans les CADA;
  • crée, sur le territoire parisien ou dans les départements voisins et conjointement avec les services de l’Etat, des sites pérennes d’hébergement collectif permettant l’accueil et l’accompagnement vers le droit commun des migrant-es  réfugié-es à Paris, demandeurs ou non d’asile ;
  • interpelle l’Etat sur la méthode inadmissible adoptée par la police pour gérer l’évacuation du campement de la Chapelle et plus encore de la rue Pajol, le lundi 8 juin 2015, dénonçant ainsi les violences dont ont été victimes lesréfugié-es, des militant-es politiques et associatif-ves.

 

Et demande au Préfet de Police de Paris :

 

  • De mettre en place plusieurs lieux dédiés  – dont au moins un dans Paris – permettant d’accueillir dans de bonnes conditions les personnes réfugiées assurant les besoins vitaux : couchage, sanitaire, nourriture, soins, et favorisant la continuité des solidarités et la construction de solutions pérennes ;
  • De  prendre toutes les dispositions pour que celles et ceux qui souhaitent déposer une demande d’asile puissent le faire ;
  • De nous donner des informations précises administrativement sur toutes les personnes arrêté-es lors des différentes évacuations et  de libérer, le cas échéant, immédiatement les migrant-es susceptibles d’être en rétention suite à celles-ci ;
  • De mettre un terme aux pressions policières exercées sur les groupes de personnes dormant encore à la rue ;
  • De réaliser et de rendre public un bilan actualisé du nombre de places d’hébergement réellement ouvertes pour répondre à la demande, sans double comptage.

 

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