Vœu demandant un bilan des dispositifs policiers requis lors des évacuations des réfugiés
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Les élu-e-s écologistes ont demandé au Préfet de s’expliquer sur les coûts engendrés par les démonstrations de force absurdes et inutiles qui ont eu lieu à Pajol.

Le vœu a été adopté.

 

 

Vœu demandant un bilan des dispositifs policiers requis lors des évacuations des réfugiés

déposé par Pascal Julien et les élu-e-s du Groupe écologiste de Paris (GEP)

 

 

Considérant l’opération de police du 2 juin 2015 qui a contribué à l’évacuation du campement de presque 400 réfugiés sous le métro aérien à hauteur de la station La Chapelle

Considérant la mobilisation des forces de police et de gendarmerie du 4 et du 5 juin dans le secteur de l’église Saint Bernard, occasionnée par l’installation de plus de 80 réfugiés dans la salle Saint Bruno puis davantage encore dans le square Saïd Bouziri

Considérant l’opération de police et de gendarmerie du 5 juin a consisté à contraindre lesdits réfugiés à quitter le square Saïd Bouziri, à marcher vers le métro La Chapelle, à les conduire sur le quai de la ligne n°2 direction Nation puis enfin à projeter avec force chaque fois un à trois d’entre eux dans un ou deux wagons au passage des rames

Considérant que cette tactique eut pour effet :

  • de permettre aux réfugiés ainsi traités de descendre à la station suivante puis de revenir en quelques minutes à pied ou en métro rejoindre la station La Chapelle
  • de perturber fortement le trafic sur cette ligne pour au moins deux raisons : d’une part l’arrêt prolongé de chaque rame à quai en raison du temps nécessaire pour s’emparer d’un réfugié et le projeter dans le wagon, d’autre part du fait que des passagers, surpris de voir des personnes tomber ainsi violemment à leurs pieds, tiraient le signal d’alarme
  • de contraindre les réfugiés encore à quai, qui attendaient leur tour d’être jetées dans un wagon de passage, à redescendre dans la rue où ils se regroupèrent avant de marcher (encadrés par la gendarmerie !) jusqu’à la place Nathalie Sarraute située en bordure de la halle Pajol dont ils occupèrent un bref moment le gymnase avant de camper trois nuits dans un recoin de la place

 

Considérant que le lundi 8 juin, place Nathalie Sarraute, l’opération de Police consista à tenter de capturer un par un les dizaines de réfugiés protégés par une chaîne humaine parmi lesquelles se trouvaient des élu-e-s de l’arrondissement, de Paris et de la Région,

Considérant que cette opération fut conclue lorsque les gaz lacrymogènes se retournèrent malencontreusement vers les CRS qui, alors désorganisés, ne surent rien faire pour empêcher les réfugiés encore sous protection de la chaîne humaine de prendre la fuite

Considérant la mobilisation des forces de police dans le secteur de l’exceptionnel jardin arboré Bois Dormoy, sis 2 bis cité de la Chapelle, durant tout le temps où les réfugiés y furent accueillis, du 8 au 11 juin

Considérant la mobilisation et l’action des forces de Police dans le secteur alentour de la caserne Château-Landon, due au fait que ce bâtiment fut investi le 11 juin par les réfugiés qui avaient quitté le Bois Dormoy en fin d’après-midi

Considérant que le Conseil de Paris contribue au financement de la Préfecture de Police à hauteur de 300 millions d’euros dont 285 millions en fonctionnement.

Considérant que la 3ème commission examine les vœux, amendements et délibérations relatives à la Préfecture et qu’elle en droit d’auditionner le Préfet

Aussi, sur proposition de Pascal Julien et des élu-e-s du Groupe écologiste de Paris (GEP), le Conseil de Paris émet le vœu que :

La Maire de Paris et le Président de la 3ème commission auditionne le Préfet de Police de Paris afin qu’il informe les élu-e-s sur :

  • le nombre de fonctionnaires (policiers, CRS et gendarmes) mobilisés autour de l’ensemble des opérations citées dans les considérants ci-dessus
  • le nombre d’heures supplémentaires que ces opérations et mobilisations ont généré
  • le nombre de moyens matériels mobilisés : cars, fourgons, voitures, motos, vélos, et tout autre moyen de locomotion
  • le nombre de blessés (graves et légers) survenus au sein des fonctionnaires de police et de gendarmerie au cours de ces opérations
  • la nature des armes prêtes à être utilisées au cours de ces opérations, et de celles dont il été fait usage
  • le coût total des ces opérations et mobilisations

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