Intervention d’Anne Souyris relative au plan vélo 2015-2020
Madame la Maire,
Chers collègues,
Le vélo n’est plus un mode de déplacement marginal. Au contraire, il bénéficie dans notre Ville d’un réel engouement. Les dernières Enquête globale transport (EGT) montrent d’ailleurs un doublement du nombre de déplacements à vélo en Île-de-France depuis 2001 ! On se déplace deux fois plus à vélo qu’il y a 15 ans, ce qui représente plus de 750 000 déplacements dans la région, si on considère les déplacements utilisant le vélo sur une partie ou sur la totalité du parcours.
Alors bien sûr, le vélo reste un mode de transport minoritaire dans la mobilité au niveau régional, au niveau de ce qu’on appelle les bassins locaux de déplacements, on voit bien des signes forts de renouveau et surtout à Paris.
Dans la capitale, l’usage du vélo y a triplé en dix ans et compte pour près de 5% des déplacements internes à Paris, soit plus du double de la moyenne francilienne. Et c’est vrai que notre Ville réunit de bonnes conditions pour l’utilisation du vélo. C’est une ville dense, où les distances sont courtes, notamment les distances entre le domicile et le lieu de travail. Il y existe un réseau cyclable d’importance ainsi que le Vélib’, qui a popularisé le vélo en proposant pour un prix accessible un service en libre-service. Il y a enfin une politique qui limite l’usage de la voiture individuelle, montrant bien qu’une politique pour développer des transports moins polluants, c’est une politique globale, qui favorise les transports en communs, la marche à pied et le vélo, et limite au strict nécessaire les modes de transports les plus polluants.
Il est important de rappeler que ces conditions favorables à l’usage du vélo sont celles d’une politique qui a été largement développée depuis 2001 sous l’impulsion de la majorité de gauche et des écologistes.
Rappelons que tout cela n’était pas une évidence. Nous partions de loin. Dans les années 1970, 1980 et 1990, l’usage du vélo à Paris était quasi inexistant, avec 20 000 déplacements quotidiens environ et une part modale inférieure à 0,5 %. Par ailleurs, rappelons que Paris ne possédait que 6 km d’aménagements cyclables. 6 kilomètres, autant dire rien !
On compte donc près de 250 000 déplacements quotidiens à vélo dans Paris contre seulement 540 000 en voiture. Ce rapport montre bien toute la pertinence du vélo vis-à-vis de la voiture en tant que mode individuel, dans un milieu urbain dense.
Et de fait, le vélo est un mode de déplacement de proximité, avec une portée de 2 km en moyenne. Pour mémoire, cette portée n’était que de 1,2 km en 1976. Elle a quasiment doublé depuis cette date. Cet accroissement des portées indique que les utilisateurs sont de plus en plus nombreux à accomplir des trajets qu’ils n’auraient peut-être pas effectués auparavant à vélo, compte tenu de la distance. Cela montre que la zone de pertinence du vélo tend à s’accroître et à couvrir une part grandissante des déplacements quotidiens. Car au total, les deux tiers des déplacements accomplis dans la région ont une portée inférieure à 3km, qui sont encore opéré à 50% par la voiture individuelle. Dans ce contexte, on voit bien la très forte marge de progression que nous avons encore pour le vélo !
Et c’est tout l’enjeu de ce plan vélo à la fois ambitieux et réaliste.
Ambitieux parce qu’il a pour objectif que le vélo représente 15 % de la part modal des déplacements d’ici 2020. Cet objectif s’inscrit dans le cadre d’une philosophie générale, qui veut une ville apaisée et moins brutale, avec une vitesse maximale de 30km/h. C’est un plan réaliste aussi, car ce plan donne les moyens de nos ambitions avec un investissement total de 150M€ dont la majeure partie sera d’abord consacrée à l’aménagement de pistes cyclables. Avec un objectif très important, la multiplication par deux des pistes cyclables, qui passeront de 700 à 1400 kms d’ici la fin de la mandature.
En outre, ce plan prévoit des aménagements cyclables dans le cadre des projets de transport en commun et de réaménagement des grands axes et des places, de la généralisation des zones 30, de l’extension des zones Paris Respire ou des opérations « rue aux enfants ». A ces aménagements s’ajoutent – enfin ! – des offres sécurisées de stationnement, des aides à l’achat de vélos et cyclomoteurs électriques, de triporteurs et de vélos cargos.
En un mot, nous assistons aujourd’hui à – sinon une vélorution – au moins au franchissement d’un seuil d’envergure permettant d’élargir l’usag du velo à une bien plus grande partie de la population que ce n’es le cas actuellement, par la sécurisation des parcours et l’adaptation des équipements. Merci Mme la maire, Merci Christophe Najdovski pour ce bel effort, et merci pour nos poumons!
Mais je laisserai mon collègue David Belliard compléter mon propos.
Je vous remercie.