Dans un rapport publié ce mercredi 8 avril, la Cour des comptes fait le bilan des politiques du logement en Ile-de-France, qu’il s’agisse de celles menées par l’État ou par les collectivités. La Cour dresse le constat d’une politique trop morcelée pour atteindre les objectifs ambitieux qu’elle se fixe. Les élus écologistes au Conseil de Paris et au Conseil régional d’Ile-de-France partagent ce constat et rappellent que la plupart des propositions du rapport sont des revendications portées par les écologistes.
Les écologistes s’inquiètent notamment du décalage entre les types de logements sociaux construits et les ressources des demandeurs de logement social. « Les logements très sociaux (PLAI) ne représentent que 25% des logements financés en Île-de-France et moins de 30% à Paris alors que 70% des demandeurs y sont éligibles », s’inquiète Galla Bridier, présidente de la Commission logement du Conseil de Paris. « La Cour des comptes partage le constat des écologistes : Paris ne produit pas suffisamment de PLAI même si des efforts sont faits », ajoute Anne Souyris, coprésidente du Groupe écologiste de Paris (GEP).
À Paris, où les loyers du parc privé ont doublé en dix ans, il est indispensable de renforcer l’offre de logements sociaux, en particulier pour les plus modestes. « Alors que 185 000 ménages sont en attente d’un logement social, il faut absolument produire plus de logements très sociaux. C’est une nécessité pour répondre à la demande et pour préserver la mixité sociale à Paris », rappelle David Belliard, coprésident du GEP.
Pour Emmanuelle Cosse, vice-présidente chargée de l’habitat et du logement au Conseil régional, « on ne sortira de la crise du logement en Ile-de-France qu’à condition de mettre fin à la surenchère des égoïsmes locaux ». Le Conseil régional élaborera en 2015 un schéma régional de l’habitat et de l’hébergement, en collaboration avec l’État. « Chaque commune, chaque bassin de vie devra prendre sa part des objectifs régionaux de construction et de rénovation. Et les manquements devront être sanctionnés » ajoute-t-elle.
Pour Mounir Satouri, Président du Groupe écologiste au Conseil régional, la Région doit prendre cette responsabilité : « je souhaite que l’État confère des pouvoirs plus étendus à la Région, en matière d’aides à la pierre mais également de droit de préemption et de réquisition des logements vacants. C’est le sens du vœu que nous avons présenté en février dernier ».