Intervention d’Aurélie Solans relative au budget prévisionnel 2015 – volet éducation
Madame La maire, mes chers collègues,
Comme nous nous le sommes fixé ensemble ici le mois dernier, faisons le Paris des enfants !
Avec ses centaines de milliers d’enfants, notre ville doit faire face à des besoins énormes.
Accueil des tout petits, accès aux loisirs, à la culture, cadre scolaire et périscolaire, soutien à la parentalité…
Nos politiques en direction des enfants doivent relever bien des défis.
Et ce d’autant plus que de nombreuses familles vivent des situations difficiles qui les fragilisent: Mal logement, précarité et chômage, parcours migratoires déstabilisants, monoparentalité
Le budget de l’éducation et en particulier des affaires scolaires doit pour le groupe écologiste être à la hauteur de ces besoins.
Tout d’abord, de façon générale sur ce budget 2015 qui nous est proposé, nous formulons deux remarques :
Première remarque – Malgré le contexte budgétaire contraint, ce budget est globalement maintenu à la hauteur de 2014, conformément aux engagements pris, ce que nous saluons. J’en relèverai deux éléments importants.
D’une part, les efforts sur la restauration scolaire avec 81,5 millions d’euros, gage d’une ambition partagée en faveur de l’alimentation de nos enfants.
D’autre part, le budget concernant les aménagements des nouveaux rythmes éducatifs, les A.R.E, est conforté. Le processus de professionnalisation des animateurs et de recrutement d’ASEM continue et le financement des ateliers est à même hauteur.
Deuxième remarque – Cependant et pour le dire franchement, nous constatons un manque certain de lisibilité sur ce budget, pour nous, les élus, ainsi que de concertation avec les acteurs sur les décisions importantes. Je pense pour en donner deux exemples à la suppression de l’enveloppe « projets socio éducatifs » des caisses des écoles ou encore à la diminution par deux du budget « transports scolaires ». Qu’il soit nécessaire de rationaliser certaines aides et même de faire certaines économies est tout à fait audible, mais à la condition de l’énoncer clairement et en amont.
Une fois cette précision faite, précisons que certaines diminutions budgétaires posent problème.
En premier lieu, pour le milieu scolaire, la diminution des transports scolaires et des classes de découvertes nous paraissent problématique.
Ce sont des moyens pour les classes qui sont autant d’expériences, de découvertes et d’apprentissages hors les murs des écoles. Ils permettent aux enseignants de renouveler leurs pédagogies loin du cadre urbain (deux exemple type : les sorties en forêts et en fermes pédagogiques). Ils sont autant de temps forts qui structurent la scolarité.
En deuxième lieu, pour ce qui concerne les vacances, je tiens à dire notre attachement à cette réponse municipale que sont les séjours arc en ciel. Baisser pour ainsi dire de moitié, c’est en période de « vaches maigres» un choix qui diminuera la possibilité de bien des petits parisiens à partir en vacances et à découvrir « le vaste monde ».
Sur les caisses des écoles, le projet d’une refonte globale courant 2015 est bienvenu, mais il nous semble nécessaire d’acter dès aujourd’hui dans ce budget primitif des premières réformes.
D’abord, la suppression du financement des projets socio éducatif devra être selon nous compensée.
La déprécarisation des personnels en cours est une avancée historique que nous saluons. Elle concernera un grand nombre d’agents. Nous proposons, et c’est le sens de notre vœu, qu’elle se poursuive avec une attention particulière aux temps très partiels et aux vacataires. Ils doivent à terme devenir portion congrue tant ils génèrent de précarité.
Par ailleurs, nous saluons les modifications apportées à la tarification qui, nous le souhaitons, amèneront de nouvelles marges de manœuvre au service de la qualité, en plus de favoriser l’équité entre les familles.
Sur la hausse de la qualité de l’assiette et une démarche de développement durable, nous proposons pour le budget 2015 deux améliorations conformes à nos exigences écologiques
D’abord, nous proposons que la valorisation des déchets organiques soit intégrée dans les critères de détermination de la subvention complémentaire qualité. C’est une exigence pour diminuer nos émissions de gaz à effet de serre, en même temps qu’une ambition d’éducation à l’environnement.
Enfin, dans cette même logique incitative, nous proposons que le plafond de l’enveloppe qualité soit augmenté à 7% de l’enveloppe globale.
Derrière des batailles de chiffres qui peuvent paraître anodines, il s’agit en réalité de doter les caisses des écoles des moyens d’atteindre notre objectif ambitieux d’augmentation de la part d’aliments issu de l’agriculture biologique.
Avant de conclure, je terminerai en vous présentant notre proposition d’un amendement budgétaire en faveur du développement des maisons de naissance. La transition avec les enjeux liés à l’éducation est assumée : elle correspond à une philosophie de vie globale pour les enfants et leurs parents.
Tout d’abord, quelles sont-elles ?
D’une part, elles sont des lieux de suivi de la grossesse et de l’accouchement sous la responsabilité médicale des sage-femme, Elles proposent un accompagnement global peu technicisé depuis le début de la grossesse jusqu’à l’après naissance, avec une même sage-femme (ou parfois
deux).
D’autre part, elle sont et physiquement et juridiquement autonomes, bien qu’associées à une maternité partenaire avec qui elles travaillent en étroite collaboration.
Ensuite, où en existent-ils ?
Dans un premier temps, ce type de structure alternative à l’accouchement en structure hospitalière s’est développé en Amérique du Nord. Elles se sont ensuite implantées chez nous en Europe, avec des résultats très positifs. Pour exemple, l’Allemagne en compte aujourd’hui 130.
En France, L’application de la loi du 6 décembre 2013 autorisera bientôt leur expérimentation. Dans l’attente de la publication des décrets d’application, des projets ont été initiés : c’est par exemple à Paris le cas du CALM (Comme à la maison) partenaire de la Maternité des Bluets.
Enfin, pourquoi en soutenir le développement à paris ?
Parce que leur ouverture répond à une attente de femmes, de couple, à un parcours naissance le moins médicalisé possible, dans un cadre non hospitalier.
Parce que leur ouverture répond à un droit de la parturiente au libre choix du lieu et des conditions de la naissance de son enfant, conformément aux recommandations de l’organisation mondiale de la santé.
Nous pensons donc qu’elles trouveront toute leur place dans le parcours de périnatalité parisien. Notre ville pourra en adoptant ce budget y apporter une aide financière, et contribuer ainsi à une innovation en France.
Pour conclure sur les différents points que je viens d’évoquer:
Je tiens à insister sur l’exigence d’égalité qui les sous tend, égalité des droits, égalité d’accès à la qualité, égalité entre les quartiers.
Je vous remercie
Sur ce thème :
Intervention de Jérôme Gleizes
Intervention de Joëlle Morel sur le volet environnement
Intervention de Sandrine Mées sur le volet transports / déplacements
Intervention de Marie Atallah sur le volet social
Intervention de Fatoumata Koné sur le volet culture