Intervention de David Belliard relative aux orientations budgétaires 2015
La préparation du premier budget primitif de la mandature s’inscrit dans un contexte particulièrement difficile. Depuis 2008, l’Europe et la France sont secouées par une crise économique, sociale et environnementale sans précédent. Malheureusement, les réponses qui ont été, et qui sont encore apportées sont loin d’être à la hauteur des enjeux.
Les gouvernements successifs ont opté pour une politique de l’offre sans contreparties, tandis que l’analyse libérale et purement comptable du contexte – analyse qui d’ailleurs traverse la droite comme une partie non négligeable de la gauche gouvernementale – se traduit par un unique objectif de réduction de la dépense publique. Cette politique a des conséquences néfastes sur l’activité de notre pays : Elle frappe les plus fragiles, premiers touchés par l’augmentation du chômage de masse, et fragilise durablement notre tissu économique, en ne lui permettant pas de préparer un avenir où les énergies non renouvelables seront toujours plus onéreuses. Pour Paris, cette politique aux effets contra cycliques se traduit par une baisse nette de 200 millions d’euros de dotations de l’Etat pour 2015 et par une augmentation des dépenses sociales, liées notamment au RSA, de 35 millions d’euros.
Pour notre Ville, nous faisons le pari d’un autre choix. D’un choix qui protège les plus précaires et les plus fragiles d’abord. D’un choix aussi qui répond à la nécessité de changer de modèle, et de faire de Paris une capitale vraiment écologique. Avec ce débat d’orientations budgétaires, puis la présentation du budget lors du prochain Conseil, nous entrons dans le temps des actes, qui seront autant de marqueurs de l’action de notre majorité. Et nous avons noté avec satisfaction que vous comptez, Madame la Maire, maintenir l’effort d’investissement à un haut niveau. Reste évidemment à bien en identifier la nature. Aux grands projets particulièrement dispendieux, comme le sont la Philharmonie ou encore la Canopée des Halles, contre lesquels les écologistes se sont opposés, nous souhaitons que ces investissements se traduisent par des moyens pour atteindre les objectifs du plan Climat, dans les domaines de la rénovation énergétique des bâtiments ou des transports par exemple. Non seulement ces investissements permettront d’améliorer la vie des parisiennes et des parisiens, mais en plus ils permettront à la Ville de faire des économies dans le futur et sont source de création d’emplois. Ainsi, l’étude menée par Pascal Canfin et Philippe Quirion en 2009 tablait sur la création de plusieurs dizaines de milliers d’emplois non délocalisables dans ces filières si tant est que nous mettions des moyens conséquents pour les développer. Dans cette optique, nous il nous semble de bonne gestion d’activer le levier de la dette, aujourd’hui relativement modeste, pour financer des investissements utiles et durables pour notre ville. J’entends les critiques qui sont faites par l’opposition ! Mais que les choses soient claires. Nous ne voulons par d’une dette incontrôlée et inutile, comme le furent les 600 milliards d’euros de dette supplémentaire engendrée par les gouvernements, de Nicolas Sarkozy et de François Fillon. Bien au contraire, pour Paris, nous voulons une dette soutenable pour des investissements durables.
Je laisse mes collègues Anne Souyris et Jérôme Gleizes compléter mon propos sur le budget.