Intervention de Galla Bridier relative au Programme local de l’habitat (PLH)
Madame la Maire, Mes chers collègues
Il m’appartient maintenant de réagir sur la délibération relative à la modification du PLH et de vous exposer le vœu qui y est rattaché.
Je vais vous exposer brièvement ce que les écologistes attendent du futur PLH pour que Paris reste accessible à tous et toutes.
En préambule, je tiens à partager avec vous mon étonnement. Depuis quelques semaines, dans la presse et au sein de notre majorité, nous ne parlons que de la procédure de modification du PLU. Celle du PLH n’a suscité que peu d’intérêt. Or, je suis étonnée car c’est bien la modification du PLH qui conditionnera notre futur PLU. Alors certes nous nous retrouvons sur beaucoup des objectifs et la politique globale du logement et de l’habitat à Paris. Mais nous pouvons avoir des débats sur les modalités pour y parvenir. C’est donc bien lors de la présentation du PLU modifié que nous reviendrons sur la manière de réaliser ces objectifs.
Je tiens à remercier tout d’abord les services concernés pour la qualité du bilan à mi-parcours qui est présenté avec cette délibération ainsi que pour la mise en œuvre de cette politique volontariste menée depuis 13 ans.
Nous souhaitons que le futur PLH permette aux classes populaires et aux classes moyennes – et toutes les catégories de celles-ci puisque l’APUR a distingué les classes moyennes fragiles des autres classes moyennes – de se loger à Paris ou de rester y vivre. Et ce, même si les familles s’agrandissent ! C’est pourquoi nous voulons plus de grands logements familiaux dans la programmation.
Pour cela, il va certes falloir produire du logement. Nous nous rejoignons sur les enjeux de transformation de bureaux en logement, de production de logements sociaux dans les zones déficitaires etc.. je n’y reviens pas. Par contre, vous l’aurez compris, lors des différents échanges que nous avons pu avoir en marge de ce conseil, nous serons attentifs à ce que la production de logement social convienne réellement à la demande sociale. Je le redis, près de 70% des demandeurs de logements sociaux à Paris relèvent des plafonds PLAI, soit du logement très social, nous voulons donc que 50% des logements sociaux construits ou transformés soient conventionnés en PLAI afin de répondre réellement aux besoins. Et nous souhaitons aussi que les zones déficitaires en logements sociaux accueillent le logement très social.
Alors, bien sûr, cela coûte plus cher de faire du logement très social mais c’est aussi en offrant à nos concitoyens des logements abordables qu’ils pourront mieux vivre et mieux participer à la vie de notre ville.
Pour exemple, je rappelle que le plafond de ressources nécessaires pour accéder à un logement PLS pour un couple avec un enfant s’élève à 8700 euros/mois. Or, le revenu en début de carrière d’un infirmier est de 1514 euros et celui d’une professeure des écoles 1750 euros. Ces populations, même en couple bénéficiant de deux salaires, n’ont pas les revenus nécessaires pour accéder à un logement de type PLS. Il s’agit bien de la classe moyenne supérieure.
Mais au-delà de la production, c’est aussi de la régulation qu’il va falloir mettre en place, enfin, afin que le secteur privé puisse concourir aux besoins de logement des parisiens et des parisiennes. Car les hausses successives des prix du marché de l’immobilier excluent plus vite encore les populations de l’accès au logement que nous ne pouvons construire de logements sociaux.
Il nous faut réguler donc avec l’outil de l’encadrement des loyers aujourd’hui à notre disposition. Nous espérons vivement que cette arme aura la part belle dans le futur PLH.
Réguler le marché privé de l’immobilier passera également par l’activation de manière encore plus importante du pouvoir de préemption de la ville afin de créer du logement social dans le diffus ou de protéger des locataires menacés de vente à la découpe. A terme et si pratiqué de manière massive, l’investissement public aura comme impact de faire baisser les prix du marché ! Mais pour l’instant en la matière, le bilan de la période 2011 – 2013 reste encore faible. Là encore, acquérir des logements dans le diffus coute cher et interroge fortement les opérateurs pour leur gestion future. Mais nous continuons de penser que c’est vraiment là, dans ce travail de dentelle, que se situent l’innovation et l’opportunité de créer une vraie mixité.
Enfin, en ce premier jour de réunion du conseil des élus de la mission de préfiguration de la Métropole nous savons que le logement en sera un des enjeux majeurs. Rappelons l’objectif du SDRIF de construire 70 000 logements. Les futurs PLH parisien et métropolitain devront y prendre leur part quitte à ce que les moyens de la ville la plus riche de la Métropole que nous représentons soient mis à la disposition d’une politique globalisée et soucieuse des équilibres territoriaux.
Je terminerai tout simplement en vous disant que si nous sommes globalement en phase avec le vœu proposé par l’exécutif, nous restons fortement attachés à la question de la répartition des différents types de logements sociaux soit 50% de logements très social PLAI, 40% de PLUS et 10% de PLS.
C’est pourquoi nous voterons pour la délibération engageant la procédure de modification du PLH et le vœu de l’exécutif amenant des précisions sur les intentions. Mais nous maintenons également notre vœu.