Élu-e-s en logement social : la réponse des écologistes
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QUESTION D’ACTUALITÉ POSÉE PAR LE GROUPE ÉCOLOGISTE DE PARIS (GEP)

À MADAME LA MAIRE DE PARIS

relative aux élu-e-s parisien-ne-s occupant un logement social 

Fatoumata KONE, élue écologiste

Madame la Maire, je m’appelle Fatoumata KONE et je vis dans un logement social comme d’autres élus et de nombreux parisiennes et parisiens.

Ce logement a été attribué à mon compagnon en 2011 en toute transparence par une commission, sans lettre de soutien et à une époque où ni lui ni moi n’étions engagés politiquement. Depuis, j’ai fait le choix de rejoindre une dynamique militante pour participer à l’amélioration de la vie Parisienne. Suite à un soutien populaire à cette dynamique, je suis désormais élue à ce Conseil pour y porter nos valeurs.

J’ai conscience que la réalité est dépassée par la portée symbolique de la présence d’un-e élu-e dans un logement social. Nous aurions des privilèges, nous serions des nantis. Examinons la réalité. Mon ami et moi payons 850€/mois pour un appartement de 61m² situé dans un quartier sensible placé en Zone de Sécurité Prioritaire. Il s’agit d’un logement de type PLS attribué au titre du 1% logement par l’entreprise de mon compagnon selon des critères de revenus que nous respectons. Ces éléments sont à la disposition de la commission de déontologie qui doit statuer, comme nous en avons convenu dans cette enceinte, au cas par cas sur les situations personnelles. Je tiens à rappeler que si 60% des Parisiens sont issus des classes moyennes, 70% sont éligibles au logement social, ce qui est un reflet de la crise du logement dans la capitale. Ainsi, même en gagnant bien sa vie, trouver un logement à Paris est un parcours du combattant et tous les Parisiens en sont conscients.  Alors quelle est donc notre objectif : empêcher les Conseiller/ere/s de Paris d’être représentatifs de ces 70 % de Parisiens?

La confusion est décuplée par le flou entretenu, dans ce débat, sur les différents types de logements occupés tous regroupés sous l’unique appellation « logement social ». De même, la réalité du montant des indemnités que nous percevons est mal prise en compte. Il me semble que notre réponse collective, en tant qu’élu-e-s, doit être de ramener ce débat sur des bases saines, éthiques, transparentes. Et notamment de rappeler que nous voulons plus de logements très sociaux dit PLAI, pour les personnes qui ont insuffisamment de moyens pour se loger décemment à Paris. Notre rôle en tant qu’élus, c’est bien de faire preuve de pédagogie, d’apaiser et de répondre politiquement aux problèmes que rencontrent nos concitoyennes et concitoyens. Il n’est pas d’interdire le logement « social » à des élu-e-s qui en respectent la réglementation !

Lors du dernier Conseil, nous avons accueilli avec enthousiasme le système de cotation des demandeurs de logements sociaux. Pour nous, c’est la transparence et la lisibilité du système global d’attribution des logements sociaux qui répond à la défiance dont nous faisons l’objet. Être élu-e ne signifie être ni au-dessus, ni en-dessous des lois. C’est bien le droit commun qui doit prévaloir pour restaurer l’image de la politique auprès des Parisiennes et des Parisiens.

C’est pourquoi je vous demande, Madame la Maire de préciser :

–  si vous souhaitez réellement que tout Conseiller/ère de Paris quitte son logement social ou si vous serez attentive à ce que la commission de déontologie prévue à cet effet examine les cas avec rigueur et discernement dans le cadre du droit de Madame et Monsieur tout le monde ?

– et si votre volonté est de professionnaliser le statut d’élu ? Le risque étant que seuls les privilégiés puissent représenter leur ville.

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