SPORT
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Intervention de David Belliard relatif à la visibilité du sport affinitaire, l’égalité d’accès femmes-hommes au sport et la pose de pelouse synthétique

 

Comme l’a indiqué ma collègue Joëlle MOREL dans son intervention, cette communication sur le sport de proximité présente de très nombreux éléments positifs. Nous soutenons en grande partie et nous partageons la vision volontariste sur le sport de proximité et le sport du quotidien pour permettre la pratique du sport partout dans l’espace public – à condition bien entendu qu’elle ne soit pas un support de publicité pour les grandes équipementiers, comme c’est d’ailleurs trop souvent déjà le cas – ou ouvrir de manière plus égalitaire les événements sportifs de la Ville. Tout cela constitue nos priorités.

Permettez-moi d’insister, dans le temps qu’il me reste sur ces sujets, sur deux points…

Pratiquer une activité physique, c’est avant tout prendre du temps pour soi, pour s’assumer, pour s’amuser ; ce n’est pas qu’une finalité de performance. Le gymnase, le bassin, le dojo peuvent très vite constituer un refuge ou, comme le disent les Anglo-saxons, un « safe space ». Il existe à Paris une multitude d’associations qui permettent aux Parisiennes et Parisiens de faire du sport avec des gens qui mènent les mêmes combats, s’aident mutuellement à prendre confiance en soi, sans pour autant remettre en question les valeurs de respect, de diversité, de tolérance et de rencontre de l’autre qui font partie intégrante de la pratique sportive.

Il existe déjà dans notre ville des associations dites affinitaires comme « Les Dégommeuses« , club de footeuses lesbiennes et transes, ou « Les Naïades » qui offre des cours adaptés aux personnes en surpoids. Elles profitent tantôt d’un stade, tantôt d’une piscine, pour que leurs participantes ou participants reprennent confiance ensemble ou pour lutter contre les discriminations dans le sport et par le sport.

Ces associations et initiatives sont essentielles et constituent pour beaucoup une porte d’entrée majeure vers la pratique sportive. Nous demandons donc dans un vœu à ce que la Ville de Paris rende plus visible et favorise l’attribution de créneaux alloués au sport féminin et/ou affinitaire.

Mais nous souhaitons aussi que la Ville sensibilise davantage les agents à l’égalité femmes/hommes ou encore mettent en place des solutions innovantes pour favoriser la pratique du sport féminin comme, par exemple, une garderie aquatique ou des sessions collectives de « running » féminin pour féminiser la pratique sportive des femmes dans la rue.

Notre objectif est simple : permettre réellement à toutes et tous de trouver, dans la pratique sportive, un vecteur de réalisation de soi, de révélation de son identité et une sécurité.

Enfin, un des objectifs annoncés dans cette communication est la volonté de doubler les créneaux consacrés au handisport et au sport adapté, ce d’ailleurs dans la continuité des projets que nous portons ensemble. Depuis 2013, nous sommes passés de 48 % des sites sportifs totalement accessibles à 53 %. Votre objectif est de dépasser les 55 % en 2020. Ce n’est pas rentrer dans une course aux chiffres que d’être plus ambitieux, je crois, sur cet objectif, même si nous savons les contraintes et les difficultés. Pour permettre à toutes les personnes en situation de handicap de pratiquer leur activité favorite au plus près de chez eux, nous pensons qu’atteindre presque trois quarts d’équipements accessibles est nécessaire. Aujourd’hui, 20 piscines sur les 40 que gère la Ville de Paris sont accessibles. Il faut être, je crois, plus exigeant et faire en sorte que 30 le soient. Il faut surtout améliorer la visibilité des sites accessibles, notamment sur nos supports de communication numérique.

De plus, pour que valides et non valides puissent faire du sport ensemble, il faut s’inspirer de ce qui se fait dans d’autres villes, comme à Canteleu qui a mis en place un parcours sportif 100 % adapté. C’est le sens d’ailleurs de notre vœu de faire une ville accueillante pour tous les sportifs. Je sais que nous partageons ensemble cet horizon de faire de Paris une ville exemplaire en la matière.

Un dernier point sur la délibération sur la tarification des club-house. Notre amendement demande des tarifs adaptés aux ressources aux clubs et associations pour plus d’équité. Je regrette d’ailleurs sur ce point que nos discussions n’aient pas abouti et que vous refusiez notre proposition.

Permettez-moi enfin de terminer sur un sujet majeur sur lequel je suis intervenu à plusieurs reprises : celui des terrains synthétiques dont l’usage se multiplie. Aujourd’hui, nous n’avons aucune preuve suffisante pour être certains que les terrains synthétiques, reposant sur des granulés de caoutchouc recyclé issu de pneus usagés, soient sans danger pour la santé et pour l’environnement. Vous vous appuyez sur la note de l’A.N.S.E.S. d’août 2018 pour justifier la levée du moratoire sur la construction de nouveaux terrains, mais cette même note pointe le manque total d’informations sur certaines substances présentes dans ce caoutchouc et, notamment, les perturbateurs endocriniens et les microplastiques. Ces suspicions sur la santé sont d’ailleurs partagées, puisque nous testons – vous testez – d’ailleurs des méthodes alternatives comme l’encapsulage de ces granulats ou des pelouses synthétiques garnies de matière végétale.

Je suis déjà intervenu à plusieurs reprises sur cette question et je réitère ma demande. Il nous faut plus d’informations sur tous ces procédés pour être certains qu’ils ne sont nocifs ni pour l’homme, ni pour l’environnement. Je le redis ici : je souhaite que nous ayons une réunion de travail sur ce sujet pour que nous puissions échanger sur un problème qui concerne la santé de plusieurs dizaines de milliers de nos concitoyennes et concitoyens.


Vœu relatif à la visibilité du sport affinitaire : avis favorable de l’exécutif 

Vœu relatif à la l’égalité d’accès femmes-hommes au sport : avis favorable de l’exécutif 

Vœu relatif à la la création d’un schéma de continuité course à pied.

Vœu relatif à la la pose de pelouse synthétique : avis défavorable de l’exécutif.


 

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