Centre d’Action Sociale Protestant
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Intervention de Fatoumata Koné relative aux mineurs marocains de la Goutte d’or et a la subvention au CASPE

Madame la Maire, chers collègues, face aux difficultés entraînées par la présence de dizaines de jeunes Marocains dans le quartier de la Goutte d’Or, nous devons avoir l’humilité de continuer à chercher des solutions pour apaiser ce quartier. Pour nous, les enjeux se situent au-delà du maintien de l’ordre et de la présence des forces de police.

En effet, la dimension sanitaire est capitale puisque ces enfants présentent un danger, non seulement pour les riverains, mais aussi pour eux-mêmes, entre autres, du fait de leur polytoxicomanie et de leur refus de soin. Les écologistes se réjouissent que la Ville de Paris maintienne son effort pour soutenir le projet porté par le Centre d’action sociale protestant – CASPE – et l’association « Diagnostic et trajectoires ».

La présence de structures pour accompagner ces jeunes est indispensable pour nous permettre d’analyser ce phénomène d’enfants de rue, nouveau dans nos pays occidentaux, et réajuster le dispositif au plus près des besoins.

Nous sommes, en revanche, inquiets en ce qui concerne la gestion au niveau national, que ce soit en France et au Maroc. Nous avons appris que des fonctionnaires marocains se sont déplacés cet été dans le quartier de la Goutte d’Or sans que le CASPE ni la Ville n’aient été prévenus, provoquant la fuite des jeunes. Le GISTI a publié un document de la Préfecture de police, daté du 11 juin, indiquant que ses agents avaient pour mission d’auditionner les mineurs isolés marocains et de recueillir les informations permettant de lancer les investigations en vue de leur identification et de leur retour au Maroc.

Nous sommes d’accord sur la nécessité d’identifier ces enfants, des difficultés rencontrées pour le faire et qu’une coordination internationale est indispensable pour obtenir des résultats. Cependant, nous savons également que ces jeunes issus de milieux sociaux très défavorisés fuient leur pays à la recherche d’un avenir meilleur. Les droits de l’enfant doivent primer.

Or, dans le contexte actuel de durcissement de la politique d’immigration de la France, nous sommes inquiets du devenir de ces jeunes.

Aussi, je souhaite interpeller M. le Représentant du Préfet de police. Pouvez-vous nous dire qui étaient ces fonctionnaires venus du Maroc cet été et quelle était leur mission ? Surtout, quand l’A.R.S. apportera son soutien au projet mené par le CASPE sur le terrain afin d’assurer sa pérennité et d’améliorer la coordination des acteurs sanitaires et sociaux qui, aujourd’hui, fait défaut dans l’intérêt de la protection de l’enfance ?

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