La crise que nous traversons doit être l’occasion de repenser nos solidarités et notre vivre-ensemble
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La crise que nous traversons doit être l’occasion de repenser nos solidarités et notre vivre-ensemble et de créer une société plus solidaire qui donne sa place à chacun.

Je pense aux personnes en grande précarité, à celles et ceux que cette crise frappe plus durement encore que les autres en aggravant les difficultés du quotidien.

Face à ces situations, la Ville a répondu présente et a réussi à maintenir, dans un contexte très compliqué, des dispositifs comme.les distributions alimentaires, grâce à une mobilisation conjointe avec  l’État et les associations. Aux côtés des  grosses associations, l’action des petites associations de quartier a été décisive, il faudra qu’elles bénéficient elles aussi du soutien de la municipalité.

La ville a été présente pendant le confinement, il faudra qu’elle le soit également par la suite. Car la crise économique et sociale, elle, commence juste, les conséquences de la baisse d’activité et des revenus seront importantes, notamment pour celles qui n’ont pas touché l’aide exceptionnelle du gouvernement.

C’est pourquoi nous demandons par notre vœu le maintien des différents dispositifs d’aide alimentaire mis en place pendant la période de confinement pour que chacun, chacune, quels que soient ses revenus, ait accès à une nourriture saine et équilibrée. Nous demandons ainsi une réflexion pour conserver un système sur le modèle du paniers des essentiels (qui vient concrétiser en quelque sorte la proposition que les écologistes portent depuis 2008 d’une « Carte Fruits et légumes »), pour permettre aux plus modestes de bénéficier de produits frais abordables, voire gratuits pour les plus précaires.

La ville a su répondre aux demandes d’hébergement des personnes sans-abri, sa coopération avec l’État a permis des réalisations proprement inédites. Enfin, nos demandes de maintien des places d’hébergement du plan hiver et de moratoire sur les expulsions locatives, ont été mises en oeuvre. Mais là encore les effets néfastes de la crise vont perdurer.

En 2013, Cécile Duflot, alors Ministre du Logement, proposait dans la loi ALUR la création d’une Garantie universelle des loyers. Le décret n’est jamais paru, ça aurait pourtant été une grande avancée sociale pour les Française et les Français. Peut-être est-il temps de créer une GUL parisienne ? Peut-être les parlementaires ici présents pourraient-ils la porter au niveau législatif ?

Bien sûr, des dispositifs d’aide  de ceux qui ne peuvent plus payer leur loyer existent déjà, il faut désormais accentuer les dispositifs d’aller-vers. Dès le 21 mars, nous avons demandé la mise à disposition des chambres d’hôtel inoccupées et de plusieurs lieux susceptibles d’accueillir les personnes en situation de rue en garantissant leur sécurité sanitaire.

Nous réitérons ces demandes, notamment pour les jeunes isolés étrangers qui sont particulièrement vulnérables et devraient avoir des dispositifs dédiés. Quant aux mineurs isolés étrangers en recours, nous continuons de plaider pour une présomption de minorité et un accueil dans une structure spécifique en attendant une décision de justice. La proposition faite par la Ville et l’Etat d’accueil temporaire avant prise en charge par le SIAO n’est pour nous pas une solution, comme l’ont d’ailleurs dénoncé Médecins du Monde et Médecins sans Frontières. 

Dans le Nord-est parisien, le nombre d’exilés en situation de rue a bien diminué mais leur situation reste néanmoins dramatique. A ces personnes, la Halte humanitaire de la Chapelle est un lieu indispensable, elle doit être maintenue au-delà du 31 mai.

Plus généralement, en tant que adhérente de l’Association nationale des villes et territoires accueillants, Paris devrait s’associer à son appel lancé le 8 mai pour la régularisation inconditionnelle et pérenne des personnes sans papier sur le sol français, qui ont été particulièrement touchées par la crise du Covid, qui a encore davantage précarisé  leur situation. Leur régularisation serait une mesure forte et un grand pas en direction de la société solidaire à laquelle aspirent les écologistes. 

Sur la situation dans les EHPAD, nous tenons tout d’abord à saluer le travail et l’investissement de tous les personnels accompagnant nos aînés, soignants et non soignants, depuis le début de la crise. Les EHPAD Parisien ont été fortement touchés nous devrons analyser le fonctionnement de ces établissements pour améliorer le quotidien des résidents et prévenir les crises sanitaires futures.

Autre sujet de préoccupation forte pour nous, les violences conjugales et familiales ont considérablement augmenté pendant le confinement. L’augmentation du budget alloué aux associations, à travers la DDCT 18-DPSP, est à saluer, mais nous partageons les inquiétudes de Mme. Bidard quant à une probable augmentation des besoins en la matière avec le déconfinement progressif. Un dispositif spécial pour faciliter l’accueil en commissariat est-il prévu dans cette perspective ?

Enfin, je salue la décision de la Ville de se ranger à l’avis des écologistes sur la nécessaire réouverture des parcs et jardins, suite au courrier que nous avons adressé à Pénélope Komitès le 23 avril. Nous appelons maintenant  le préfet et le Ministre de la Santé à en faire de même. Ces espaces pourraient d’ailleurs servir en priorité aux écoliers, compte tenu de l’espace restreint et confiné des classes. En termes d’éducation, le creusement des inégalités scolaires pendant le confinement est un sujet d’inquiétude majeur.

En effet, nous craignons que les inégalités scolaires, qui se sont accentuées pendant le confinement, le soient encore par une rentrée à deux vitesses. Parmi les élèves inscrits pour la rentrée du 14 mai, il semblerait qu’un grand nombre ne se soit pas présenté pour assister aux cours : savons-nous quel public prioritaire est touché par cet absentéisme ? Dans le cas où il s’agirait des élèves issus de familles précaires ou décrocheurs, il conviendrait de revoir à la hausse le montant prévu pour la DDCT 30 afin de lutter contre la fracture numérique et s’assurer d’une bonne articulation entre les équipes éducatives, les associations et les travailleurs sociaux pour garder le contact avec ces élèves et maintenir, à défaut d’un retour à l’école, une véritable continuité pédagogique. 

Pour conclure, je souhaite saluer la sage décision de la Ville de maintenir le dispositif des vacances Arc-en-ciel, plus que jamais nécessaire pour les jeunes Parisiens. La DASCO 52 ne précise pas les modalités d’application de ces vacances dans le contexte Covid-19 (celle-ci ayant été rédigée avant l’annonce du Premier Ministre d’autoriser les départs en vacance la semaine dernière) : si les demandes devaient excéder l’offre, et qu’une sélection devait être faite faute de capacité suffisante, nous espérons que les familles les plus précaires seront priorisées.

 

 

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