Vœu relatif à l’éducation populaire à l’environnement et au développement durable
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Ce vœu que nous déposons part d’un constat de recul de notre collectivité en matière d’éducation à l’environnement et au développement durable. Trop de structures permettant aux jeunes parisiens de s’initier à la nature en ville ont disparu au cours de cette mandature : le Centre de ressource et d’éducation à l’environnement, dans le 13e arrondissement, mais aussi le centre du Jardin Nature, la Maison des Oiseaux ou le Bus pédagogique du Parc floral

Quel gâchis pour les enfants et le personnel pédagogiques qui y étaient formés ! Alors que la demande n’a jamais été aussi forte, notre ville supprime des structures remarquables en nombre déjà insuffisant.

Dans le même ordre d’idée, les classes découvertes sont une des rares occasions pour les élèves parisiens de découvrir à moindre coûts la nature.

Or elles aussi sont menacées par une réforme de leur marché qui s’est faite sans concertation avec les acteurs concernés : le dernier appel d’offre pour ces classes transfert ainsi aux centres d’accueil le recrutement et le défraiement des animateurs, ainsi que le transport des classes concernées. Cela représente des sommes considérables dont les plus petits centres ne disposent pas. Sachant que ces classes découvertes constituent une part importante de leurs revenus, c’est donc leur existence même que la réforme met en danger.

Enfin l’opacité dans laquelle cette réforme est menée laisse également les animateurs dans la plus grande incertitude quant à leur avenir, alors que leur statut est déjà précaire : nous regrettons cette façon de procéder envers des personnels dévoués à l’éducation de nos enfants depuis des années.

C’est pourquoi nous demandons dans ce vœu à la fois un bilan des actions menées par la Ville en matière d’éducation à l’environnement, et une suspension de la réforme des classes découvertes tant qu’une véritable concertation avec les équipes pédagogiques et d’accueil n’aura pas été menée.

 


Voeu adopté après amendement de l’exécutif 


Nous acceptons les amendements car ils permettront une discussion sur cette réforme des classes découvertes, mais elle aurait dû avoir lieu avant sa mise en oeuvre : c’est une méthode que nous dénonçons.


 

déposé par Fatoumata Koné, Pascal Julien, David Belliard
et les élu.e.s du Groupe écologiste de Paris (GEP)


Considérant les récentes mobilisations de la jeunesse pour le climat à Paris qui ont réuni jusqu’à 40 000 personnes, témoignant de la prise de conscience par les jeunes de la situation d’urgence écologique dans laquelle nous nous trouvons ;

Considérant la nécessité de répondre à cette interpellation des pouvoirs publics par notre jeunesse en intégrant encore davantage les grands enjeux environnementaux aux politiques municipales et départementales, notamment dans les établissements scolaires et structures périscolaires ;

Considérant le vœu adopté au conseil du 20e arrondissement du 7 novembre 2017 relatif au Soutien à l’éducation à l’environnement et au développement durable ;

Considérant le vœu adopté au conseil de Paris du 4 avril 2019 relatif au soutien à la mobilisation de la jeunesse pour le climat ; 

Considérant l’adoption au conseil de Paris de mars 2018 du nouveau Plan Climat Air Énergie Territorial (PCAET), dans lequel la Ville s’engage “à valoriser et soutenir l’éducation à l’environnement et au développement durable (EEDD)” ;

Considérant pourtant le désinvestissement de plusieurs dispositifs d’EEDD par la Ville de Paris depuis 2015 ; 

Considérant notamment la fermeture de sept centres de ressource centraux sur dix (dont le le Centre de Ressource et d’Éducation à l’Environnement (CREE) dans le 13e arrondissement, en mai 2019), qui permettaient à plus de 600 écoles et collèges parisiens d’élaborer des projets en bénéficiant de l’accompagnement de professionnels spécialisés dans différentes thématiques (éducation à l’environnement, au développement durable, à la citoyenneté, musique, jardinage, nutrition etc.) ; 

Considérant la fermeture de plusieurs centres dédiés à l’éducation à l’environnement à Paris, tels que le centre du Jardin Naturel (dont les locaux, pourtant dotés de matériels et de nombreux outils pédagogiques, sont laissés à l’abandon), la Maison des oiseaux, la Maison de l’air ou le Bus pédagogique du Parc floral, alors que les demandes des enseignant.e.s, des Responsables Éducatifs Ville, des parents d’élèves et des élèves sont croissantes ; 

Considérant la suppression de l’Agenda 21 des écoles parisiennes, en pleine COP 21, qui reposait sur un partenariat entre la Ville de Paris, le Rectorat, le Centre Régional de Document Pédagogique (actuel Canopé). L’article 12 de l’accord de Paris, ratifié à la suite de la COP21 en 2015, fait obligation aux signataires de développer les actions d’éducation aux changements climatiques pour tous les élèves ; 

Considérant la Circulaire de l’Education Nationale n°2019-121 du 27 août 2019 portant sur la Transition écologique : nouvelle phase de généralisation de l’éducation au développement durable, qui prône un renforcement de “la coordination avec les partenaires, dont les collectivités territoriales, les associations, les autres services de l’État, les établissements publics et les acteurs économiques” ;

Considérant l’attachement des parents d’élève, des enseignant.e.s et surtout des élèves eux-mêmes aux classes de découverte, qui permettent à des milliers d’enfants (notamment d’écoles REP qui sont prioritaires quant aux attributions) de sortir des limites de leur quartier et de s’ouvrir à la nature et à la culture pour accéder à une citoyenneté solidaire et éclairée, depuis plus de 30 ans ;

Considérant la mise en péril de ces classes de découverte par le lancement d’un nouvel appel d’offre qui transfère aux centres d’accueil le recrutement et le financement des animateurs.trices « vie quotidienne », leur défraiement et le transport des classes concernées depuis Paris jusqu’aux différents centres d’accueil ;

Considérant l’incertitude dans laquelle cette réforme laisse près de 180 animateurs.trices « vie quotidienne » quant au maintien de leur emploi déjà précaire, ainsi que les salarié.e.s du service des classes de découverte ; 

Considérant par ailleurs la nouvelle concentration de l’offre des classes de découvertes, puisque seuls 12 centres figurent au catalogue du 2e trimestre 2019, contre 25 dans celui de 2018, ce qui impactera à la fois la qualité de l’offre et sa diversité ;

Considérant le sauvetage in extremis en 2018 des vacances Arc-en-ciel à Paris, autre dispositif permettant aux jeunes Parisien.ne.s de sortir du milieu urbain à moindre coût, grâce à la mobilisation des parents d’élèves, et à l’intervention du Groupe Ecologiste de Paris.

 

Aussi, sur proposition de Fatoumata Koné, Pascal Julien, David Belliard et des élu.e.s du Groupe écologiste de Paris (GEP), le Conseil de Paris émet le vœu :

 

  • qu’un bilan permettant de juger de l’évolution de l’offre de l’éducation populaire à l’environnement et au développement durable sur les cinq dernières années soit établi ;
  • qu’un état d’avancement des actions entreprises par la Ville suite à l’adoption du vœu relatif à la mobilisation de la jeunesse au conseil d’avril 2019 soit présenté en 6e commission du conseil de février 2020 ;
  • que les raisons et les modalités d’application de la réforme en cours du fonctionnement des classes de découverte soient discutées avec les professionnel.le.s des différents centres d’accueil, les animateurs.trices, les professeur.e.s, les représentant.e.s des élèves et des parents d’élèves ;
  • que dans l’attente des résultats de ces discussions, un moratoire soit posé sur l’appel d’offres en cours, et que la Ville de Paris s’engage à poursuivre le fonctionnement des classes découvertes a minima dans les conditions et au budget existants.

 

 

 

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