Formule E : du greenwashing à grand vitesse
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Pour sa quatrième édition, le grand prix de formule E vient à nouveau recouvrir les pavés, classés patrimoine historique, d’un revêtement temporaire en bitume et dresser des murs grillagés et des linéaires de barrières métalliques. Plusieurs milliers de tonnes de matériels viendront aménager les Invalides pour ce show commercial redessinant la géographie du quartier et pénalisant les riverain·e·s.

Depuis l’annonce de la 1ère édition en 2015, les élu·e·s écologistes se sont opposé·e·s à la tenue de cet événement à Paris. C’est avant tout une foire marketing animée par des constructeurs de voiture de luxe en contradiction totale avec la politique de mobilité de la ville de Paris, qui prône -sous l’impulsion des écologistes- un rééquilibrage de l’espace public au profit des piétons et des mobilités douces. Pendant trois jours, « un champ de bataille en centre-ville de 1,9 km », comme le présente les organisateurs, verra 22 voitures développer une puissance de 200kW pour atteindre un maximum de 225 km/h tout en produisant un bruit.

Alors que les piétons, les vélos et les transports en commun reprennent peu à peu leur part de l’espace que la voiture avait monopolisée à Paris, cet événement envoie un message à contre-sens. “ Paris ne peut accueillir une telle aberration écologique !”, s’insurge David Belliard, président du groupe écologiste de Paris. “Un événement qui fait la promotion de la voiture individuelle et de la vitesse n’a pas sa place à l’heure où nous voulons favoriser des modes de déplacement doux. Il ne s’agit pas de mobilité douce plus respectueuse de l’environnement mais bien d’une valorisation commerciale agressive de la part des constructeurs automobiles.”  

Construire un circuit automobile artificiel pour quelques jours, alors qu’il en existe dans la région est impensable dans la ville qui a accueilli la COP21 et la signature de l’Accord de Paris. Les organisateurs revendiquent leur « engagement de développement durable afin d’assurer la protection de l’environnement, l’inclusion sociale et la prospérité économique». Leur positionnement écologique est une excuse marketing ; le tout-électrique comme le tout-voiture n’est en aucun cas une solution écologique.

 

David Belliard, président du Groupe écologiste de Paris



 

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