FREEFLOATING – Fixation des tarifs de redevance d’occupation temporaire du domaine public.
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Scooters, vélos, trottinettes : en moins de trois ans, le « free floating » s’est fait une place de choix dans les déplacements des Parisiennes et des Parisiens. Leur plus-value environnementale est intéressante quand ces derniers ne sont pas carbonés, comme les trottinettes, ou quand il s’agit de déplacements actifs comme les vélos. Transports en commun souvent bondés, logique du dernier kilomètre, gains de temps notables, les Parisiens ont vite adopté ces solutions de mobilité pratiques et sans contraintes.
 
Ce succès, en tout cas en apparence, a entraîné la multiplication des opérateurs installés sur les pavés de la capitale. Malgré les échecs de certains, comme Ofo Bike ou Gobee.bike, d’autres, tel Uber, continuent de débarquer à Paris avec vélos et trottinettes. Leur nombre toujours plus grand a apporté son lot de problèmes et de complications : où rouler ? Où se garer ? Cyclistes et piétons, notamment les plus fragiles, se plaignent à raison de ces « free floaters » qui ne savent pas tous faire preuve du vivre ensemble. L’espace public, déjà contraint et parfois sauvage à cause des voitures et des deux-roues motorisés, n’en est devenu que plus hostile. D’ailleurs, nous observons un nombre d’accidents impliquant des véhicules en « free floating » et de trottinettes, qui ne font qu’exploser.
 
De plus, certaines pratiques de ces opérateurs sont très problématiques. Les véhicules cassés sont ramassés et traités sur les deniers publics. Pour la trottinette électrique, Lime et consorts emploient des autoentrepreneurs qui sont payés au lance-pierre, sans protection sociale, afin de recharger pendant la nuit des engins à la durée de vie de moins d’un mois. Et plus ces trottinettes sont placées à des endroits dangereux, plus elles rapportent. Les entreprises du « free floating » ne donnent pas de consignes à leurs usagers. Le législateur, qui est très en retard, commence à peine à s’attaquer à la réglementation des nouvelles mobilités dans la LOM à l’ordre du jour à l’Assemblée nationale.
 
En décembre 2017, notre groupe avait déposé un vœu afin que la Ville contraigne les opérateurs de « free floating » à un code de bonne conduite et surtout, à ce que ces entreprises payent une redevance à la Ville, puisque l’espace public est au cœur de leur « business model ». En décembre 2018, nous avions réitéré cette demande lors du vote du budget.
 
C’est donc pour nous une victoire qu’enfin, comme à Marseille ou dans d’autres villes, les opérateurs payent – un prix relativement fort en comparaison des autres métropoles – une redevance au même titre que les autres activités lucratives qui prennent place sur l’espace public.
 
Nous voterons donc, bien évidemment, cette belle délibération, ainsi que le vœu de l’Exécutif, même si, à titre personnel, je regrette que nous ne soyons pas plus ambitieux sur la question des délais.
 
David Belliard, président du groupe écologiste de Paris

 

 
 

Intervention au Conseil de Paris d’avril 2019

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