ENVIRONNEMENT – Vœu relatif à la préservation du TEP Ménilmontant (11e)
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déposé par David Belliard, Joëlle Morel, Jérôme Gleizes et les élu.e.s du Groupe écologiste de Paris (GEP)

Considérant le projet dit du « TEP de Ménilmontant », situé sur les parcelles des 49-53 boulevard de Ménilmontant, 7-15 passage de la Folie Régnault et 6 rue René Villermé dans le 11e arrondissement ;

Considérant toutes les craintes déjà évoquées de nombreuses fois concernant ce projet, notamment sa très forte densité, générée par l’addition de nombreux programmes qui, mis bout à bout, créent une programmation très lourde pour une parcelle peu étendue, mais aussi la très importante perte de pleine terre générée par cette opération, à travers notamment la suppression du jardin des Jeunes Pouces ;

Considérant pourtant que ce TEP était à plusieurs titres exemplaire, d’une part car il s’agit d’un espace ouvert qui permet à un quartier très dense de respirer et offre à de très nombreux jeunes un lieu de pratique sportive libre et gratuite, et également car c’est un lieu important de mixité sociale et générationnelle, précieuse pour le quartier ;

Considérant les tensions existantes autour de la réalisation de cette opération, notamment les mobilisations citoyennes des riverain.e.s, d’associations et d’élu.e.s récurrentes sur la parcelle contre le projet d’aménagement, ainsi que les recours déposés contre le premier permis de construire ;

Considérant le passif de la concertation sur cette opération, les projets présentés lors des réunions publiques s’étant au final révélés différents de celui retenu pour le premier permis de construire ;

Considérant également le passif de l’affichage d’un permis de construire modificatif par Paris Habitat, sans concertation ni discussion avec les associations de riverains, et sans que les réponses aux questions soulevées par les recours déposés n’aient obtenu de réponse ;

Considérant la bande cyclable passant au pied de la parcelle et la dangerosité d’un projet générant des entrées et sorties de la parcelle, coupant cette bande pour les cyclistes ;

Considérant le vœu relatif au maintien des équipements sportifs existants au sol, déposé par le Groupe écologiste de Paris dans le cadre de la modification du Plan Local d’Urbanisme, en juillet 2016, et adopté par le Conseil de Paris ;

Considérant le fait que cette opération d’aménagement va tout à fait à l’encontre, de par la densité de son programme et l’imperméabilisation qu’il crée d’un terrain libre, des enjeux de résilience et de lutte contre les effets du dérèglement climatique auxquels la ville doit répondre ;

Considérant en effet l’engagement de la Ville de Paris dans la transition écologique ;

Concernant l’adoption, lors du Conseil de Paris de novembre 2017, d’un Plan Climat Énergie ambitieux, qui rappelle notamment l’importance de la végétalisation pour résister aux canicules et aux effets d’îlots de chaleur urbains ;

Concernant l’adoption, lors du Conseil de Paris d’octobre 2017, d’une stratégie de Résilience pour la Ville de Paris, selon laquelle “la résilience urbaine est la capacité d’un territoire à anticiper, survivre et se développer quels que soient les chocs (attaque terroriste, inondation majeure, canicule, etc.) et les stress chroniques (du logement, de l’emploi, migratoires, climatiques, etc.) auxquels il est et sera confronté dans les décennies à venir. Elle propose une approche holistique et intégrée du développement territorial, dans toutes ses composantes, visant à transformer ces défis en opportunités, en mobilisant un large panel de parties prenantes”, et qui repose sur trois piliers, dont le second s’intitule “II. Une ville construite et aménagée pour s’adapter aux défis du XXIe siècle” ;

Considérant justement que la végétalisation et la perméabilisation des sols sont des opportunités et de leviers fondamentaux pour améliorer la résilience d’une ville, tandis que le déficit d’espaces verts et de pleine terre amplifie les risques qui menacent Paris et diminue son potentiel de résilience ;

Considérant en cela que l’opération du TEP Ménilmontant est un exemple emblématique d’une politique urbaine dangereuse pour la résilience de la Ville ;

Considérant l’adoption du voeu du Groupe écologiste de Paris demandant l’abandon du projet et le classement en zone urbaine verte de la prochaine révision du Plan Local d’Urbanisme, lors du Conseil de Paris de décembre 2018 ;

Considérant la présence d’au moins quatre espèces animales expressément protégées sur ce site (le faucon crécerelle, le lézard des murailles, l’orvet, le hérisson d’Europe, et la pipistrelle d’Europe) ;

Considérant le fait, malgré les recours contre le projet déposés, la présence d’espèces menacées et la mobilisation chez les riverain.e.s, chez les associations et chez les élu.e.s. qu’il nous est récemment parvenu que les travaux prévus sur le terrain d’éducation physique (TEP) Ménilmontant seraient imminents ;

Considérant l’absence de réponse au courrier du Groupe écologiste de Paris, en date du 21 janvier 2019.

Aussi, sur proposition de David Belliard, Joëlle Morel, Jérôme Gleizes et des élu.e.s du Groupe écologiste de Paris (GEP), le Conseil de Paris émet le vœu :

  • que les rumeurs de démarrage des travaux soient démenties ;
  • que la Ville s’engage à accéder à la demande, votée lors du Conseil de décembre 2018, à ce que la parcelle soit classée, lors d’une prochaine révision du Plan Local d’Urbanisme, en zone urbaine verte.

 

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