Rentrée des familles
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Intervention de Jacques Boultault relative à la communication sur la rentrée des familles

Chers collègues, cette rentrée des familles s’est globalement bien passée à Paris. Tous les enfants ont leur place, et c’est l’essentiel. Tous, enfin, pas tout à fait, puisque nous avons, je pense, des marges de progression à mener avec l’Académie pour une scolarisation des mineurs isolés étrangers, et pour une meilleure scolarisation des enfants bénéficiaires de l’allocation d’éducation handicap, pour lesquelles le groupe Ecologiste a déposé des vœux, notamment pour que ceci puisse être éligible au « pass » Paris Access’ pour qu’ils se déplacent plus facilement dans Paris. Les écologistes soutiendront aussi le vœu pour que les assistants de vie scolaire soient mieux rémunérés et en nombre plus important pour qu’aucun enfant porteur de handicap ne soit privé d’école.

La rentrée s’est bien passée globalement, mais avec quand même une ombre au tableau dans le Centre de Paris puisque, cette année, dans le 2e arrondissement, nous avons été contraints de fermer deux classes et avons évité de justesse la fermeture d’une troisième grâce à la mobilisation des parents d’élèves, de la communauté éducative et des élus. Nos voisins ne sont pas mieux lotis puisque c’est l’école Brantôme toute entière qui, dans le 3e arrondissement, a fermé définitivement ses portes. Nous ne sommes pas les seuls dans le Centre de Paris puisque ce phénomène touche l’ensemble de la Capitale. Il s’agit principalement de la fin du baby-boom des années 2000 qui fait que les effectifs scolaires diminuent. Mais, à ce phénomène, s’en ajoute un autre qui l’amplifie. C’est le coût exorbitant du logement à Paris, ceci d’autant plus affecté par la fin de l’encadrement des loyers puisque – vous le savez – la loi n’est plus en vigueur.

Les familles désertent donc notre Capitale au premier ou au deuxième enfant. Depuis 2014, par exemple, le 2e arrondissement a perdu 3.000 habitants, soit 13 % de sa population, alors qu’il gagnait des habitants depuis 2001 jusqu’à cette date de 2014. Or, 2014 correspond à la montée en puissance des phénomènes des meublés saisonniers touristiques – je veux parler d’Airbnb – qui touchent particulièrement les arrondissements centraux et contribuent à la pénurie de logements disponibles à l’année. L’APUR, dans une récente étude, dénombre plus d’un quart des logements vacants dans le Centre de Paris. Certains promoteurs rachètent des logements à prix fort et les mettent sur le marché du meublé saisonnier touristique, privant les familles de logements et, non seulement les privent de logements par cette affectation aux touristes des surfaces locatives, mais augmentent aussi considérablement les loyers et la vente du mètre carré également, cette concurrence étant déloyale.

Le quartier s’adapte aussi à ce phénomène puisqu’on voit disparaître les commerces traditionnels de bouche, en particulier les commerces de proximité, au profit de commerces tournés vers l’activité touristique, à savoir essentiellement les bars de nuit et les restaurants de nuit, voire même les boutiques de touristes qui font fuir les familles, qui supportent de moins en moins cette ambiance où les locataires d’un soir font la fête et où les bruits des valises à roulettes rythment la vie de ces immeubles.

C’est la raison pour laquelle nous sommes favorables à une interdiction par les sociétés, comme l’a proposé Ian BROSSAT récemment, des locations Airbnb dans le Centre de Paris. Nous souhaitons que la réglementation des particuliers qui louent leur logement soit strictement contrôlée et limitée à 120 jours.

Mais l’école, c’est aussi un lieu d’apprentissage, de savoir être. Je voudrais insister sur l’apprentissage du mieux manger puisque – vous l’avez dit dans votre communication, Madame la Maire – promouvoir la nourriture bio dans les cantines scolaires et les crèches, c’est important. Le 2e arrondissement est précurseur en la matière puisqu’il sert aujourd’hui 96 % de bio dans les cantines scolaires et que nous avons mis en place une alternative quotidienne aux repas carnés pour montrer qu’il y a d’autres façons de se nourrir que la viande et que l’on peut avoir un bon repas roboratif sans avoir recours systématiquement à la viande, ceci nous permettant d’avoir un impact moins important sur la planète en diminuant nos émissions de gaz à effet de serre, quand on sait à quel point l’élevage contribue au dérèglement climatique.

Je me réjouis aussi que Paris s’engage à faire du tri un enjeu de mobilisation pour les jeunes. Nous avons initié, dans les cantines scolaires du 2e arrondissement, le tri des déchets, ce qui permet non seulement de sensibiliser au gaspillage, mais aussi de montrer que trier ses déchets est un geste essentiel pour l’environnement puisque cela contribue à diminuer la pollution de l’air, puisque tout ce qui n’est pas incinéré est ainsi réutilisé pour créer du compost et du méthane.

Enfin, je voudrais insister sur le fait que nous avons déposé un vœu sur l’apprentissage du vélo à l’école, qui me semble essentiel. Aujourd’hui, il est tout aussi important pour les jeunes d’apprendre à nager que d’apprendre à faire du vélo, tant ce déplacement doit être sécurisé et qu’il est important de le promouvoir auprès des jeunes afin qu’ils puissent se déplacer en toute sécurité dans nos villes et au-delà.

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